Ebola : plus de 4.000 morts, les États renforcent les contrôles aux frontières

L'épidémie d'Ebola a dépassé le cap des 4.000 décès, tandis qu'à Madrid une aide-soignante atteinte par le virus continue de lutter contre la mort et que la peur conduite les États à renforcer les contrôles aux frontières.

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Des employés funéraires enterrent le corps d'une victime décédée du virus Ebola au cimentière de Fing Tom, à Freetown, en Sierra Leone, le 10 octobre.
Des employés funéraires enterrent le corps d'une victime décédée du virus Ebola au cimentière de Fing Tom, à Freetown, en Sierra Leone, le 10 octobre.


L'épidémie partie de Guinée a fait à ce jour 4.033 morts, selon le dernier bilan publié vendredi 10 octobre à Genève par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Critiqué pour son manque de réaction depuis l'hospitalisation tardive d'une aide-soignante qui a contracté le virus à Madrid, première contamination hors d'Afrique, le gouvernement espagnol a créé un comité ministériel de crise.
Les Nations unies ont annoncé la mise en quarantaine de 41 membres de leur personnel au Liberia, l'un des pays les plus touchés par l'épidémie, après la découverte d'un deuxième cas de contamination en une semaine dans leurs rangs. La mission de l'ONU au Liberia compte 6.000 personnes.

Alors que le principal centre de traitement de Médecins sans frontières (MSF) était proche de la "saturation" en Guinée, des personnels de santé du Liberia ont entamé le 10 octobre un débrayage pour réclamer des primes de risque.
Le gouvernement libérien a interdit à la presse l'accès aux centres de traitement d'Ebola, l'empêchant de couvrir ce mouvement de grève.

Des agents médicaux en combinaison de protection préparent une ambulance pour transporter un Guinéen suspecté d'avoir contracté le virus Ebola, le 10 octobre à Cascavel, dans l'État du Parana, au Brésil.
Photo : AFP/VNA/CVN


Après les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, qui ont décidé d'envoyer des troupes et des médecins en Afrique de l'Ouest, les Philippines ont annoncé étudier le déploiement d'un nombre substantiel de travailleurs de santé.
Avec les voyageurs, les alertes se multiplient à travers le monde. Le Brésil a annoncé l'hospitalisation d'un cas suspect, un Guinéen de 47 ans arrivé d'Afrique il y a trois semaines. Le ministre brésilien de la Santé a précisé le 10 octobre que les résultats des analyses réalisées sur ce patient, qui n'avait plus de fièvre et ne présentait pas d'autres symptômes, étaient attendus d'ici 24 heures.
L'aéroport J.F. Kennedy à New York devait renforcer dès samedi 11 octobre le contrôle des voyageurs en provenance des trois pays africains les plus touchés par l'épidémie, Guinée, Liberia et Sierra Leone. Le Canada a annoncé des mesures similaires et a demandé à ses ressortissants de quitter les pays les plus touchés.
Londres a aussi décidé de renforcer le dépistage aux aéroports de Heathrow et Gatwick et aux terminaux de train Eurostar pour les personnes provenant de ces trois pays.
Le monde du sport est également affecté. Le gouvernement marocain a demandé le 10 octobre le report de la Coupe d'Afrique des nations de football (CAN-2015), prévue du 17 janvier au 8 février dans le royaume, en raison de l'épidémie qui sévit dans l'ouest du continent africain.

Bilans par pays de l'épidémie d'Ebola et mesures de contrôles dans les aéroports.
Bilans par pays de l'épidémie d'Ebola et mesures de contrôles dans les aéroports.



Le premier cas de contagion hors d'Afrique, et le décès mercredi 8 octobre d'un patient sur le sol des États-Unis, ont donné une dimension planétaire à l'angoisse : fausses alertes, rumeurs, hospitalisations de précaution se sont multipliées ces derniers jours.
À New York, quelque 200 personnes employées à nettoyer les cabines des avions se sont brièvement mises en grève à l'aéroport La Guardia mercredi soir 8 octobre, inquiètes des risques. Elles devaient reprendre le travail, après avoir reçu une formation.
La France a annoncé l'entrée en service samedi 11 octobre d'un numéro de téléphone gratuit pour informer le public. La région de Madrid l'a déjà fait pour tenter de lutter contre les faux bruits qui circulent sur les réseaux sociaux.
En France, après un cas de panique dans une école primaire accueillant des enfants arrivés de Guinée, un bâtiment public en banlieue parisienne a été brièvement bouclé jeudi 9 octobre après le malaise d'un jeune homme, lui aussi arrivé de Guinée, une fausse alerte.
En Espagne, les collègues de l'aide-soignante contaminée ne pouvaient s'empêcher d'avoir peur d'être à leur tour touchés, entraînant la désaffection du personnel censé s'occuper de la patiente à titre volontaire, c'est-à-dire en provenance d'autres services, selon Charly Manuel Torres, un des infirmiers qui s'occupe d'elle.
Trois personnes supplémentaires ne présentant pas de symptômes de la fièvre hémorragique mais pouvant avoir été en contact avec l'aide-soignante ont été placées en observation à titre préventif vendredi, ont annoncé les autorités, ce qui porte à 17 le nombre de personnes admises dans cet hôpital madrilène doté d'un service spécialisé dans les maladies infectieuses et tropicales.
La fièvre hémorragique à virus Ebola tue environ sept malades sur dix, selon l'OMS.

AFP/VNA/CVN

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