Deux oies… si bonnes !

Tout est possible dans un conte. Même les animaux peuvent donner des leçons de noblesse d’âme aux hommes.

>>De l’amitié à l’amour

>>Couleur de l’amour éternel

>>Échecs géniaux

Grâce à la compassion de l’homme, les oies ont été sauvées de la mort et de la séparation.

Autrefois, dans un village, il y avait un homme riche qui aimait bien manger. Sur le plateau de ses repas, se trouvaient toujours de surprenants mets délicieux. Dans sa propriété, il faisait élever des porcs, poules et oies. En cas de besoin, l’un ou l’autre de ces animaux passait à la casserole pour satisfaire le fin gourmet.

Un jour, le propriétaire revient d’un long voyage, accompagné d’invités de valeur qu’il voulait honorer dignement. À peine rentré, il ordonne aux domestiques d’organiser un banquet. Après s’être régalés de plats tous plus succulents les uns que les autres, l’hôte et ses convives vont faire une promenade digestive dans le domaine.

En grand danger

Sur leur chemin, ils croisent un couple de superbes oies blanches, menées à la baguette par un enfant. L’hôte, fier de ses volailles, les désigne aux visiteurs et dit : "Avez-vous déjà vu une telle paire d’oies ? Elles sont en bonne santé et bien en chair. Aujourd’hui, je vais prendre l’un de leurs petits pour le cuisiner et l’accommoder selon une recette dont vous me direz des nouvelles". Or, à cette époque, les oies pouvaient comprendre le langage des hommes (peut-être encore aujourd’hui, mais nul ne le sait). En entendant ce que venait de dire leur maître, les deux oies furent prises d’un profond désespoir. Le couple vit ensemble depuis de longues années, heureux et serein, mais si on leur prend un de leurs petits, comment pourraient-ils continuer à vivre ainsi ?

La nuit, de retour à la grange, le jars dit à la femelle : "Le propriétaire a promis un festin avec un oison pour ses invités. Donc, il ne peut pas revenir sur sa parole. Je vais me mettre sur le pas de la grange et quand le cuisinier arrivera, il me prendra car je suis plus gros qu’un oison et il pourra faire un plat plus copieux. Laisse-moi mourir et continue à élever nos enfants !" La femelle lui répond alors : "Il faut que tu vives et que tu me laisses prendre ta place. Vous êtes plus fort que moi et vous protégerez mieux nos enfants. C’est normal que ce soit moi qui meure".

Une famille d’oies qui mérite notre compassion.

Le mâle refuse le sacrifice de sa femelle, et toute la nuit plaide pour sa propre mort. Finalement, au petit matin, les deux oies se mettent d’accord. Elles vont se coucher en travers de la porte et elles acceptent le sort : ce sera la première que le cuisinier saisira qui mourra.

Sauvées par la compassion

Or, la chambre des invités était à côté de la grange et ceux qui y logeaient pouvaient entendre les oies cacarder. Cette nuit-là, les visiteurs entendirent les oies criailler pour savoir qui se sacrifierait pour l’autre. Bien sûr, les hommes ne pouvaient pas comprendre le langage des oies, mais ils pensèrent : "Ces oies vivaient paisiblement ensemble, et à cause de nous, elles vont souffrir. Ne serions-nous pas tristes si nous devions perdre un enfant ?"

Émus au fond d’eux-mêmes, ils décidèrent de refuser le repas que le propriétaire avait l’intention de leur offrir. Au petit matin, ils allèrent trouver leur hôte en lui demandant : "Merci pour votre proposition, mais nous avons déjà mangé de la viande d’oie une fois, nous trouvons que ce n’est pas délicieux". L’hôte comprit bien qu’il ne fallait pas demander au cuisinier de préparer de la viande d’oie pour le repas. Ainsi, les oies ont été sauvées de la mort par le mensonge de compassion des invités. Et elles vécurent encore longtemps au milieu de leurs oisons.


ÔNG NGOAI/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam.

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top