Deux otages français libérés en Afghanistan

Deux Français, un ancien humanitaire passionné de photographie et un salarié de l'ONG Acted, ont été libérés après respectivement quatre et deux mois de captivité en Afghanistan, en proie à une recrudescence des enlèvements d'Occidentaux, a-t-on appris le 8 avril de sources concordantes.

Une rue de la ville afghane de Maydan Shar. Photo : AFP/VNA/CVN

"Deux de nos compatriotes enlevés en Afghanistan ont été libérés. Nous nous réjouissons de leur libération", a déclaré Philippe Lalliot, porte-parole du Quai d'Orsay. Les deux rapts, survenus à deux mois d'intervalle, n'étaient pas liés, pas plus que les deux libérations, pourtant survenues à moins de 24 heures l'une de l'autre, ont expliqué des connaisseurs du dossier.

Aucune information n'avait filtré dans les médias pour accroître les chances des deux otages. Pierre Borghi, 29 ans, ancien employé de l'ONG française "Solidarités International", pour laquelle il avait travaillé notamment en 2011-2012 en Afghanistan, était revenu à Kaboul en novembre dernier pour réaliser un projet photographique.

Les conditions et le lieu de sa capture ne sont pas connus, pas plus que l'identité de ses ravisseurs. "Nos gardes l'ont retrouvé près d'un de nos postes de sécurité à Maydan Shar vers 21h00 (16h30 GMT) le 7 avril. Apparemment, il avait échappé à ses ravisseurs. Nous l'avons ramené à Kaboul", a raconté Shoaib Sharifi, le directeur de la Force de protection publique afghane (APPF).

Sur son site Internet, Pierre Borghi, 29 ans, indique avoir une formation de "sociologue" et de "planificateur urbain" et "s'être dédié plusieurs années au travail humanitaire". "Tout ce que j'ai vu m'a beaucoup marqué et m'a fait penser que je pouvais changer les choses plus efficacement en partageant ma vision du monde. Logiquement, je suis devenu photographe", écrit-il. Maydan Shar est la capitale de la province du Wardak, un territoire très instable et infiltré par les talibans, que les autorités afghanes peinent à contrôler.

Charles, 30 ans, salarié d'Acted, pour qui il occupait la fonction de directeur financier, a également recouvré la liberté, dont il avait été privé le 27 janvier, alors qu'il se rendait en voiture sur son lieu de travail en plein centre de Kaboul. Les modalités de sa libération de sont pas connues."Acted est très heureux de la libération d'un de ses collaborateurs en Afghanistan. Il va bien", s'est réjoui Adrien Tomarchio, le porte-parole de cette ONG, dans une courte conversation avec l'AFP.

Quatre hommes armés avaient bloqué le 4X4 d'Acted, menacé son chauffeur, avant de s'emparer d'un des deux expatriés présents dans le véhicule, d'après un rapport d'Anso, une organisation chargée de la sécurité des ONG en Afghanistan.

Ce rapt s'était produit dans un quartier relativement tranquille

Ce rapt avait particulièrement choqué la communauté expatriée de Kaboul car il s'était produit dans un quartier relativement tranquille de la capitale, dans lequel nombre d'organisations étrangères ont leur siège et où résident leurs salariés.

Les derniers Français à avoir été kidnappés en Afghanistan étaient jusqu'alors Stéphane Taponier et Hervé Guesquière, deux journalistes de la télévision publique France 3 libérés en juin 2011 après 18 mois de détention aux mains des talibans. Quinze Français sont toujours otages dans le monde, tous en Afrique, dont 7 au Sahel. Si les enlèvements avaient diminué après 2010 en Afghanistan, ils semblent croître à nouveau depuis la mi-2012, sans toutefois devenir un phénomène massif.

La plupart sont crapuleux et leurs victimes de riches Afghans ou des membres de leur famille, à qui les ravisseurs soutirent d'importantes rançons. Plusieurs étrangers ont aussi été kidnappés ces derniers mois, avant d'être libérés. Le dernier en date est un coopérant allemand capturé quelques jours à peine dans la province montagneuse du Badakhshan (Nord).

L'homme, qui travaillait dans le milieu médical pour l'organisation de coopération allemande GIZ, a été libéré fin mars dans un village du district d'Argo, proche de la capitale provinciale Faizabad, selon un communiqué du ministère. Contactée, GIZ avait confirmé par e-mail que l'un de ses "experts", qui avait été "porté disparu" le 6 avril, avait été "retrouvé indemne dans les 24 heures suivant sa disparition" "grâce aux efforts intensifs" de son employeur et à "l'aide de la population locale".

AFP/VNA/CVN

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