France
EDF : mobilisation importante contre le projet "Hercule"

Avec plus d'un agent sur quatre en grève chez EDF (28,5%) selon la direction, la mobilisation était à nouveau forte mardi 19 janvier à l'appel des fédérations syndicales CGT, CFE-CGC, CFDT, FO, toujours unies contre le projet "Hercule" de scission de l'énergéticien.

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Des compteurs Linky déversés le 19 janvier 2021 devant le siège de La République en marche à Paris, par des agents d'EDF protestant contre le projet "Hercule" de scission de l'énergéticien.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le chiffre, établi sur l'ensemble des salariés du groupe, est dans la lignée de ceux atteints lors des trois premières journées de mobilisation : 31,56% de grévistes le 26 novembre, 32,4% le 10 décembre et 28,61% le 17. La CFE-CGC, qui retranche de ses calculs les agents en congés, revendique même 32,45% de mobilisation. "C'est tout à fait honorable", se réjouit Amélie Henri, coordinatrice du groupe EDF à la CFE-CGC, qui s'était fixé pour objectif "de faire au moins aussi bien" que lors des trois premiers appels de l'interfédérale.

Les syndicats de l'énergéticien doivent se réunir mercredi matin 20 janvier pour décider de la suite du mouvement. Forts de cette mobilisation, ils se savent soutenus par une frange importante des agents d'EDF dans leur lutte contre le projet Hercule. Pensé par le PDG de l'énergéticien Jean-Bernard Lévy, celui-ci pourrait se traduire par une scission du groupe en trois entités : une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (EDF vert) cotée en Bourse pour la distribution d'électricité et les énergies renouvelables, et une troisième (EDF azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques.

"Non-sens"

"Hercule est un non-sens et l'antithèse de ce dont on a besoin", pointe Sébastien Menesplier, secrétaire général de la CGT Mines Energies, premier syndicat du secteur. "Le projet Hercule ne répond pas aux problèmes d'EDF", juge Amélie Henri. "Notre objectif n'a pas changé : on demande son retrait et à être associés aux discussions sur les problèmes d'EDF".

Les syndicats appellent à conserver à EDF sa qualité de "groupe intégré", dont les activités vont de la production d'électricité à la gestion du réseau (par RTE) et à sa distribution aux foyers (Enedis). Des actions ont eu lieu dès mardi matin 19 janvier devant des sites d'EDF, mais aussi d'Engie alors que la CGT appelle à une mobilisation dans tout le secteur de l'énergie et réclame une renationalisation des deux géants de l'électricité.

Des agents d'EDF ont opéré des baisses de charge dans plusieurs sites, notamment au sein de la centrale hydroélectrique de Villeurbanne-Cusset (Rhône) ainsi que dans la vallée de la Durance (Alpes de Haute-Provence et Vaucluse).

Des agents ont organisé un blocage puis un barrage filtrant devant la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne), où près de 250 personnes se sont rassemblées. Une banderole a été déployée, sur laquelle il était écrit "Vous avez aimé la privatisation des autoroutes ? Vous allez adorer celle d'EDF". A Paris, près de 200 militants CGT ont déversé des compteurs Linky devant le siège de La République en marche (IIe arrondissement) au son de "L'électricité et le gaz, c'est pas pour le privé ! C'est un droit pour tous les usagers !"

Lettre à Emmanuel Macron

Une manifestation a également eu lieu devant la préfecture de Bastia à l'appel de la CGT, du Syndicat des travailleurs corses (STC) et de la CFE-CGC contre le "désengagement d'Engie" dénoncé la semaine dernière par la CGT. Aucun accord n'a pour l'heure été trouvé entre Engie et Bastia pour maintenir la production gazière dans la commune, alors que les concessions prennent fin au 31 mars. Au-delà de la seule mobilisation des agents de l'énergie, les initiatives se multiplient contre le projet Hercule.

La semaine dernière, les patrons des principales confédérations ont écrit à Emmanuel Macron, le sommant de renoncer à Hercule, et une pétition en ligne lancée en fin d'année dernière a dépassé le cap des 30.000 signatures. L'interfédérale est invitée mercredi 20 janvier, à l'initiative du communiste Sébastien Jumel, à une réunion avec des députés des principaux groupes d'opposition, des Insoumis aux Républicains.

Le débat sur Hercule pourrait être ouvert à tous les Français : les sénateurs et députés socialistes ont fait part de leur intention de déposer une proposition de référendum d'initiative partagée (RIP) contre le projet. Des développements qui réjouissent Cédric Liechti, secrétaire général de la CGT Energie Paris : "Tous les soutiens sont les bienvenus. Ce combat, on espère bien qu'il dépassera les quatre murs de notre entreprise".


AFP/VNA/CVN

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