Des experts américains évaluent la pilule anti-COVID de Merck

Un comité de scientifiques se réunissait mardi 30 novembre aux États-Unis pour se prononcer sur la pilule anti-COVID du laboratoire américain Merck, qui pourrait en cas d'approbation être rapidement disponible pour certains malades.

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Photo datant du 18 octobre montrant la pilule molnupiravir.
Photo : AFP/VNA/CVN

Ce médicament, le molnupiravir, a déjà été approuvé début novembre en Grande-Bretagne, où il est commercialisé sous le nom de Lagevrio.

Ce type de traitement antiviral représente selon les experts une avancée majeure dans la lutte contre la pandémie, en permettant de diminuer les formes graves de la maladie à l'aide de simples comprimés pris rapidement après l'apparition des symptômes, en cas d'infection.

L'Agence américaine des médicaments (FDA), qui a convoqué la réunion de mardi 30 novembre, aura le dernier mot sur l'octroi d'une autorisation d'urgence du médicament après le vote non contraignant du comité.

Celui-ci doit voter pour dire s'il recommande son usage chez les personnes atteintes de cas légers à modérés de la maladie, et présentant un haut risque de développer un cas grave pouvant mener à une hospitalisation ou un décès.

Les enfants ne sont pas concernés par la décision de mardi 30 novembre, et des tests pédiatriques ne sont pas envisagés avant les résultats de tests en cours sur de jeunes rats.

Merck a par ailleurs précisé lors d'une présentation devant le comité ne pas recommander l'usage du molnupiravir chez les femmes enceintes.

Dans des documents publiés vendredi 26 novembre en amont de la réunion, la FDA avait relevé certains effets indésirables sur le développement des foetus lors des tests sur les animaux. Des observations effectuées sur des rats et lapins en gestation ont en effet montré que certaines portées avaient connu davantage de cas de malformation qu'au sein des groupes de contrôle.

Efficace contre tous les variants

Merck, connu sous le nom de MSD en dehors des États-Unis, a rendu publics vendredi 26 novembre les résultats complets de l'essai clinique du comprimé, selon lesquels le médicament réduirait de 30% le taux d'hospitalisation et de décès chez les patients à risque. Des résultats préliminaires, qui ne prenaient en compte qu'une partie des participants à l'essai, avaient d'abord avancé un chiffre de 50%.

Les résultats complets de cet essai, mené avec le partenaire de Merck Ridgeback Biotherapeutics, proviennent eux d'une analyse effectuée sur plus de 1.400 patients.

Le traitement est pris dans les cinq jours après les premiers symptômes, deux fois par jour durant cinq jours.

Les données "démontrent que le profil bénéfice/risque du molnupiravir est très favorable", a déclaré mardi 30 novembre Nicholas Kartsonis, scientifique chez Merck.

De plus, contrairement à d'autres traitements comme les anticorps de synthèse ou aux vaccins, les antiviraux ne prennent pas pour cible la protéine spike, qui sert au virus à entrer dans les cellules. L'efficacité des vaccins pourrait ainsi être réduite face au variant Omicron, car ce dernier présente de nombreuses mutations précisément sur cette protéine, s'inquiètent les experts.

Au contraire, il est attendu que le molnupiravir "aura une activité similaire contre n'importe quel nouveau variant", a déclaré mardi 30 novembre Daria Hazuda, biochimiste chez Merck.

Le molnupiravir fonctionne en introduisant une mutation dans le virus, qui a pour effet de l'empêcher de se répliquer. Ce mécanisme avantageux face aux variants entraîne toutefois d'autres conséquences, une inquiétude étant qu'une mutation non désirée soit introduite. Aucune mutation inquiétante n'a été constatée jusqu'ici, et les experts de la FDA sont chargés d'évaluer ce risque qui reste pour le moment "théorique".

Pfizer développe aussi de son côté un traitement antiviral, dont le nom commercial est paxlovid, qui fonctionne différemment, en bloquant une enzyme nécessaire à la réplication du virus.

Outre les autorités sanitaires américaines, l'Autorité européenne des médicaments examine également le molnupiravir de Merck.

Les États-Unis ont déjà commandé, sous réserve du feu vert des autorités sanitaires, 3,1 millions de traitements à Merck et 10 millions à Pfizer.


AFP/VNA/CVN

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