Des violences entachent de nouvelles manifestations de jeunes en France

Échauffourées, interpellations, blocages : malgré une mobilisation en baisse, des violences ont entaché mardi 5 avril en France de nouvelles manifestations de lycéens et d'étudiants contre un projet de réforme du droit du travail.

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Des manifestations de jeunes, le 5 avril à Lyon.

En région parisienne, 11 personnes étaient toujours en garde à vue en début de soirée, selon la police, après une vague de 150 interpellations consécutive à des heurts avec les forces de l'ordre.

Dans la capitale, des policiers ont chargé en fin de matinée une cinquantaine de jeunes cagoulés et armés de bâtons qui s'étaient glissés dans des groupes de manifestants.

Dans l'Ouest du pays, de nombreuses dégradations ont été commises dans le centre-ville de Nantes, où 1.600 personnes ont défilé. À Rennes, des centaines de manifestants ont envahi les voies ferrées près de la gare, entraînant l'interruption du trafic ferroviaire.

Au Havre (Nord-Ouest), deux liaisons par ferry avec la Grande-Bretagne, de même qu'une escale d'un paquebot de croisière, ont été annulées dans des conditions similaires.

Alors que la mobilisation des jeunes entre dans sa cinquième semaine, ils étaient encore plusieurs milliers à battre le pavé parisien en scandant "lycéens, étudiants, chômeurs et salariés, c'est tous ensemble qu'il faut lutter".

De même, des centaines de personnes ont passé la nuit sur la Place de la République, au cœur de la capitale, pour dénoncer cette réforme du droit du travail, jugée trop favorable aux employeurs, mais aussi la politique sécuritaire du gouvernement socialiste, le mal-logement ou encore l'exil fiscal.

Leur action, baptisée "Nuit debout", est née jeudi au soir 31 mars des plus importantes manifestations depuis le début du mouvement, qui ont rassemblé 390.000 opposants à la loi Travail, selon les autorités et 1,2 million selon les syndicats.

Depuis, chaque nuit, des militants ont campé sur la place, avant d'être délogés au petit matin par la police.

"Une majorité"

Malgré leur détermination, la mobilisation des jeunes a montré de premiers signes d'essoufflement: sur l'ensemble du pays, la police n'a décompté mardi 5 avril que 23.800 manifestants, contre 69.000 et 43.000 lors de journées d'actions similaires les 17 et 24 mars.

Les forces de l'ordre encerclent des manifestants contre la loi Travail, le 5 avril à Lyon.

De même, le ministère de l'Éducation a recensé 34 lycées bloqués, contre quelque 170 lors de la précédente journée de mobilisation, sur les 2.500 établissements du territoire.

Le gouvernement reste vigilant, conscient que de précédentes réformes en 1994 et 2006 ont échoué face à la contestation des jeunes.

William Martinet, président du premier syndicat étudiant, l'Unef, en est bien conscient : c'est "surtout le nombre de jeunes qui seront dans la rue cette semaine qui fera bouger les lignes".

Mercredi 6 avril, son syndicat, et d'autres organisations de jeunesse, seront reçus par trois ministres (Éducation, Travail et Jeunesse) avant une nouvelle journée d'action prévue samedi 9 avril.

Parallèlement, le projet de loi entame son parcours au parlement, avec le début de l'examen de 800 amendements en commission. Le débat devant l'ensemble des députés débutera le 3 mai.

La ministre du Travail, Myriam El Khomri, "pense avoir une majorité" pour faire adopter le texte avant l'été, malgré l'opposition initiale de nombreux députés de la majorité de gauche. "Ce que je ressens, c'est qu'il y a de plus en plus de députés qui sont convaincus par ce texte", a-t-elle assuré sur la chaîne de télévision LCI.

Face à la fronde, l'exécutif a remanié son projet de réforme, qui affiche sa volonté de limiter les freins à l'embauche pour tenter de réduire un chômage de masse (+10%) mais est jugé "trop libéral" par ses détracteurs. Le texte prévoit notamment de changer les critères qui permettent les licenciements économiques. Les jeunes craignent une précarité accrue.


AFP/VNA/CVN

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