France
Emmanuel Macron récompense ses fidèles, recrute à gauche et dans le privé

Emmanuel Macron a finalement dévoilé vendredi 24 novembre son mini-remaniement avec la promotion de Benjamin Griveaux, un de ses fidèles, comme porte-parole du gouvernement, le maintien du patron de LREM Christophe Castaner, et la nomination de deux secrétaires d'Etat à Bercy venus de la gauche et du privé.

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Le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie, Benjamin Griveaux, sort de l'Élysée après un conseil des ministres, le 7 novembre 2017.
Photo : AFP/VNA/CVN

Cet "ajustement", rendu public après plusieurs jours de suspense, marque "le choix de la compétence et du renouvellement par le dépassement des clivages", a commenté l'entourage du président.

L'une des nouveautés de ce deuxième remaniement du gouvernement Philippe réside dans l'arrivée du député PS Olivier Dussopt, 39 ans, spécialiste des collectivités locales ancien proche de Martine Aubry devenu vallsiste, une prise de choix à gauche pour le chef de l'État, souvent accusé de "marcher" trop à droite.

M. Dussopt a même voté... contre le budget du gouvernement il y a trois jours, à l'unisson du groupe socialiste.

Il est nommé secrétaire d'État auprès du ministre des Comptes publics Gérald Darmanin et sera en charge de la Fonction publique, un secteur où la politique d'économies du gouvernement passe mal.

Moins attendue, Delphine Gény-Stephann, une cadre dirigeante de Saint-Gobain, devient secrétaire d'État auprès du ministre de l'Economie Bruno Le Maire, à la place de Benjamin Griveaux. Agée de 49 ans et inconnue du grand public, c'est une nouvelle représentante de la société civile à rejoindre le gouvernement d'Edouard Philippe.

Ce remaniement a été rendu nécessaire par l'élection de Christophe Castaner comme chef du parti présidentiel le 18 novembre.

Mais il se révèle finalement un petit peu plus large que prévu avec l'arrivée d'un transfuge de la gauche à Bercy, tenu par deux ministres venus de la droite.

Christophe Castaner, secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement, souriant sur les marches de l'Elysée, le 22 novembre 2017.
Photo : AFP/VNA/CVN

La parité est maintenue avec Mme Gény-Stephann, qui retrouve le ministère de l'Économie et des Finances, où elle a travaillé comme haute fonctionnaire durant une décennie, entre 1994 et 2005.

"Débauchage"

Attendue en début de semaine, l'annonce de ce remaniement a été repoussée à plusieurs reprises, officiellement en raison de la vérification du patrimoine des nouveaux entrants.

Désormais promue voix du gouvernement, Benjamin Griveaux ne cumulera pas ce poste avec une autre fonction ministérielle. Il retrouve le rôle qu'il a joué durant la campagne présidentielle lorsqu'il était le porte-parole d'En marche.

Ce diplômé de Sciences Po et de HEC a commencé sa carrière politique au PS en 2003, comme conseiller de Dominique Strauss-Kahn, avant de se rapprocher d'Emmanuel Macron en octobre 2015.

Il devrait étrenner ses nouvelles fonctions lundi 27 novembre en rendant compte du Conseil des ministres, avancé en raison de la tournée en Afrique du chef de l'État.

Si le départ de M. Castaner, 51 ans, de son poste de porte-parole était acquis, son maintien à celui de secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement pose question.

Mais l'ancien élu socialiste, devenu l'une des figures les plus populaires du pouvoir grâce à son parler franc et rond, tenait à rester au gouvernement car, selon lui, un ministre peut aussi "faire de la politique".

En revanche, l'opposition a jugé que, en cumulant ce poste avec celui de chef du parti présidentiel, il serait alors à la fois juge et partie.

Le Premier ministre Edouard Philippe a affirmé cette semaine qu'il n'y avait "aucune règle juridique qui l'interdise".

Le député socialiste Olivier Dussopt, ici au congrès des maires de France à Paris, le 23 novembre 2017, est désormais secrétaire d'État auprès du ministre des Comptes publics.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'un des premiers à réagir au remaniement a été Manuel Valls, qui a salué "l'entrée de (mon) ami Olivier Dussopt" qui "a l'expérience du terrain et le sens de l'État". "Il a fait le bon choix", a jugé l'ancien Premier ministre qui siège dans la majorité.

"#Débauchage", a en revanche commenté Olivier Faure, président du groupe PS à l'Assemblée, en ajoutant : "certains jours, Emmanuel Macron me rappelle furieusement Nicolas Sarkozy".

En entrant au gouvernement, Olivier Dussopt n'est "plus membre du PS", a tranché l'un de ses responsables Rachid Temal.

AFP/VNA/CVN

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