États-Unis
Décret migratoire : le bras de fer continue avec la justice

Le bras de fer se poursuit lundi 6 février entre l'administration Trump et la justice américaine sur le décret migratoire, pendant que des citoyens des pays à majorité musulmane visés par ce texte profitent de sa suspension pour se rendre aux États-Unis avant un éventuel nouveau revirement.

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Manifestation contre le décret migratoire signé par le président Donald Trump, le 4 février à Washington.
Photo : AFP/VNA/CVN

La cour d'appel fédérale de San Francisco a en effet rejeté dimanche 5 février l'appel formulé la veille au soir par le ministère américain de la Justice contre une décision prise par un juge de Seattle.

Elle a ainsi maintenu cette décision du magistrat James Robart. Il avait émis vendredi 3 février une injonction temporaire qui a effet sur l'ensemble du territoire américain, bloquant le décret présidentiel le temps qu'une plainte déposée il y a une semaine soit examinée.

Infligeant un nouveau camouflet à Donald Trump, la justice a confirmé que les ressortissants de sept pays musulmans, visés par le texte controversé, pouvaient continuer de rentrer aux États-Unis. Mais la brèche pourrait se refermer rapidement.

"N'arrive pas à croire qu'un juge mette notre pays en pareil péril. Si quelque chose arrive, tenez-le pour responsable ainsi que le système judiciaire. Les gens affluent. Mauvais !", a tweeté le président Trump.

"J'ai donné l'instruction au département de la Sécurité intérieure de contrôler les personnes arrivant dans notre pays TRES ATTENTIVEMENT. Les tribunaux rendent la tâche très difficile !", a-t-il ajouté.

La décision du juge Robart eu pour effet dès samedi 4 février de rouvrir les frontières américaines aux ressortissants d'Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen, ainsi qu'aux réfugiés.

«Bienvenue à la maison»

Dans le détail, la cour d'appel a demandé aux États de Washington et du Minnesota, à l'origine de la plainte déposée lundi dernier contre le décret qui a engendré une vague d'indignation planétaire, de fournir des documents étayant leurs demandes avant 23h59 heure locale dimanche 5 février (lundi 6 février 07h59 GMT). Elle a également donné au ministère de la Justice jusqu'à lundi après-midi 6 février pour apporter de nouveaux arguments à l'appui de sa requête.

Avec l'épée de Damoclès d'un retournement de situation dans ce bras de fer politico-judiciaire qui a des répercussions aux quatre coins de la planète, les immigrants embarquaient en nombre sur des vols à destination des États-Unis.

Quelque 60.000 visas, suspendus par ce texte, ont également retrouvé leur validité, selon la diplomatie américaine.

Et de nombreuses compagnies aériennes, dont Air France, acceptent de nouveau les ressortissants des sept pays visés.

Kamal Fadlalla, un médecin soudanais de 33 ans a pu ainsi rentrer à New York dimanche 5 février après s'être retrouvé coincé pendant une semaine au Soudan, à l'issue d'une visite familiale.

"C'est bon" d'être de retour aux États-Unis, a-t-il confié à l'aéroport new-yorkais de JFK, où il a été accueilli par des "bienvenue à la maison".

La Maison-Blanche, toutefois, entend vite refermer la brèche légale dans laquelle s'engouffrent de nombreux migrants et remporter le combat judiciaire, quitte à multiplier les appels ou porter l'affaire devant la Cour suprême.

AFP/VNA/CVN

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