Des mesures à prendre pour réduire la pauvreté des ethnies minoritaires

Malgré les efforts des acteurs concernés, le niveau de vie des ethnies minoritaires à Hanoï est encore inférieur à celui des habitants de la capitale en raison de divers facteurs auxquels il faut apporter des réponses simultanées.

>>Préservation et exploitation des valeurs culturelles des ethnies minoritaires

La culture des plantes médicinales est l’un des métiers phares de l’ethnie Dao du district de Ba Vi, à Hanoï.
Photo: VNA/CVN

Jusqu’à maintenant, de nombreux programmes ou projets anti-pauvreté ont été mis en œuvre afin d’améliorer le niveau de vie des ethnies minoritaires vivant dans la région de Hanoï. Mais leur efficacité laisse à désirer notamment à cause des investissements dispersés et du retard dans le développement des infrastructures routières. Par ailleurs, beaucoup pensent que les pouvoirs publics sont seuls responsables de cette situation alors que plusieurs options salvatrices pourraient provenir d’une prise de conscience individuelle.

Des mesures efficaces sont nécessaires

Selon Ly Sinh Vuong, vice-président du Comité populaire de la commune de Ba Vi, située au sein du district éponyme, la culture de plantes médicinales reste le métier phare de ses administrés mais souffre d’un manque de savoir-faire de la part des foyers la pratiquant, de débouchés trop rares et d’une surface d’exploitation potentielle trop restreinte (300 ha).

Trinh Xuân Viêt, administrateur du Conseil populaire du district de My Duc, explique que, selon lui, les politiques d’encouragement à la consommation des produits issus des ethnies, ne consistent qu’en un programme de subvention étatique pour le transport ou pour la réduction du prix (notamment par une politique d’achat public et la construction de réseaux de distribution) et ne suffisent plus à l’amélioration des conditions de vie des ethnies minoritaires.

"Les papayes aux normes se vendent normalement de 5.000 à 10.000 dôngs/kilo, mais celles issues de la commune d’An Phu coûtent seulement 3.000 dôngs le kilo car l’accès à cet endroit est plus difficile", affirme Trinh Xuân Viêt.

"Donner
les moyens
de production
de richesse
sans tomber
dans l’assistanat
".

Ces deux exemples mettent en exergue les pistes qu’il reste à explorer pour continuer à réduire les chiffres de la pauvreté : faciliter l’accès aux terrains agricoles, améliorer la formation professionnelle et mettre en place les infrastructures nécessaires pour lier les lieux de production et de consommation.

D’après les observations de Nguyên Tât Vinh, chef de la Commission des affaires ethniques de Hanoï, nombre de programmes et projets de développement économique durable et de diminution de la pauvreté rencontrent des difficultés. Les cadres responsables des affaires ethniques dans les communes et districts concernés se voient confier de nombreuses missions de manière simultanée, influençant ainsi de façon importante sur la qualité de leur travail.

Fournir des outils de développement

Au-delà de la construction des infrastructures au profit des activités commerciales des ethnies minoritaires à Hanoï, les populations concernées cherchent une source de revenus stable. "Nous voudrions que nos plantes médicinales soient reconnues utiles et qu’une marque soit créée pour nos produits. Ainsi, elles deviendraient plus réputées et populaires", témoigne Triêu Thi Lan, domiciliée au village de Yên Son dans la commune de Ba Vi. "Nous souhaitons voir l’activité réglementée et le ministère de la Santé nous aider dans la production et la vente de nos produits pour nous permettre d’obtenir un salaire décent", ajoute-t-elle.

Selon Nguyên Phuc Hai, chef adjoint du Comité des affaires ethniques de Hanoï, les autorités consentent à accéder aux demandes des habitants et à leur fournir des moyens de production, mais selon le credo "Mieux vaut lui apprendre à pêcher que lui donner un poisson".

Concrètement, ladite Commission assignera aux Comités populaires municipaux la tâche de placer les populations dans une situation leur permettant de se sortir par eux-mêmes de la pauvreté.

D’après les propositions de Chu Phu My, directeur du Service de l’agriculture et du développement rural de Hanoï, l’effort doit être porté sur l’amélioration de la qualité des produits et de leur promotion par une formation à la fois aux techniques modernes d’agriculture maraîchère et à la vente ou au marketing. Pour se faire, les pouvoirs publics devraient pousser les professionnels de ces secteurs à intervenir dans ces zones. Enfin, il serait bon de lier ce programme spécifique au projet plus général de "Nouvelle Ruralité".

Mai Quynh/CVN

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