Des milliers de manifestants en Afrique du Sud dénoncent le braconnage de rhinocéros et d'éléphants

Des milliers de Sud-Africains sont descendus dans la rue samedi 4 octobre pour exiger des mesures d'urgence contre le braconnage des éléphants et des rhinocéros d'Afrique, en déclin rapide.

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Des manifestants exigent des mesures d’urgence contre le braconnage des éléphants et des rhinocéros d’Afrique, le 4 octobre au Cap.

"Nous dénonçons les responsables politiques qui dans le monde entier n'ont pas le courage et la volonté politique de changer leurs législations", a expliqué l'un des organisateurs du mouvement, Dex Kotze.

Les manifestants ont défilé dans dix-sept villes d'Afrique du Sud, pays où le braconnage de rhinocéros notamment, abattus pour leur corne, est particulièrement important.

La corne, réduite en poudre, est utilisée en médecine traditionnelle asiatique, notamment au Vietnam et en Chine. Elle est revendue au poids et vaut à peu près le même prix que l'or sur le marché final, selon des experts.

Changer les législations

Dex Kotze a souligné que les manifestations ciblaient tout particulièrement un groupe de 19 pays (dont la Chine, le Kenya et l'Angola), épinglés par la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction) pour ne pas avoir pris de mesures suffisantes pour combattre le trafic d'ivoire. "Ces pays doivent changer leur législation", a insisté Dex Kotze.

L'Afrique du Sud abrite autour de 20.000 rhinocéros, soit 80% de la population mondiale, mais le massacre s'intensifie d'année en année, avec plus de 700 rhinos déjà tués en 2014. La justice sud-africaine pour sa part commence à avoir la main très lourde. Un braconnier a été condamné en juillet à 77 ans de prison.

Plus de 35.000 éléphants sont aussi tués chaque année en Afrique pour leurs défenses. Il ne reste que 400.000 éléphants en Afrique, selon Dex Kotze, qui affirme que près de 9% d'entre eux sont tués chaque année.

Si la Chine ne ferme pas ses 37 usines de traitement de l'ivoire, "nous allons perdre tous les éléphants", prévient-il.

Les manifestations, organisées par un groupement de militants, d'ONG et de sponsors privés, se sont aussi tenues dans plusieurs villes à travers le monde, comme San Francisco et Tokyo.

Des manifestants exigent des mesures d’urgence contre le braconnage des éléphants et des rhinocéros d’Afrique, le 4 octobre au Cap.

"Le trafic d'animaux sauvages génère un chiffre d'affaires de 20 milliards de dollars par an", selon Dex Kotze, qui souligne que cette forme de criminalité n'affecte pas seulement les animaux : "Des organisations terroristes comme les Shebab somaliens utilisent le trafic de l'ivoire, qu'ils échangent contre des armes".

Quelques centaines de personnes ont aussi manifesté à Nairobi et à Iringa (Tanzanie).

"Nous défilons pour sauver les vies des éléphants et des rhinocéros au Kenya, qui ont atteint un niveau critique. Nous ne voulons pas attendre le jour où il n'y aura plus un seul éléphant au Kenya", a déclaré Nyokabi Gethaiga, fondatrice du mouvement Laisser vivre.

Le porte kenyan de Mombasa est le premier centre d'exportation d'ivoire au monde, ont aussi dénoncé les manifestants kenyans.

Selon les chiffres officiels, près de deux fois plus de rhinocéros ont été tués par des braconniers au Kenya en 2013 (59) par rapport à 2012 (30).

En Tanzanie, la population d'éléphants a été divisée par deux en sept ans, selon des relevés aériens.

"Je ne veux pas devoir aller au musée pour voir des éléphants. C'est dans la nature qu'ils doivent être", a assuré Kendall Marillier, 7 ans, défilant à Iringa, à quelques 200 km du parc national de Ruaha.

Quelque 300 personnes se sont aussi rassemblées à Paris autour de représentants d'associations du bien-être animal.

AFP/VNA/CVN

 

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