Des hommes d’affaires vietnamiens en Angola

L’Angola fut un eldorado pour les hommes d’affaires vietnamiens. La chute des cours du pétrole a changé la donne. Cependant, la plupart restent confiants en l’avenir et en leurs capacités de rebondir.

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L’Angola a une économie peu diversifiée basée essentiellement sur l’exploitation de matières premières.
Photo : ST/CVN

Située entre le tropique du Capricorne et l’équateur, l’Angola fait partie des pays africains les plus riches en ressources naturelles, avec notamment d’importants gisements pétroliers et diamantifères. Plus de 10.000 km séparent ce pays du Vietnam. Malgré cet éloignement géographique, de nombreux Vietnamiens ont choisi l’Angola pour monter leur entreprise.

Parlant des hommes d’affaires vietnamiens en Angola, l’ambassadeur vietnamien en Angola, Nguyên Phan Giang, a souligné qu’ils sont confrontés à des difficultés liés à l’histoire houleuse de ce pays, qui a traversé une longue période de guerre civile, depuis son indépendance avec le Portugal en 1975 jusqu’au début des années 2000. Cela explique la qualité déplorable des infrastructures, l’insécurité. Mais les Vietnamiens ont surmonté ces difficultés et trouvé des opportunités de coopération et d’investissement. Et, point important, ils ont toujours su cultiver la solidarité entre eux.

Un homme d’affaires exemplaire

Grâce à la compagnie VinaForce, beaucoup d’employés vietnamiens et angolais ont un travail stable.
Photo : ST/CVN

Trân Quang Hiên, 54 ans, fait partie de ces hommes d’affaires vietnamiens qui ont réussi en Angola. Installé depuis huit ans dans ce pays, il est en effet le patron d’une compagnie qui a créé jusqu’à plus de 600 emplois locaux sans compter des centaines d’emplois pour des Vietnamiens résidant sur place, ces derniers payés 1.000 dollars par mois.

Les premiers temps n’ont pas été un «long fleuve tranquille». «Dans les années 2010, l’environnement de vie d’ici était très dur. L’eau était plus chère que le pétrole. Cela a été un choc pour moi», se souvient Trân Quang Hiên. Mais sa volonté d’avoir une compagnie était si fort qu’il n’a pas baissé les bras. Il a décidé de monter une compagnie multiservices baptisée VinaForce, spécialisée dans les services en vogue à cette époque-là comme matériaux de construction, production de briques, transformation du bois, soins de beauté, production de glace alimentaire, importation et exportation de produits surgelés...

Aux dires de Trân Quang Hiên, à cette époque-là, l’Angola offrait des conditions idéales pour monter des entreprises lucratives étrangères. La communauté vietnamienne était en plein boom entre 2002 et 2008. «Toutes les initiatives pouvaient s’avérer gagnantes. Même l’ouverture d’une boutique de photocopie permettrait de faire beaucoup d’argent», assure-t-il.

Les Vietnamiens résidant en Angola ont toujours su créer une communauté soudée.
Photo : BQT/CVN

Cependant, les compagnies vietnamiennes étaient souvent la proie de voleurs, car la plupart des Angolais vivaient sous le seuil de pauvreté. «Les voleurs visitaient souvent les compagnies et ateliers de bois», partage-t-il. Ils ont pénétré dans ses usines à trois reprises en 2015. «La première fois, nous n’avons rien perdu car ils n’avaient rien trouvé. La deuxième fois, ils sont repartis avec de l’argent après avoir neutralisé mes gardiens. La dernière fois, ils ont été arrêtés par la police locale», se souvient Trân Quang Hiên.

Deuxième producteur de pétrole d’Afrique

Selon lui, la plupart des Angolais sont chrétiens. Ils sont ouverts et chaleureux. Membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), l’Angola est le deuxième producteur de pétrole en Afrique, après le Nigeria. Mais l’économie de ce pays dépend trop du cours de l’or noir.

Ainsi, depuis la fin de l’année 2014, l’économie angolaise est secouée par la forte baisse des prix du pétrole, qui a engendré une crise économique. Celle-ci n’a pas épargné les entreprises vietnamiennes. Ainsi, la compagnie VinaForce a enregistré une chute de son chiffre d’affaires ainsi que de ses effectifs.

Mais, comme beaucoup d’hommes affaires vietnamiens en Angola, Trân Quang Hiên ne s’est jamais résigné et reste optimiste. Jamais il n’a pensé quitter l’Angola. «Seul les arbres les plus forts peuvent survivre dans les terrains arides. Je suis convaincu que mon entreprise pourra surmonter les obstacles et se développer. Mon plus grand souhait est de donner un coup de main à l’édification de mon pays natal, ce à travers la création d’emplois à haut revenu pour des Vietnamiens résidant en Angola», conclut-il.

Phuong Nga/CVN

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