Décision Trump sur Jérusalem : colère palestinienne, riposte israélienne à des roquettes

Deux Palestiniens tués dans des heurts avec les forces israéliennes, des frappes d'Israël en réponse à des tirs de roquettes : la reconnaissance par les États-Unis de Jérusalem comme capitale d'Israël a ravivé vendredi 8 décembre tensions entre Israéliens et Palestiniens.

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Des Palestiniens affrontent les forces israéliennes près d'un check-point à Ramallah, le 8 décembre 2017 en Cisjourdanie.
Des Palestiniens affrontent les forces israéliennes près d'un check-point à Ramallah, le 8 décembre 2017 en Cisjourdanie.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'ONU est "particulièrement inquiète des risques d'une escalade violente", a déclaré Nickolay Mladenov, coordonnateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Proche-Orient, lors d'une réunion en urgence du Conseil de sécurité à New York.

Les Palestiniens étaient appelés à un "jour de colère" à Jérusalem, en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza. Ils ont affronté par milliers les soldats et policiers israéliens, des heurts qui ont fait deux morts et des dizaines de blessés.

Vendredi soir 8 décembre, l'armée israélienne a indiqué avoir intercepté une roquette tirée depuis Gaza vers le territoire israélien. Elle a répliqué en frappant des positions militaires du mouvement islamiste Hamas dans cette enclave palestinienne. Cette riposte a fait 14 blessés selon le ministère palestinien de la Santé à Gaza.

L'armée a fait état un peu plus tard d'un nouveau tir de roquette depuis Gaza ayant touché la ville israélienne de Sdérot. Selon la radio publique israélienne, cette roquette, la troisième tirée vers Israël vendredi 8 décembre, n'a pas explosé et n'a fait aucune victime.

Des dizaines de milliers de personnes ont aussi manifesté dans plusieurs pays musulmans et arabes contre la décision du président américain Donald Trump sur Jérusalem.

Sans être pour l'instant massive dans les Territoires palestiniens ou dans le monde musulman, cette protestation nourrit les craintes internationales que M. Trump n'ait ouvert la boîte de Pandore, tant Jérusalem, avec ses lieux saints juifs, chrétiens et musulmans, constitue un sujet passionnel.

Rejetant "les sermons et les leçons", l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, a répété que M. Trump n'avait "pas pris position sur les limites ou les frontières". Elle a assuré que les États-Unis restaient engagés dans le processus de paix.

Tournant le dos à des décennies de diplomatie américaine et internationale, M. Trump a déclaré mercredi 6 décembre que les États-Unis reconnaissaient désormais Jérusalem comme la capitale d'Israël et a annoncé le futur transfert de l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem.

Une décision qui "ne favorise pas la perspective de paix dans la région" et "n'est pas conforme aux résolutions du Conseil de sécurité", ont affirmé vendredi 8 décembre les ambassadeurs de France, Royaume-Uni, Italie, Suède et d'Allemagne à l'ONU.

Deux morts, des dizaines de blessés

Des manifestants palestiniens portent un des leurs blessés lors de heurts avec l'armée israélienne à l'est de Gaza, le 8 décembre 2017.
Photo : AFP/VNA/CVN

Dans plusieurs villes de Cisjordanie occupée, des manifestants ont lancé des pierres sur les soldats israéliens qui répliquaient par des tirs de balles en caoutchouc et de balles réelles et des gaz lacrymogènes.

Dans la bande de Gaza, un Palestinien de 30 ans a été tué par des tirs de soldats israéliens à l'est de Khan Younès alors qu'il manifestait près de la barrière fermant les frontières d'Israël avec ce territoire, a dit le ministère gazaoui de la Santé. La mort d'un second Palestinien âgé de 54 ans tué dans les heurts a été annoncée dans la soirée. Les autorités médicales palestiniennes ont fait état de dizaines de personnes blessées.

À Jérusalem, des heurts ont mis aux prises manifestants palestiniens et policiers israéliens dans et autour de la Vieille ville où Israël avait déployé des renforts sécuritaires importants.

Jérusalem et l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam et principal lieu saint des juifs sous le nom de mont du Temple, restent un cri de ralliement pour les Palestiniens. Israël s'est emparé de Jérusalem-Est en 1967 et l'a annexée. Il a proclamé tout Jérusalem sa capitale "éternelle et indivisible". Les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l'État auquel ils aspirent.

Selon les dirigeants palestiniens, la reconnaissance par M. Trump de Jérusalem comme capitale d'Israël préempte les négociations sur le statut de la ville.

Pour eux, celui qui a pris ses fonctions en proclamant sa volonté de présider à l'accord diplomatique "ultime" ne peut plus assumer le rôle historique des États-Unis de médiateur dans le processus de paix.

"Loi du plus fort"

Alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu parle d'acte "historique" pour son pays, l'initiative de M. Trump continue à susciter la réprobation internationale.

Depuis la création d'Israël en 1948, la communauté internationale n'a pas reconnu Jérusalem comme capitale. Elle considère que le "statut final" de la ville doit être négocié.

"Aucun des problèmes de la région ne sera réglé par des décisions unilatérales, la loi du plus fort", a estimé le président français Emmanuel Macron.

Le grand imam d'Al-Azhar, influente institution de l'islam basée au Caire, a annulé une rencontre prévue avec le vice-président des États-Unis, Mike Pence ,lors d'une visite de celui-ci prévue en Égypte le 20 décembre.

AFP/VNA/CVN

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