Égypte : le parlement approuve l'état d'urgence décrété par Sissi

Le parlement égyptien a approuvé mardi 11 avril l'état d'urgence dans l'ensemble du pays décrété par le président Abdel Fattah Al-Sissi après des attentats meurtriers dimanche 9 avril contre des églises coptes, a annoncé la télévision d'État.

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Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, le 2 mars au Caire.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les députés ont voté à l'unanimité la mesure qui avait été publiée au Journal officiel lundi 10 avril et qui avait pris effet le même jour à 13h00 (11h00 GMT), a précisé la télévision Nile News.

"Pour ce que j'ai vu, il n'y a pas eu d'objection", a dit à l'AFP l'un des élus Ahmed al-Tantawi, selon lequel les parlementaires se sont mis d'accord pour que le vote ait lieu sans que la mesure ne soit débattue.

Selon un autre élu, Mohamed el-Etmany, "il n'y a presque pas eu d'objection".

En l'absence de vote électronique, les parlementaires ont voté en se levant de leur siège, obtenant ainsi la majorité pour l'approbation de la mesure.

Dimanche 9 avril, une bombe a explosé, en pleine célébration des Rameaux, dans l'église Saint-Georges de Tanta, dans le delta du Nil, faisant 28 morts et des dizaines de blessés. Un peu plus tard, un kamikaze a fait détoner sa ceinture explosive à l'entrée de l'église Saint-Marc d'Alexandrie tuant 17 personnes et en blessant des dizaines.

Ces deux attentats dans le nord du pays ont été revendiqués par le groupe jihadiste État islamique (EI) qui a parlé d'attaques suicide.

Dès dimanche soir 9 avril, M. Sissi avait pris la parole à la télévision annonçant solennellement l'entrée en vigueur imminente de l'état d'urgence, en précisant que la mesure avait été prise pour "protéger" et "préserver" le pays.

Il avait également ordonné à l'armée de se déployer pour protéger les "infrastructures vitales" du pays.

Le gouvernement avait immédiatement approuvé l'instauration de l'état d'urgence. Selon la Constitution, le chef de l'État doit également obtenir l'approbation du Parlement sous un délai de sept jours.

Mais le vote du parlement mardi n'était qu'une formalité puisque la majorité des députés est acquise à M. Sissi.

Peu avant le vote, le Premier ministre Chérif Ismaïl s'est adressé aux parlementaires en défendant la mesure comme nécessaire face à la violence.

Ces actes "demandent des mesures exceptionnelles pour que l'État puisse rassembler ses pouvoirs, préparer le bon cadre juridique pour lancer la confrontation", a-t-il dit.

L'état d'urgence élargit les pouvoirs policiers en matière d'arrestation et de surveillance.

La mesure est restée en vigueur en Égypte pendant trois décennies sous le président Hosni Moubarak. Son abrogation était l'une des principales demandes durant la révolte de 2011 qui a mis fin à son règne.

Supprimé en 2012, l'état d'urgence avait été rétabli pendant un mois après la destitution du président islamiste Mohamed Morsi l'année suivante, au moment où les forces de sécurité réprimaient dans le sang ses partisans.

Il est déjà appliqué depuis quelques années dans une partie du nord du Sinaï, où l'EI est très actif.

AFP/VNA/CVN

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