Donald Trump reçoit Justin Trudeau, négociations sur le libre-échange

Le président américain Donald Trump a reçu mercredi 11 octobre le Premier ministre canadien Justin Trudeau pour évoquer les "difficiles" négociations en cours sur l'accord de libre-échange nord-américain (Aléna), laissant une nouvelle fois planer le doute sur le sort de cette entente.

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Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et le président américain Donald Trump à Washington, le 11 octobre.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et le président américain Donald Trump à Washington, le 11 octobre. Photo : AFP/VNA/CVN

La rencontre entre le président américain Donald Trump et le Premier ministre canadien Justin Trudeau - la deuxième à la Maison Blanche entre les deux hommes - intervient le jour même de la reprise des négociations sur ce texte qui lie depuis 1994 États-Unis, Canada et Mexique. Elle a lieu dans un climat de tensions exacerbées entre les États-Unis et le Canada au sujet du dossier des avions de Bombardier.
"Nous devons protéger nos travailleurs", a martelé M. Trump en accueillant M. Trudeau dans le Bureau ovale. "Nous verrons si nous pouvons faire les changements dont nous avons besoin (...) Nous verrons ce qui se passera".
Évoquant ses "bonnes relations personnelles" avec le jeune dirigeant canadien, il a estimé que les dés n'étaient pas encore jetés, répétant que la fin de l'accord était l'un des hypothèses possibles.
"Il faut que ce soit équitable pour nos deux pays", a martelé le président septuagénaire, qui a promis en campagne de "faire revenir" les emplois aux États-Unis en renégociant le traité.
La visite de M. Trudeau intervient au moment où l'administration américaine entend imposer des droits compensatoires et des droits antidumping sur les importations des CSeries de l'avionneur canadien, estimant que ceux-ci ont bénéficié de subventions substantielles du gouvernement canadien et sont vendus sous leur prix de fabrication.
Le dirigeant canadien a pour sa part menacé de ne pas acheter 18 avions de combat Super Hornet de Boeing si les États-Unis persistaient dans leur volonté de pénaliser Bombardier.
Les États-Unis absorbent les trois quarts des exportations canadiennes. Pour autant, les relations commerciales sont tendues depuis l'investiture en janvier du milliardaire républicain qui ne cesse de dénoncer l'Aléna comme le "pire accord commercial" qui soit.
La renégociation de l'accord a débuté mi-août. Trois séances de discussions ont déjà eu lieu sans avancées majeures.
Robert Lighthizer, le représentant américain au Commerce (USTR) qui conduit les négociations pour les États-Unis, a indiqué mercredi 11 octobre que la nouvelle session se terminerait le 17 octobre avec une conférence de presse tri-partite.
Mise en garde du FMI
L'un des principaux contentieux concerne le déficit commercial des États-Unis avec le Mexique (quelque 64 milliards de dollars) que Washington compte résorber.
"Un virage vers le protectionnisme diminuerait les flux commerciaux et les investissements transfrontaliers et entraverait la croissance mondiale", a prévenu mardi 10 octobre le Fonds monétaire international (FMI).
"Tout ce qui peut, dont la renégociation de l'Aléna, entraver le commerce et les relations commerciales transfrontalières aurait des conséquences pour toutes les parties impliquées" dans le traité, a souligné Maurice Obstfeld, chef économiste de l'organisation.
Le président de la Chambre de commerce américaine Thomas Donohue a toutefois fait part de son pessimisme dans un discours prononcé à Mexico mardi 10 octobre.
"Il y a plusieurs pilules empoisonnées qui pourraient condamner l'accord tout entier", a-t-il estimé, citant notamment une clause selon laquelle l'accord expirerait au bout de cinq ans sauf si les trois parties étaient d'accord pour le proroger.
M. Donohue a également fait allusion à une procédure de règlement des litiges commerciaux que l'administration américaine semblerait vouloir supprimer, mais qui est soutenue par de nombreuses entreprises américaines.
Spécifiée dans l'article 11 de l'actuel traité et connue sous le nom d'ISDS (Investor-State Dispute Settlement), elle permet aux entreprises et aux investisseurs de poursuivre directement les gouvernements devant des tribunaux.

AFP/VNA/CVN

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