Éducation : avec le campus de Saclay, la France veut rivaliser avec Harvard ou le MIT

À 25 kilomètres au sud de la Tour Eiffel, le Plateau de Saclay, bastion de chercheurs au cœur des champs céréaliers, rassemble ses forces pour devenir en 10 ans un campus scientifique de renommée mondiale, capable de rivaliser avec Harvard, Cambridge ou le MIT.

Ce projet ambitieux de plusieurs milliards d'euros vise à sortir la France du déclin universitaire où elle a peu à peu sombré, sa meilleure faculté se situant seulement au 40e rang du classement international de Shanghai 2009.

Sur le Plateau, les grues ont commencé leur travail. Le futur campus doit rassembler 31.000 étudiants, 12.000 chercheurs et enseignants, dans 10 écoles d'ingénieurs et de management, une École normale supérieure (ENS, grande école publique), 2 universités et 6 organismes de recherche. Certains sont déjà installés, les autres devraient arriver d'ici 2019.

Tous rêvent d'un lieu d'échanges entre étudiants, chercheurs, entreprises. L'objectif, pour être de taille face aux majors anglosaxonnes, est de combiner enseignement académique et recherche de pointe, comme celle menée par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) qui a installé son centre d'étude nucléaires à Saclay, tout en s'ouvrant à d'éventuels partenariats avec des industries comme Thalès, leader européen dans la construction aéronautique.

À l'image par exemple du Nobel 2007 de physique, le Français Albert Fert, qui travaille à l'Université de Paris-Sud, tout en dirigeant une unité mixte de recherche entre le CNRS (Centre national de recherche scientifique) et Thalès.

Enfin, pour réunir ces matières grises, éparpillées sur les 9 km² du campus, se pose la question des lieux de vie et des transports en commun, quasiment inexistants aujourd'hui.

Il faudra développer des transports vers Paris, mais aussi avec les autres facultés de banlieue. "Un projet de cette ampleur se conçoit dans le cadre d'un projet urbain", estime pour sa part Xavier Michel, le directeur général de la prestigieuse école d'ingénieurs Polytechnique, installée sur le Plateau depuis 1976.

Avec 2.300 ha de terres agricoles préservées, la ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, imagine le campus "vert, écologique, vivant". Pas question d'en faire un vase clos. Le coût de ce projet, qui s'étend sur 10 communes et 2 départements (Essonne et Yvelines), est estimé à 4,4 milliards d'euros, dont 3 milliards sont déjà trouvés, selon un président d'université.

Il bénéficie d'une dotation de 850 millions d'euros de l'État au titre d'un plan campus et d'un milliard d'euros destinés dans le cadre du grand "emprunt national" lancé fin 2009 pour rattraper le retard de compétitivité de l'économie française. "Nous voulons les meilleures universités du monde", avait plaidé le président Nicolas Sarkozy, en lançant cet emprunt de 35 milliards d'euros, dont 11 destinés à l'enseignement supérieur et 8 à la recherche.

Le projet de campus géant de Saclay, qui dépend de différents plans d'aménagement, doit être soumis prochainement à une commission réunissant sénateurs et députés. Et déjà des inquiétudes pointent.

Les élus locaux socialistes déplorent une "situation de blocage" due à un manque de concertation du gouvernement et préviennent que leurs collectivités ne serviront "pas juste de tiroir-caisse". De leur côté, certains syndicats enseignants s'inquiètent des financements, alors que s'annonce "un plan d'austérité".

AFP/VNA/CVN

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