Débriefing numéro 32

La semaine dernière, on se penchait sur l’histoire du patriarche gardien de la culture Cô Tu, sur le parcours exemplaire d’une juge d’origine vietnamienne Jacqueline Nguyên.

>>Débriefing numéro 31

On prenait le temps de vivre dans un vieux quartier au milieu des bois puis on se rendait à Khanh Hoà, pour observer ce qu’il est possible de faire avec des déchets. On continuait à parler des maisons traditionnelles des Vietnamiens et on se documentait sur les jockeys paysans de Bac Hà.
Mais en premier lieu, on prenait de l’altitude en compagnie de Phuong Thao pour faire la connaissance de pilotes de la compagnie aérienne Vietnam Airlines et plus spécifiquement de 8 pilotes…vietnamiennes.

Les passionnées du ciel

C’est un article passionnant car c’est vrai que c’est une carrière jugée «pas évidente» pour les femmes. D’abord, on apprend qu’une formation de pilote d’avion demande d’avoir quelques économies, comptez de 140.000 à 150.000 dollars américains. On constate aussi que c’est un métier fort exigeant : «ce métier consume énormément de temps. Par exemple, un vol de 4 heures nous prend de 11 à 12 heures de travail au total». L’article salue la doyenne des pilotes vietnamiennes Nguyên Ly Huong qui a déjà 2.506 heures au compteur en cinq ans.
Il attire notre attention aussi par deux fois avec l’expression la belle…Alors donc la belle Nguyên Kim Châu est devenue la plus jeune pilote de Vietnam Airlines à 21 ans et la belle Huynh Ly Dông Phuong qui a une taille mannequin et qui est très demandée…lorsqu’il s’agit de prendre des photos avec elle ! Notons que les femmes travaillent comme copilotes et assistent le commandant de bord ou prennent en charge le pilotage sous l’instruction de ce dernier.
On peut supposer qu’au fur et à mesure, les femmes pilotes seront de plus en plus nombreuses et qu’elles pourront devenir commandantes de bord.
Puisqu’on est dans les airs, restons-y puisque dans les faits marquants on apprend que la compagnie Jetstar Pacific a encore frappé en ouvrant une nouvelle ligne aérienne : HCM-Ville - Thanh Hoa avec un vol quotidien. C’est la première fois que cette ligne est exploitée par une compagnie aérienne à bas prix.
On parle de bas prix et on apprend dans le numéro 32 qu’on peut découvrir Côn Dao pour pas cher. Ça tombe très bien, j’adore cette île qui est un véritable petit paradis loin du développement, du bruit et de la pollution. Côn Dao c’est une pure merveille, un bijou à préserver absolument. Regardez la photo de la page 61 et vous comprendrez mieux.
Une chose est sûre, vous ne trouvez aucun déchet sur les plages de Côn Dao, ni capsules de bière, ni boîtes de soda et encore moins de bouteilles en plastique. Ici, le recyclage n’est pas pour demain. J’espère que ce ne sera d’ailleurs jamais à l’ordre du jour ! Sur une autre île beaucoup plus au nord de Côn Dao, c’est déjà devenu par contre une habitude. À la lecture de l’article de Quê Anh en page 34, on se demande s’il faut en rire ou en pleurer.
Recyclage quand tu nous tiens
Donc nous sommes sur l’île Khi dans la province de Khanh Hoà et l’île ne sait plus quoi faire de tous ses déchets ! Une réponse a pourtant été trouvée : l’aménagement d’un magnifique parc avec des objets recyclés. On comprend que ce parc fait partie d’un circuit touristique où on peut trouver entre autres une maison de 60 m² entièrement construite en détritus : 12.000 débris de bouteilles de verre, un toit en boîtes de lait, un mur en coquillages et un ameublement en pneus. Il faudrait débourser la coquette somme d’environ 200 millions de dôngs pour s’offrir ce joyau ! Et tout l’article est comme ça. Pire, le parc est une fierté pour Lê Dung Lâm, directeur de la Compagnie par actions du tourisme de Long Phu.
Alors bien sûr que le recyclage c’est une action nécessaire mais ne faudrait-il pas plutôt se poser la question en amont de manière à limiter, voire à interdire les déchets sur les plages. Il y a là évidemment un énorme travail à faire qui prendra certainement des années et des années. À mon avis, il y a urgence car certaines plages commencent réellement à être défigurées et à ressembler à tout sauf à des plages… de rêve. Il est possible que les touristes tournent ainsi le dos aux plages pour aller voir ailleurs si c’est plus beau. On pourrait leur conseiller Na Ri, chef-lieu du district de Yên Lac, province de Bac Kan (Nord).
Touchons du bois

Dans ce bourg septentrional, on tombe sur deux rangées de maisons en bois datant des années 1950. Elles longent la rue formant une agglomération appelée «vieux quartier». Ces vieilles maisons sont toutes de type «maison tube» avec une structure identique : la pièce centrale (salon) pour recevoir les visiteurs comprenant dans un emplacement confortable (en face de l’entrée principale) l’autel des ancêtres. À droite, sont situées des chambres à coucher alignées, suivies de la cuisine et des toilettes. Enfin à gauche se trouve un couloir conduisant dans toute l’habitation. La maison est haute…

Bref, l’endroit est vraiment superbe, authentique et chaleureux, le quartier baigne dans une tranquillité déconcertante. Cerise sur le gâteau et comme souvent au Vietnam, on peut en profiter pour…grignoter un peu. Demandez le menu : banh khao (gâteau sec de farine de riz grillé), banh te (gâteau de pâte de riz farci), banh chung (gâteau de riz gluant farci), quây (beignet en sucre)Pour une fois, à mon avis, la recette de la semaine (page 57/ les huîtres à la vietnamienne, bof, bof !) est battue à plate couture ! Désolé pour ceux qui aiment les huîtres.
Pour en revenir à notre beau quartier en bois, attention danger ! En effet, selon Mme Luong Thi Phung, membre de l’ethnie Nùng «jusqu’ici, il n’y a aucun projet de préservation» et elle craint une éventuelle disparition des maisons en bois face à l’envahissement de bâtiments en dur.

C’est quelque chose de dur, en bois. Il a une forme de dragon et une tête de buffle ! Ça vous dit quelque chose ? Oui ? Alors c’est que vous avez lu l’article consacré à M.Y Kông, patriarche du village de Tông Coi. Il s’agit d’un sage qui se consacre à la préservation du patrimoine culturel de l’ethnie Cô Tu. Ce qu’il y a d’incroyable chez lui c’est qu’il a déjà son propre cercueil : quelque chose de dur, en bois. Il a une forme de dragon et une tête de buffle, c’était ça ! Et surtout c’est lui qui l’a façonné ! «Toute ma vie, je l’ai consacrée à ma communauté. Maintenant que le grand départ approche, je veux faire quelque chose pour moi-même», confie-t-il.
Très sympathique ce patriarche et fin danseur, on lui souhaite encore une longue vie remplie de paix et de reconnaissance. Encore un homme qui se bat pour la préservation des cultures traditionnelles, ça fait plaisir à voir et à lire.

Hervé Fayet/CVN

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