Deuxième tour serré pour la présidentielle à Chypre

Les Chypriotes-grecs doivent décider dimanche 4 février qui, du président sortant Nicos Anastasiades ou de son adversaire de gauche, est le mieux placé pour poursuivre les réformes économiques et relancer les pourparlers de réunification de l'île méditerranéenne divisée.

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Le président chypriote Nicos Anastasiades s'adresse à la presse après avoir voté dans la ville balnéaire de Limassol (Sud) pour le premier tour de l'élection présidentielle, le 28 janvier.
Photo : AFP/VNA/CVN

Quelque 550.000 électeurs sont appelés à voter de 07h00 (05h00 GMT) à 18h00 (16h00 GMT). Les résultats seront annoncés vers 17h30 GMT.

Lors du premier tour le 28 janvier, le président conservateur a rassemblé 35% des voix, contre 30% pour Stavros Malas, un ancien ministre de la Santé soutenu par les communistes. Les deux hommes s'étaient déjà affrontés au second tour de la présidentielle de 2013, confortablement remportée par M. Anastasiades.

Mais cinq ans plus tard, même si ce dernier a d'abord été donné grand favori dans les sondages, l'issue du scrutin semble plus incertaine.

L'abstention a été en effet relativement forte au premier tour (28%) et les concurrents malheureux ont refusé de prendre position, notamment Nicolas Papadopoulos (centre), qui avait recueilli un quart des suffrages.

"Anastasiades semble toujours avoir l'avantage mais il y a beaucoup d'inconnues sur la façon dont les électeurs voteront", explique l'analyste politique Christophoros Christophorou.

Expérience contre jeunesse

Du fait de la partition, la République de Chypre, membre de l'Union européenne et de la zone euro, n'exerce son autorité de facto que sur les deux tiers du territoire, dans le sud, où vivent les Chypriotes-grecs.

Dans le tiers nord résident les Chypriotes-turcs qui sont administrés par la République turque de Chypre du Nord (RTCN), autoproclamée et reconnue uniquement par Ankara.

Homme à poigne réputé pragmatique, M. Anastasiades, 71 ans, se pose en garant de la stabilité du pays. Ses partisans mettent en avant sa longue expérience politique.

Stavros Malas, candidat à la présidentielle chypriote, arrive dans un bureau de vote lors du premier tour à Nicosie, le 28 janvier.
Photo : AFP/VNA/CVN

Pendant cinq ans, il s'est employé à relancer les pourparlers pour réunifier l'île, divisée depuis l'invasion en 1974 du tiers nord par les troupes turques en réponse à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs.

Mais les négociations sous l'égide de l'ONU avec le dirigeant de la RTCN, Mustafa Akinci, ont échoué en 2017 et le processus suscite de plus en plus de scepticisme chez les Chypriotes.

Fervent défenseur d'une réunification, Stavros Malas, 50 ans, a critiqué le président sortant pour ne pas être allé assez loin dans les négociations. Ses défenseurs voient dans son score élevé au premier tour le signe d'un désir de changement.

Quoi qu'il arrive, le vainqueur aura la tâche très délicate de parvenir à des compromis avec la partie adverse sur des points majeurs, comme la présence de plus de 40.000 soldats turcs, les ajustements territoriaux ou les garanties de sécurité.

"Le contexte politique dans lequel ce président arrive au pouvoir n'est pas propice à un règlement", estime Hubert Faustmann, professeur à l'Université de Nicosie.

Le "problème chypriote"

Resté un enjeu central, le "problème chypriote" a été concurrencé dans cette campagne par les questions économiques. Après une grave crise financière en 2013, le pays a en effet connu un redressement rapide, aidé par un record historique du secteur touristique en 2017. Les autorités espèrent également tirer profit de l'exploration gazière au large des côtes de l'île. Mais si le taux de chômage est redescendu à 11%, la reprise demeure fragile.

Vendredi 2 février, M. Anastasiades a mis en garde les Chypriotes contre les "politiques dogmatiques" menant à la "faillite" et "la dette publique excessive", dans une apparente référence au parti communiste, associé pour nombre de Chypriotes à la déroute financière de 2013 et qui soutient aujourd'hui M. Malas.

Le candidat de gauche a insisté lui sur la nécessité d'en finir avec les bas salaires et a tendu la main aux jeunes, nombreux à quitter le pays pour chercher un emploi à l'étranger.

"Beaucoup de jeunes sont déçus des (...) hommes politiques actuels", a expliqué Andreas Tziamalis, étudiant en économie, sur le campus de l'université de Chypre, près de Nicosie.

"Nous essayons de les convaincre d'aller voter, peu importe pour qui, car nous sommes l'avenir de ce pays", a-t-il ajouté.

AFP/VNA/CVN

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