Syrie
Élections dans les 18 mois et reprise des pourparlers à Genève

Des élections présidentielle et législatives doivent être organisées en Syrie sous l'égide de l'ONU dans les 18 mois, a annoncé le 11 mars l'envoyé spécial Staffan de Mistura, avant la reprise le 14 mars de pourparlers indirects à Genève entre régime et opposition.

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Immeubles endommagés par les combats, le 9 mars 2016 à Jubar, banlieue de Damas aux mains des rebelles.

La relance de ces discussions, qui avaient capoté début février, est rendue possible par une « cessation des hostilités » en Syrie en vigueur depuis le 27 février et qui, à la satisfaction des États-Unis, est « en général » respectée. Le Haut comité des négociations (HCN), qui rassemble les groupes clés de l'opposition, a annoncé qu'il participerait aux négociations de Genève censées aboutir à un règlement du conflit qui a ravagé la Syrie et qui entre le 15 mars dans sa sixième année.

La pause dans les combats a permis une réduction importante du nombre de victimes ces derniers jours, après cinq années de violences qui ont fait plus de 270.000 morts, poussé à la fuite la moitié de la population, provoqué une catastrophe humanitaire et une crise migratoire qui déstabilisent le Moyen-Orient et l'Europe.

Co-parrains de l'arrêt des hostilités, Moscou et Washington veulent désormais encourager un accord politique entre le régime de Bachar al-Assad et des groupes de l'opposition modérée. L'avenir du chef de l'État syrien n'est en revanche toujours pas tranché.

Artisan du fragile processus syrien, le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est entretenu le soir du 11 mars en Arabie saoudite avec le roi Salmane, soutien de l'opposition syrienne.

À Genève, du 14 au 24 mars, « il y aura trois questions: un nouveau gouvernement inclusif, une nouvelle Constitution et de nouvelles élections », a déclaré à l'agence russe Ria Novosti, M. de Mistura, émissaire spécial de l'ONU.

Salles séparées

Les élections, présidentielle comme parlementaires, a-t-il ajouté, « doivent avoir lieu dans les 18 mois à compter du début des négociations, c'est-à-dire du 14 mars" et se dérouleront sous l'égide de l'ONU. Les pourparlers se dérouleront dans des salles séparées avec les représentants du régime et de l'opposition et il y aura ensuite « une pause d'une semaine à dix jours », après laquelle les discussions devraient reprendre, selon le diplomate onusien.Mais les lignes de fracture n'ont pas disparu.

Si le HCN a annoncé sa venue à Genève, il a réaffirmé que le président Assad n'avait pas sa place dans une future Syrie. Du côté de Damas, son allié russe a appelé de nouveau à inclure les Kurdes dans les négociations. M. de Mistura a répondu qu'il n'enverrait pas de nouvelles invitations à d'autres participants.

En février, le premier cycle de discussions avait tourné court en raison d'une intensification des frappes russes qui ont permis en six mois au régime syrien de remporter des succès militaires contre la rébellion. Cette dernière est de fait affaiblie et marginalisée par la puissance des jihadistes du groupe Etat islamique et Front Al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda), qui occupent la moitié de la Syrie et sont exclus de la trêve. L'aviation russe et la coalition internationale pilotée par les États-Unis continuent en effet de les bombarder.

Trêve « en général » respectée

Reste que la trêve a encore été violée vendredi. L'aviation syrienne est entrée en action pour le deuxième jour contre des secteurs rebelles à Alep (nord), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Au moins sept civils, dont deux femmes et deux enfants, ont été tués dans un raid qui a visé une mosquée et dix autres personnes ont été blessées. « C'est le bilan le plus lourd dans Alep depuis la trêve et c'est la plus grave violation de la trêve dans la ville », selon l'ONG.

À Washington, le département d'État a lui aussi condamné cette "violation claire de la cessation des hostilités", tout en se félicitant que ce cessez-le-feu "tienne toujours en grande partie". À la faveur de la trêve, de nouvelles petites manifestations contre le régime ont eu lieu dans plusieurs secteurs rebelles.

Quelque 200 personnes ont défilé dans le quartier de Soukkari à Alep en scandant «le peuple veut la chute du régime » ou « Bachar doit partir », selon un correspondant de l'AFP. Des manifestations ont également eu lieu dans la province d'Alep, à Deraa (sud), dans les provinces centrales de Homs et Hama et près de Damas.

Dans la province d'Idleb (Nord-Ouest), à Maaret al-Noomane, une cinquantaine de jihadistes du Front Al-Nosra, sont arrivés en moto avec leurs drapeaux noirs pour briser la manifestation de 200 personnes qui arboraient les drapeaux de la révolte.

Face aux atrocités commises pendant la guerre en Syrie, le procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie Serge Brammertz a affirmé que les responsables de ces actes doivent être traduits en justice. « Il y a déjà en Syrie plus de victimes que pendant les guerres de l'ancienne Yougoslavie pour lesquelles un tribunal entier a été mis en place », a-t-il dit.

AFP/VNA/CVN

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