Des experts américains pour vacciner aussi les garçons contre les papillomavirus

Un comité consultatif des autorités sanitaires américaines a recommandé le 25 octobre l'extension aux garçons de la vaccination généralisée contre les papillomavirus humains (HPV) transmis sexuellement et responsables de maladies vénériennes ainsi que de cancers.

Cette vaccination fait déjà l'objet de recommandations fédérales pour les jeunes filles.

Ces nouvelles recommandations de vaccination contre les HPV pour les garçons dès 11 ou 12 ans doivent encore être acceptées par les Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC) qui, généralement, les entérinent deux mois après leur publication.

Le Dr Anne Schuchat, directrice du Centre national d'immunisation et des maladies respiratoires des CDC, s'est félicitée des conclusions unanimes de ce comité scientifique de 13 membres. "Les recommandations faites aux CDC de protéger également les garçons contre les HPV marque une nouvelle étape dans la bataille du pays contre le cancer", a-t-elle estimé lors d'une conférence de presse téléphonique.

Le Dr Schuchat a souligné qu'environ 20 millions d'Américains sont infectés avec des HPV liés à plusieurs cancers (col de l'utérus, vulve, vagin, pénis, anus, cavité buccale et gorge).

Cette vaccination permettra ainsi de protéger les garçons contre certaines infections transmises sexuellement ainsi que contre certains cancers.

Étendre la vaccination aux garçons protégera aussi indirectement les femmes en réduisant la transmission des HPV notamment responsables de la majorité des cancers du col de l'utérus. Les CDC recommandent déjà de vacciner les jeunes filles dès 11 ou 12 ans voire dès neuf ans mais malgré cela le taux de vaccination contre les HPV reste faible, a déploré le Dr Schuchat.

Le comité juge également que cette vaccination pourrait être faite jusqu'à 21 ans chez les hommes ayant déjà eu une dose du vaccin. L'âge limite a été fixé à 26 ans pour les femmes.

Comme pour les filles, la vaccination chez les garçons est recommandée avant qu'ils ne deviennent sexuellement actifs et soient infectés.

Il existe deux vaccins anti-HPV qui protègent contre les deux principaux types de ces virus responsables de cancers. Il s'agit du Gardasil du laboratoire américain Merck et du Cervarix de la firme pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline.

Ces deux vaccins ont été approuvés pour les filles par l'autorité américaine des médicaments (FDA). Mais seul le Gardasil de Merck est également autorisé à ce jour pour les garçons. "Ces nouvelles recommandations marquent un nouveau pas important pour aider à protéger davantage de personnes contre les HPV liés aux cancers et à d'autres maladies que le Gardasil peut prévenir", souligne dans un communiqué le Dr Mark Feinberg, principal responsable scientifique de Merck.

Selon la Dr Schuchat, les papillomavirus sont responsables annuellement de 18.000 cancers chez les femmes, pour la plupart du col de l'utérus, et de 7.000 chez les hommes notamment de la cavité buccale et de la gorge.

Les HPV provoquent aussi des verrues génitales qui affectent un Américain sur cent des deux sexes.

Si les CDC entérinent la proposition d'étendre la recommandation de vaccination aux garçons, comme probable, cela pourrait provoquer la fureur dans les milieux conservateurs. La vaccination contre les HPV pour les jeunes filles est devenue un sujet dans la campagne présidentielle américaine : plusieurs candidats à l'investiture républicaine s'y sont déclarés hostiles. Des groupes conservateurs expliquent que des campagnes de vaccination contre les HPV risquent d'encourager des comportements sexuels débridés chez les jeunes.

La très conservatrice Michele Bachmann avait même affirmé, sans aucun fondement, que ce vaccin était "responsable de retard mental" chez certains sujets, avant de revenir ultérieurement sur ses propos.

AFP/VNA/CVN

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