Déçus ou soulagés, les sportifs se résignent à des JO sans public

Avant même que la présence de public aux Jeux de Tokyo ne soit tranchée, les sportifs se résignent déjà à concourir sans spectateurs, partagés entre déception et soulagement face à cette moindre pression.

>>JO de Tokyo : la facture explose

>>Les JO de Tokyo vont se tenir "avec ou sans" le COVID-19

Un homme portant un masque passe devant le logo des Jeux olympiques de Tokyo, le 4 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

Des tribunes vides, pour la plus grande fête sportive de la planète ? Inimaginable pendant des décennies, cette image fait figure de moindre mal face au risque de contaminations en série ou d'annulation des JO (23 juillet-8 août), déjà reportés d'un an.

"La seule chose que j'aurai en tête, ce sera de remporter ces Jeux et réaliser mon rêve. Hors du ring, l'environnement est secondaire", résume auprès de l'AFP la boxeuse indienne Mary Kom, dite "Mary la Magnifique", six fois championne du monde et médaillée de bronze aux JO-2012 à Londres.

Pour les prétendants au Graal olympique, la décision attendue fin mars d'admettre ou non des spectateurs étrangers ne pèse guère dans les esprits, face au désir d'enfin défendre ses chances au Japon.

"Cet hiver a montré que le public n'est pas partie prenante dans la performance", juge le vétéran français de la perche Renaud Lavillenie, sacré à Londres et paré d'argent en 2016 à Rio. "Quand on met dix personnes sur la ligne de départ, tout le monde a envie de gagner".

"Embrasser mes parents" 

Le Français Kevin Mayer célèbre sa médaille d'argent lors du décathlon des Jeux olympiques de Rio, le 18 août 2016.
Photo : AFP/VNA/CVN

D'un naturel extraverti, galvanisé par la foule lorsqu'il avait décroché l'argent du décathlon au Brésil, son compatriote Kevin Mayer est lui sûr de s'"éclater", public ou pas.

"Ce sera moins euphorisant, mais on fera avec", relativise le recordman du monde du décathlon.

L'expérience olympique n'en sera pas moins déconcertante, de la célébration solitaire des résultats au séjour au Village olympique, écourté et "distancié", loin de son foisonnement habituel de rencontres.

"Chaque fois que j'ai imaginé boucler ma dernière course aux JO, je me voyais courir vers les tribunes et embrasser mes parents", raconte Craig Engels, champion des États-Unis du 1.500m, qui projetait aussi d'applaudir les exploits des basketteurs.

Même sentiment pour sa compatriote Brittany Brown, vice-championne du monde 2019 du 200m, dont le frère s'était déjà "assuré d'avoir un passeport valide" : "savoir que votre famille et vos amis ne seront pas là est un peu démoralisant", reconnaît-elle.

Pourtant, nuance l'athlète, "c'est aussi encourageant de voir que les organisateurs prennent les précautions requises (...). Vous êtes heureux qu'ils fassent passer la sécurité d'abord, mais aussi déçu parce que vous vous dites : +Bon sang, je voulais vraiment partager ce moment+".

Moins de pression 

Si l'absence de spectateurs étrangers apparaît quasiment acquise, selon les médias japonais, le doute subsiste sur la présence de public tout court - une décision attendue en avril ou mai.

"Je couve l'espoir d'un minimum de spectateurs. Simplement pour un +clap+…", confiait début mars à la Stampa le sauteur en hauteur italien Gianmarco Tamberi, tout frais vice-champion d'Europe en salle, pour qui concourir l'été dernier à Rome dans un stade vide "avait été un coup de poignard".

Mais loin des vedettes, accoutumées aux clameurs comme aux broncas, une bonne partie des 11.000 participants doit composer à chaque JO avec une lumière inhabituelle et parfois paralysante.

"La plupart d'entre nous ne concourent pas face à des foules", rappelait récemment Bronwen Knox, légende australienne du water polo, déjà médaillée de bronze aux JO-2008 de Pékin, puis à Londres, au Sydney Daily Telegraph.

Pour les novices de l'olympisme, ces épreuves sous cloche "pourraient s'avérer plus faciles, parce qu'elles se rapprocheront de la routine des compétitions nationales et internationales", observait sur la chaîne ABC, Bill Tait, entraîneur à l'Institute of Sport de l'État de Victoria.

Le lutteur colombien Carlos Izquierdo, 23 ans, se réjouit d'ailleurs que "les sites de compétition ne soient pas pleins à Tokyo", lui qui s'entraîne "avec peu de personnes".

Aux Jeux de Rio, "j'étais un gamin, j'avais 18 ans. Et voir autant de monde, avec les caméras et tout ça, m'a impressionné et un peu fait sortir de la compétition", se souvient-il.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam.

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top