Des plages de Conakry au cirque Mandingue à Paris

Comme nombre de ses élèves, il est orphelin de père depuis l’âge de 8 ans : Yamoussa Camara, dit «Junior», danseur, jongleur et acrobate de 36 ans, se bat depuis plus de dix ans pour sortir des jeunes de la misère avec sa passion, le cirque.

«La rue n’est pas une fatalité» et «les jeunes défavorisés peuvent s’en sortir grâce au cirque», souligne Yamoussa Camara, formé notamment à l’Académie Fratellini. «Je leur apprends un métier pour qu’ils ne sombrent pas dans la drogue et la délinquance. Je leur enseigne les valeurs, comme le travail et surtout la notion d’effort mais aussi le partage», raconte-t-il.

Grâce au cirque Mandingue, des jeunes défavorisés sont tous sortis de la rue

Dans son cheminement, il va jusqu’à former de jeunes Guinéens aux arts du cirque sur les plages de Conakry avant de les emmener en France.

L’histoire de Mamady Camara, Sylla Fatou et ses copains guinéens est née de leur rencontre avec Yamoussa Camara. Ils partagent tous la même passion pour la danse, la musique et l’acrobatie, mais aussi une enfance d’orphelin pauvre.

Grâce au cirque Mandingue, créé en 2010 et co-fondé par Yamoussa Camara, qui se produit en fin d’année à Paris avant d’entreprendre une tournée en France, ces jeunes sont tous sortis de la rue.

Leur spectacle, intitulé «Foté Foré» (blanc noir) est énergique. Les jeunes artistes content leur vie en acrobaties aux sons des djembés et autres instruments traditionnels et dressent d’impressionnantes pyramides humaines, une spécialité africaine.

Une école professionnelle de cirque en rêve

Un spectacle très énergique du groupe «Foté Foré» (blanc noir). 

Ils sont tour à tour danseurs et contorsionnistes dans un spectacle à l’image de leur vie, où tout se crée avec trois fois rien. Seule femme de la troupe, Sylla Fatou est montée à Paris «bien décidée à gagner sa vie». «Je danse et fais l’acrobate depuis que je suis petite. Quand +Junior+ m’a proposé d’intégrer sa troupe, j’ai accepté pour gagner de l’argent et cesser de faire les marchés qui ne me permettaient pas de vivre», confie la jeune femme de 20 ans.

Mamady Camara, 22 ans, est acrobate et pratique pour sa part le mât chinois et le trapèze volant. Lui qui n’a pas eu la chance d’aller à l’école s’entraîne plusieurs heures par jour pour réussir. Il espère «apprendre d’autres arts du cirque, comme la jonglerie pour devenir un artiste polyvalent».

Le producteur du spectacle, Richard Djoudi, est tombé sous le charme de la troupe d’acrobates guinéens. Il rêve d’ouvrir une école de cirque en Guinée. «J’espère leur offrir une école professionnelle de cirque en Guinée pour permettre à leurs talents d’évoluer en toute sécurité au sein de structures professionnelles avec du matériel adapté», dit-il.

La petite troupe d’artistes bénéficie aujourd’hui d’un partenariat pédagogique avec l’École nationale de cirque de Rosny-sous-Bois, située dans la banlieue parisienne, pour se former aux techniques du cirque, comme le trampoline, la jonglerie et la bascule.

AFP/VNA/CVN

 

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