Nigeria
Des centaines de détenus dont 60 jihadistes s'évadent après une attaque

Plusieurs centaines de détenus dont une soixantaine de jihadistes se sont échappés mardi soir 5 juillet d'une prison située en banlieue d'Abuja, capitale du Nigeria, après une attaque présumée de Boko Haram, a affirmé mercredi 6 juillet le gouvernement.

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Vue générale du Centre pénitentiaire de moyenne sécurité de Kuje, dans la banlieue d'Abuja, après avoir subi une attaque présumée de Boko Haram, le 6 juillet
Photo : AFP/VNA/CVN

Les 64 jihadistes incarcérés dans cet établissement se sont évadés, "plus aucun ne se trouve à l'intérieur", a déclaré mercredi devant la presse le ministre de la Défense, Bashir Magashi, ajoutant qu'il était "très vraisemblable" que des combattants de Boko Haram aient mené l'attaque .

Des commandants d'Ansaru, un groupe jihadiste affilié à Al-Qaïda, dont le chef Khalid Barnawi, étaient détenus dans ce centre pénitentiaire de moyenne sécurité de Kuje, depuis leur condamnation en 2017.

Des habitants de la région ont rapporté avoir entendu mardi soir 5 juillet de fortes explosions et des tirs près de la prison située à seulement 40 km de la capitale et de la villa présidentielle.

"On a entendu des coups de feu dans ma rue. On pensait que c'était des voleurs armés", a affirmé un habitant. "La première explosion est survenue après les coups de feu. Puis il y en a eu une deuxième et une troisième".

Le président Muhammadu Buhari s'est rendu sur place mercredi après-midi 7 juillet, où les débris calcinés d'un bus et de plusieurs voitures semblaient comme figés devant une partie détruite de la prison.

Mercredi, en fin d'après-midi, plus de 600 détenus ont été "récupérés" et moins d'une centaine d'autres sont toujours dans la nature, a affirmé le porte-parole des services pénitentiaires, Abubakar Umar.

Un agent de sécurité a été tué dans l'attaque, a-t-il ajouté.

Les responsables de la prison tentent toujours de déterminer le nombre exact de détenus manquant à l'appel, selon M. Umar.

Dans la matinée, les forces de sécurité ont ramené à la prison, dans une camionnette noire, une vingtaine de détenus recapturés, a constaté sur place un correspondant de l'AFP.

L'ancien haut responsable de la police, Abba Kyari, détenu au Centre pénitentiaire de Kuje dans l'attente de son procès pour trafic de drogue, est toujours en détention, a-t-il ajouté.

Embuscade

Des véhicules incendiés après une attaque présumée de Boko Haram contre le Centre pénitentiaire de moyenne sécurité de Kuje, dans la banlieue d'Abuja, le 6 juillet
Photo : AFP/VNA/CVN

Les forces de sécurité du Nigeria combattent les jihadistes de Boko Haram et ceux du groupe État islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap) dans le nord-est du pays, où un conflit vieux de 13 ans a fait 40.000 morts et 2,2 millions de déplacés.

L'armée est également déployée pour lutter contre des bandes criminelles lourdement armées, appelées localement "les bandits", qui terrorisent le nord-ouest et le centre, attaquant les villages et procédant à des kidnapping de masse.

Quelques heures avant l'attaque du la prison de Kuje, des hommes armés ont également tendu une embuscade à un détachement d'agents de sécurité du président Muhammadu Buhari - qui n'était pas dans le convoi -, près de sa ville natale où il doit se rendre ce weekend dans l'État de Katsina (nord-ouest).

Deux agents ont été légèrement blessés dans l'attaque et l'identité des auteurs reste pour l'heure inconnue. "Les assaillants ont ouvert le feu sur le convoi (...) mais ont été repoussés par des militaires, la police et les agents du DSS", a déclaré la présidence.

Cette embuscade illustre une nouvelle fois l'insécurité quasi-généralisée dans le pays le plus peuplé d'Afrique (215 millions d'habitants).

Au Nigeria, les prisons, souvent surpeuplées et gardées par des membres des forces de sécurité débordés, sont la cible de fréquentes attaques.

L'année dernière, plus de 1.800 détenus s'étaient ainsi échappés après que des hommes lourdement armés eurent attaqué à l'explosif une prison du sud-est du pays, en proie à des agitations séparatistes.


AFP/VNA/CVN

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