Depuis les attentats de Bruxelles, les touristes se font désirer

La Grand-Place de Bruxelles est presque vide et à l'Atomium, les groupes annulent leurs visites les uns après les autres. Deux semaines après, les pires attentats jamais commis en Bruxelles n'ont pas fini de faire souffrir le secteur touristique, crucial pour l'économie belge.

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La Grand-Place de Bruxelles, le 31 mars.

D'habitude noire de monde en période de vacances scolaires, la place la plus renommée de Bruxelles, classée au patrimoine mondial par l'UNESCO pour la richesse architecturale de ses façades et de son Hôtel de Ville du XVe siècle, est ces derniers jours bien vide.

Quinze jours après les attentats qui ont fait 32 morts à l'aéroport international et dans le métro, une baisse de fréquentation de 50% affecte les hôtels et restaurants de Bruxelles, selon Patrick Bontinck, directeur de l’office de tourisme de la capitale.

"On aime bien, comme il n’y a pas trop de monde, on peut prendre de très belles photos !", positive néanmoins Lucien Liu, un touriste chinois, qui arpente la Grand-Place un sourire aux lèvres. "Ça a rendu notre voyage plus agréable, parce qu’on n’a pas eu besoin de perdre du temps à faire la queue" dans les musées, renchérit Jeppe Strauss, un Danois venu passer quelques jours à Bruxelles avec des amis.

Des passants sur la place de la Bourse après les attentats de Bruxelles du 22 mars.

Mais les hôteliers et restaurateurs redoutent une catastrophe. "On n'a jamais connu ça. C’est exceptionnel !", explique Saïd Rabet, directeur de l’hôtel Saint-Michel. D'habitude, l'établissement qui jouit d'une vue sur la Grand-Place n'a aucun mal à remplir ses 14 chambres, mais ces jours-ci, seules cinq en moyenne sont occupées.

"Carnage économique"

"Il ne suffit pas de dire que ça va mal, c’est pire que ça. C’est un carnage économique dans l’hôtellerie et la restauration", se lamente son directeur.

De fait, les touristes ont commencé à délaisser Bruxelles depuis les attentats de Paris en novembre, lorsqu'il était rapidement apparu qu'ils avaient été organisés depuis le royaume, et qu'une chasse à l'homme et des craintes d'attaques similaires avaient provoqué la fermeture du métro, des écoles et crèches pendant plusieurs jours.

L'atomium de Bruxelles surmonté du drapeau belge le 26 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Plus que jamais, tout est mis en œuvre (...) pour faire en sorte qu'on puisse retrouver une vie normale" à Bruxelles, a assuré le 6 avril le Premier ministre Charles Michel.

"Dans les hôtels, tous les hauts lieux touristiques, bien évidemment, nous pouvons garantir la sécurité de tous les visiteurs, de tous les touristes", a promis, à ses côtés, le ministre-président de la région de Bruxelles, Rudi Vervoort.

Un numéro d'appel a été instauré pour "répondre aux demandes de l'ensemble des visiteurs" et grâce à des webcams installées dans certains lieux emblématiques de la capitale, les touristes peuvent, par eux-mêmes, "visualiser que tout se passe bien sur Internet", selon M. Vervoort.

"Nous avions déjà fait ça après les attentats de novembre à Paris", a-t-il expliqué.

À l'Atomium, célèbre monument aux neuf sphères en aluminium, construit pour l'Expo universelle de 1958, on prend son mal en patience. "La semaine qui a suivi les attentats, j’ai eu 98% d’annulations de groupe, ce qui est du jamais vu", témoigne Yvonne Boodts, responsable des visites.

Un deuxième portique de sécurité a d'ailleurs été installé pour rassurer les visiteurs, et les gestionnaires espèrent que le touristes commenceront à revenir à la faveur de la réouverture de l'aéroport le week-end dernier. "Bruxelles n'est pas paralysée, Bruxelles c'est 20% du PIB de ce pays et donc c'est un enjeu très important pour le devenir économique de notre pays", a plaidé M. Vervoort.

AFP/VNA/CVN

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