Débriefing numéro 36

La semaine dernière, la fête était dans tous les esprits. Les fêtes en réalité puisqu’on célébrait à la fois les 20 ans du Courrier du Vietnam mais aussi Madame la Lune à travers la Fête de la mi-automne.

Le soir de la mi-automne je faisais route vers Hô Chi Minh-Ville au départ de Vung Tau et j’ai pu admirer les plus belles lanternes et les plus beaux sourires de tas d’enfants vietnamiens.
Une route illuminée
Ainsi pour rentrer chez moi je n’avais qu’à suivre la joie et la bonne humeur de milliers d’enfants se promenant avec leurs amis le bras gauche portant des bonbons et des gâteux, le bras droit arborant fièrement une belle lanterne. C’est ça la magie de la mi- automne et pas un enfant n’était couché ce soir-là avant 10h30 en passant par Ba Ria, puis Phu My puis Non Trach puis Long Thanh et je ne parle même pas de l’entrée à Hô Chi Minh-Ville près de Cat Lai.
En parcourant le dossier Fête de la mi-automne du numéro 36 (6 pages carrément), on apprend ainsi que cette année le Made in Vietnam a marché à fond : Cette année, la rue est encore plus animée avec la présence de centaines de modèles de lampions «made in Vietnam» aux formes et motifs diversifiés, inspirés parfois de l’actualité...
On apprend que des quartiers entiers sont ainsi spécialisés dans la fabrication de ces objets traditionnels. C’est particulièrement le cas chez les artisans du quartier Phu Binh, 11e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville qui font la joie des enfants et leur ouvrent le monde merveilleux des rêves. Les semaines avant la Fête de la mi- automne, tous les artisans sont sur «le pied de guerre».
On comprend que ces objets simples en apparence ne se font pas aussi facilement que ça et qu’il y a des modes d’emploi bigrement détaillés : la fabrication d’un lampion passe par plus de dix étapes : couper le lô-ô (une variété de bambou, ndlr) en longueurs différentes, le tailler, l’enduire de zinc, rassembler les lô-ô pour former des armatures différentes, coller les papiers, dessiner les motifs ornementaux…
D’ailleurs, on a même droit à un portrait judicieux d’unespécialiste des jouets qui accompagnent la Fête de la mi-automne. Elle vit à Hâu Ai en banlieue de Hanoi et se nomme Nguyên Thi Tuyên. Elle est la dernière artisane des jouets traditionnels et depuis 2002, elle ramène des matières premières au Musée de l’ethnographie du Vietnam afin d’enseigner des techniques de fabrication aux petits et aux jeunes volontaires. Son unique objectif : préserver et valoriser le métier traditionnel.
Mais la fête, c’était aussi les 21 ans du Courrier du Vietnam et un chemin là aussi éclairé vers le quart de siècle. On n’en est plus très loin. J’ai été heureux de contribuer modestement à ce parcours et j’ai été fier de pouvoir dresser d’une manière personnelle une sorte de témoignage du rôle fondamental du Courrier du Vietnam : mieux découvrir et comprendre la culture vietnamienne. J’espère que cette liste de 21 artistes, spectacles ou disques serviront à nos lecteurs pour partir à la découverte de ces richesses immenses.
Patrimoine national
Et j’aurai pu ajouter beaucoup d’autres courants ou art vocal. C’est Nghia Dàn qui s’en est chargé en pondant un article fort riche sur le chant khmer.
On parle ici du Châm riêng Chà pây, un art vocal inhérent à la vie culturelle de l’ethnie khmère, dans le delta du Mékong. Il est encoretrès vivant dans la communauté minoritaire des Khmers. Petite explication du reporter : dans la langue de l'ethnie, Châm riêng veut dire chant, et Chà pây,sorte de luth en forme de feuille de styrax à deux cordes. Concrètement, il s'agit de narration chantée alternée avec de la musique.
