Début de la grève SNCF avant un mardi noir en vue pour les usagers

Après le coup de semonce du 22 mars, place au combat: avec un TGV sur huit en moyenne mardi 3 avril, les cheminots donnent le ton de cette grève longue distance qui a débuté lundi soir 2 avril pour contrer le projet de réforme de la SNCF.

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Les retours du long week-end de Pâques devaient finalement être épargnés avec un trafic "normal", contrairement aux mises en garde répétées de la SNCF. En gare de Toulouse-Matabiau, pas de stress particulier pour les voyageurs ayant un billet. Mais pour ceux qui croyaient pouvoir en acheter un au dernier moment, impossible de quitter la ville rose lundi soir 2 avril: les TGV pour Paris, Lyon, Bordeaux, affichaient complets. Comme les trajets en bus pour Paris.

C'est une autre pièce qui se joue mardi matin 3 avril pour les voyageurs des TGV et Intercités et les usagers quotidiens des TER en régions, RER et Transiliens en Île-de-France. Chez les personnels tenus de se déclarer 48 heures avant la grève, la SNCF a recensé près d'un cheminot gréviste sur deux (48% contre 35,4% le 22 mars) et jusqu'à plus de trois sur quatre chez les conducteurs (77%).

Sur un quai de TGV à Lille, le 2 avril.

Le trafic sera donc "très perturbé", a indiqué la direction de la SNCF dimanche 1er avril. Sur les grandes lignes, la SNCF prévoit un TGV sur huit en moyenne, l'axe Sud-Est étant le plus impacté (un sur 10). Même chose pour les Intercités, dont sept lignes ne seront carrément pas desservies. Le patron de l'entreprise Guillaume Pepy avait averti que des lignes seraient "fermées".

Sur les lignes régionales, un TER et un Transilien sur cinq sont annoncés. En Île-de-France, la circulation des RER sera variable selon les axes, allant d'un train sur deux à un sur cinq. Certaines branches ne seront pas desservies.

Un mouvement qui se conjuguera dans les airs avec la quatrième journée de grève chez Air France pour les salaires, avant une cinquième journée samedi 7 avril, puis les 10 et 11 avril. La compagnie prévoit d'assurer 75% de ses vols.

Les quatre syndicats représentatifs à la SNCF (CGT, Unsa, SUD, CFDT) sont vent debout contre le projet de réforme du rail. Il "vise à détruire le service public ferroviaire par pur dogmatisme idéologique", écrivent-ils dans leur préavis.

"Négociations sur le fond" 

Les remontrances de M. Pepy ou de la ministre des Transports Elisabeth Borne, fustigeant une grève "décalée" ou "incompréhensible" au vu de la "concertation" engagée, n'y auront rien fait. Pas plus que l'annonce de la voie législative pour l'ouverture du rail à la concurrence, au lieu des ordonnances initialement envisagées.

Malgré des modalités différentes, CGT, Unsa, SUD et CFDT sont tous lancés dans la bataille: une grève par épisode de deux jours sur cinq jusqu'au 28 juin pour CGT, Unsa et CFDT; une grève illimitée reconductible par 24 heures pour SUD-Rail. Suppression de l'embauche au statut à la SNCF, ouverture à la concurrence ou encore transformation de la SNCF en société anonyme, prémices d'une future privatisation pour les syndicats, sont autant d'épouvantails à leurs yeux.

Ils estiment aussi que le projet de réforme "ne règlera pas le sujet de la dette (46,6 milliards d'euros fin 2017 pour SNCF Réseau, ndlr), ni celui des dysfonctionnements". Douze partis de gauche, dont La France insoumise, le PCF ou Génération.s, leur ont apporté leur soutien contre "la casse de la SNCF", préfigurant selon eux celle de tout le service public.

En face, le gouvernement est tout aussi déterminé à tenir bon, voyant dans cette grève une "posture de blocage (...) pas justifiée", comme l'a dit Elisabeth Borne. Mais pour la CGT, première force syndicale de l'entreprise, "le gouvernement et la direction seraient mieux inspirés d'ouvrir des négociations sur le fond". C'est-à-dire, a-t-elle expliqué, sur "ce qui conduit les cheminots à entrer dans l'action: l'avenir de la SNCF, sa pérennité et son développement".

"Les négociations se poursuivent", avec "une dizaine de réunions" prévues cette semaine, a insisté lundi 2 avril sur Europe 1 Mathias Vicherat, directeur général adjoint de la SNCF. De son côté, Alain Krakovitch, directeur général de Transilien, a déclaré sur BFMTV que la grève coûterait "entre 10 et 20 millions par jour".


AFP/VNA/CVN

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