Échauffourées après une journée meurtrière dans les Territoires palestiniens

Des échauffourées entre Palestiniens et armée et colons israéliens ont secoué le 1er août la Cisjordanie occupée au lendemain d'une journée marquée par la mort de trois jeunes Palestiniens, dont un bébé brûlé vif par des extrémistes juifs.

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Les funérailles d'une des trois victimes, Laith Khaldi, 16 ans, touché mortellement par une balle de l'armée israélienne, ont dégénéré dans l'après-midi. Des dizaines de jeunes du camp de réfugiés de Jalazoun, en bordure de Ramallah, ont jeté des pierres sur des soldats qui répliquaient à coups de grenades lacrymogènes et de balles en caoutchouc.

Un soldat israélien lance une grenade lacrymogène vers des manifestants, le 31 juillet près du camp de réfugiés palestiniens de palestiniens de Jalazoune, qui borde Ramallah.

Ailleurs en Cisjordanie occupée, des heurts ont éclaté dans différentes zones, des manifestations en réaction aux violences de la veille ayant également tourné à l'affrontement entre jeunes et soldats, a indiqué un responsable palestinien de la sécurité. Colons et Palestiniens se sont en outre affrontés dans un village du nord de la Cisjordanie.

Ce nouveau cycle de violences a débuté le 31 juillet à l'aube, lorsque des hommes masqués ont lancé des cocktails Molotov par la fenêtre d'une maison dans un village palestinien du nord de la Cisjordanie occupée.

Ali Dawabcheh, 18 mois, est mort brûlé vif. Ses deux parents, Saad et Riham, et son frère, Ahmed, quatre ans, sont toujours entre la vie et la mort.

Saad Dawabcheh, brûlé au troisième degré sur 90% du corps, est dans "un état critique", a indiqué l'hôpital israélien de Beer-Sheva. Son épouse et son fils sont "dans un état très grave et leurs vies sont en danger", selon l'hôpital Tel Hashomer de Tel-Aviv.

"Terroristes juifs"

Cette attaque, menée par des "terroristes juifs" selon les mots d'une rare dureté de la part des autorités israéliennes, est la dernière d'une longue liste de représailles menées par l'extrême droite israélienne et les colons.

Les proches d'Ali Saad Dawabsha, le bébé palestinien brûlé vif dans un incendie criminel attribué à des colons israéliens, transportent le défunt lors de ses funérailles à Douma, près de Naplouse en Cisjordanie, le 31 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

Mercredi 29 juillet, Israël détruisait deux maisons en construction dans la colonie de Bet-El, près de Ramallah mais annonçait en construire "immédiatement" 300 autres. Deux jours plus tard, la maison des Dawabcheh était attaquée et les assaillants recouvraient les murs d'une étoile de David et de slogans évoquant la "vengeance" et le "prix à payer", le label utilisé par ces activistes.

À chaque mesure qu'ils estiment les léser, ils s'en prennent à des Palestiniens, des Arabes israéliens et à des lieux de culte musulmans et chrétiens.

La plupart de ces attaques sont restées impunies et c'est la raison pour laquelle elles se poursuivent, assurent des militants des droits de l'Homme, les Palestiniens et la communauté internationale.

Face à la consternation devant les images du petit corps emmailloté dans un drapeau palestinien, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé le 31 juillet le président palestinien Mahmoud Abbas pour lui assurer que justice serait faite.

"Je doute qu'Israël mette en œuvre une véritable justice", a répondu M. Abbas. C'est pour cela que les Palestiniens se sont adressés à la Cour pénale internationale (CPI) pour ce nouveau "crime de guerre" d'Israël, selon eux.

"La plaie d'Israël"

Vendredi 31 juillet, traditionnelle journée de mobilisation chez les Palestiniens, des manifestations ont rendu hommage au bébé devenu symbole de la violence des colons, responsables de 11.000 attaques ces 10 dernières années selon l'Autorité palestinienne. Ces défilés ont ensuite dégénéré en affrontements avec les forces israéliennes.

Des jeunes Palestiniens expriment leur colère le 31 juillet à Beit Lahia, dans le Nord de Gaza, lors des funérailles de Mohammed Al-Masri, abattu par l'armée israélienne alors qu'il approchait du mur séparant Israël de l'enclave palestinienne.

La première victime a été Laith Khaldi, dont la mère en larmes a accusé les soldats d'avoir tué son fils, "encore un enfant", "de sang-froid".

Un autre adolescent a été tué par l'armée israélienne, cette fois à Gaza, l'armée expliquant qu'il s'était approché trop près du mur séparant Israël de l'enclave palestinienne.

Si l'émotion a été vive en Israël, c'est aussi parce que cette journée de violences succède à un autre événement sanglant : le 30 juillet, un juif orthodoxe a blessé à coups de couteau six personnes lors de la Gay pride à Jérusalem.

Stop à l'incitation à la haine

L'homme venait de purger dix années de prison pour une attaque similaire qui avait fait trois blessés lors du même évènement en 2005.

Le 1er août, environ 2.000 personnes se sont rassemblées à Tel-Aviv pour dire "stop à l'incitation à la haine". Le chef de l'opposition de centre-gauche, Isaac Herzog, a dénoncé un "pogrom perpétré par des juifs" contre la famille Dawabcheh pour lequel il a demandé "pardon".

Dans la foule, Amiram Goldblum, un professeur d'université, a dénoncé les colons comme "la plaie d'Israël". "Il faut non seulement mettre fin à leurs violences mais aussi les faire sortir de Cisjordanie", a-t-il dit.

D'autres rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes israéliennes, notamment à Jérusalem où plusieurs centaines de personnes ont manifesté sur les lieux de l'agression au couteau de la Gay pride.

"Les flammes de la haine et de la violence se sont propagées dans notre pays", a affirmé le président israélien Reuven Rivlin lors d'un discours.

AFP/VNA/CVN

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