Égalité des sexes : encore des préjugés

Le Vietnam est un des pays ayant réalisé ces 20 dernières années de spectaculaires progrès sur le plan de l’égalité des sexes. Toutefois, certaines pratiques demeurent problématiques : recrutement de personnel, violences conjugales, ou encore déséquilibre des sexes à la naissance...

L’histoire de Trân Thi B T, diplômée du Département des technologies informatiques de l’Institut polytechnique de Hanoi en est un exemple. Trois mois après sa sortie de l’institut, elle n’a toujours pas trouvé un emploi dans un secteur qui, pourtant, recrute beaucoup au Vietnam. Dès la parution d’une annonce de recrutement de 20 techniciens de la Société des télécommunications P.N, elle a immédiatement envoyé son C.V. Malheureusement, son dossier a été rejeté car cette société n’embauche que des hommes. «Pourquoi l’embauche du personnel ne se base pas uniquement sur la qualification des candidats ? Je suis compétente, je devrais être engagée», déplore B T.

L'accès des femmes au marché du travail devra être facilité pour garantir l'égalité des sexes.

Selon un dirigeant d’une société de construction de Hanoi, les postes offerts par cette dernière exigent une grande disponibilité de déplacement, et c’est pour cette raison qu’elle n’embauche que des personnes en bonne condition physique et capables de supporter les tensions du travail.

Mobilisation des hommes pour garantir l’égalité des sexes

La conception arriérée d’avoir un garçon pour continuer la lignée, et autres discriminations envers les femmes, sont fréquentes, ce qui aboutit à une sélection prénatale des sexes. C’est ainsi que le ratio entre sexes à la naissance est passé de 106,2 garçons pour 100 filles en 2000 à 113,8/100 en 2013, et ce taux a tendance à croître encore. Faute de mesures appropriées, en 2050, quelque 2,3 à 4,3 millions d’hommes ne pourront pas trouver une femme.

Une exposition de dessins sur l'égalité des sexes.

«La sélection prénatale des sexes n’est pas la cause principale du déséquilibre des sexes à la naissance. C’est l’idée de sous-estimer le rôle des femmes qui l’est», souligne Arthur Erken, représentant en chef du Fonds des Nations-Unies Unies pour la population au Vietnam.

Dans ces conditions, «c’est l’accès des femmes aux services de santé, à l’éducation et au marché du travail devrait être facilité», affirme Arthur Erken. Il souligne également la participation des hommes dans la garantie de l’égalité des sexes. Les hommes sont encouragés à changer leur considération du rôle des femmes au sein de la famille comme de la société. Par ailleurs, «les femmes doivent apprendre à protéger elles-mêmes leurs droits», affirme Duong Thi Xuân, ancienne directrice du Comité des politiques de l’Association des femmes vietnamiennes.

Supprimer toutes discriminations des femmes

Ces dernières années, le Parti et le gouvernement vietnamiens attachent une grande importance à la garantie de l’égalité des sexes. Cette préoccupation s’est traduite par la mise en œuvre d’une série de politiques destinées à supprimer toutes discriminations des femmes. Le gouvernement a promulgué en 2006 la loi sur l’égalité des sexes et, en 2008, une autre contre les violences familiales.

Dans le domaine politique, les femmes représentent 24,2% des députés de l’Assemblée nationale, et 21% des entreprises privées sont dirigées par des femmes. De 2011 à 2012, le taux de scolarisation en primaire et en secondaire des filles dans les régions lointaines et reculées s’élevait à 80%. En 2012, 1,5 million de nouveaux emplois ont été créés au profit des femmes. Le taux de femmes qualifiées est passé de 35% en 2011 à 43% en 2012. Enfin, 49% des 798.240 bénéficiaires du Projet de formation professionnelle de travailleurs ruraux étaient des femmes.

Vân Anh/CVN

 


 

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