Evidemment tout ceci m’interpelle beaucoup et mon rêve serait d’avoir un appartement rempli de ces instruments de musique rares. Ce luth à deux cordes possède une grande caisse et un long manche. La caisse peut être de forme variée, trapèze isocèle. Le manche en bois dur, d’une longueur de 120 cm, compte douze touches, courbées à l’extrémité avec deux chevalets. Les motifs qui y sont sculptés font la particularité de ce luth propre aux Khmers.
Dans ma liste des 21, il y avait l’espace culturel des gongs du Tây Nguyên et j’ai été très touché de les retrouver en page 27 répondant ainsi comme un écho. Autre retrouvaille, celle de l’église magnifique en bois de Kon Tum déjàprésente dans le numéro 35.
D’ailleurs le Tây Nguyên est une des grandes vedettes du Courrier du Vietnam et aujourd’hui impossible de ne pas savoir ce que c’est !
Ah si je vois encore un ignorant dans le fond de la classe qui n’a pas appris sa leçon !!!
Bon c’est la dernière fois qu’on le répète : englobant cinq provinces (Gia Lai, Kon Tum, Dak Lak, Dak Nông et Lâm Dông), le Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre) est l’une des régions les plus variées et les plus emblématiques du Vietnam. Principalement connue pour sa culture des gongs, ses trésors de culture folklorique, la région l’est aussi pour la beauté des villages qui s’y cachent… Les valeurs culturelles des ethnies locales comme Ba Na, M’Nông, Êdê, Jarai, Xo Dang, Ma, Co Ho, Chu Ru, Raglai… sont à l’origine de la création de ce qu’il convient de nommer le «courant de la culture du Tây Nguyên», entretenu depuis de longs millénaires.
La semaine dernière si vous êtes fan la peinture, vous avez dû apprécier un formidable portrait, celui d’un peintre pas comme les autres.
Ressources naturelles et environnement
C’est le titre d’une de ses œuvres primée en 2008. Lui, c’est Dô Minh Tâm. Il a 41 ans et est paralysé des deux bras suite à un terrible accident de la route. Mais il est volontaire et n’a pas peur de la souffrance même si elle est persistante. Un jour, il lui vient une idée : peindre avec sa bouche. C’est alors le début de la revanche pour cet artiste atypique : ses œuvres sont primées et même vendues aux enchères à l’étranger à des prix élevés. On évoque dans l’article de Linh Thao une œuvre vendue 9.000 dollars. Tâm travaille dans son atelier qui est situé au Centre d’apprentissage professionnel pour les handicapés (Maison Chance), dans l’arrondissement de Binh Tân, à Hô Chi Minh-Ville.
Il commenceainsi à se faire un nomet ce jeune homme originaire de la province de Thanh Hoa (Centre) est l’un des rares peintres vietnamiens contemporains à avoir des œuvres bien cotées lors des ventes aux enchères en Europe.
Ajoutons à ce beau portrait que l’an passé, un de ses portraits a figuré dans la liste des 40 meilleures du concours «Portraits», organisé par le Musée des beaux-arts de Hô Chi Minh-Ville.
On est ainsi fasciné par le pouvoir de réaction de cet homme même dans le plus grand désespoir et ce type de portrait nous ouvre les yeux, nous qui nous plaignons toute la journée de choses finalement insignifiantes. La vie et l’œuvre de Tam doivent être des modèles pour toutes et tous. On lui souhaite très bonne continuation notamment dans la recherche d’un parrain pour l’expo privée qu’il veut organiser à Hô Chi Minh-Ville. Faites passer le message autour de vous.
Finissons cette chronique en chansons. La Fête de la mi-automne c’est aussi la Fête de la pleine lune. À cette occasion, moi qui aime tant faire des listes, je vous offre quelques titres de chansons francophones et leurs interprètes qui contiennent le mot Lune. C’est à écouter toute la semaine qui vient : Anggun "Au nom de la Lune", Bruno Pelletier "Lune", Indochine "J'ai demandé à la lune", Vanessa Paradis "La lune brille pour toi", Zazie ‘’Dans la Lune’’, Alain Chamfort ‘’Clara veut la lune’’, Adamo‘’A demain sur la lune’’, et bien sûr la plus connue «La lune et le soleil» de Charles Trenet.
Alors, on danse !

Hervé Fayet/CVN

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