Débriefing numéro 31

La semaine dernière, il était question de «cheerleading», du départ du Vietnam de Hideo Suzuki, du café en long, en large et en travers mais aussi de drôles de bracelets en élastique colorés, des maisons vietnamiennes, du banh canh, de nos amis à quatre pattes, des rites du Dai Phan chez les San Diu et des travailleurs formés à l’étranger. Je vous fais évidemment ici un résumé car il y avait beaucoup d’autres sujets nationaux et internationaux.

On pouvait lire un excellent papier sur M. Duong Quynh, instituteur retraité nonagénaire de l’île de Ly Son. L’homme a été le premier à avoir découvert, puis traduit un décret royal datant du XIXe siècle relatif à la flottille de Hoàng Sa.

Souveraineté séculaire du Vietnam

C’est très intéressant car j’ai lu l’article quelques heures avant la projection du film d’André Menras La Meurtrissure à l’IDECAF de Hô Chi Minh-Ville et on peut voir M. Duong Quynh dans le film, expliquant dans les moindres détails son travail.

Le film d’André Menras a attiré un public conséquent. Le documentaire rend hommage à tous ceux et toutes celles qui souffrent de ce conflit de souveraineté. André Menras a mené l’enquête et a interrogé «ces héros ordinaires qui continuent à partir à la pêche, tant par nécessité que par fierté». Il a filmé leur détresse et la solitude de leurs veuves et de leurs jeunes enfants. Des témoignages sont vraiment poignants lorsque certaines veuves indiquent qu’elles ne disposent même pas de ressources suffisantes pour honorer leurs morts et vivre tout simplement au quotidien. Cet hommage vibrant est disponible aussi sur YouTube ici : https://www.youtube.com/watch?v=sB8CnnRouyo

Pour compléter le dossier Ly Son – Hoàng Sa, il suffit d’aller aussi en pages 36-37 puisqu’on trouve un fin portrait du gardien de la mémoire de Ly Son, Pham Thoai Tuyên. L’article est passionnant et le hasard de ma lecture m’amène au nom de Jean-Louis Taberd.

Des hommes de bonne volonté

En effet, sur un mur de la maison de Pham Thoai Tuyên se trouve une Carte du Grand Royaume de l’An Nam (An Nam Dai Quôc Hoa dô) datant de 1838 et signée Jean-Louis Taberd. Je suis très attaché à cet homme pour au moins deux bonnes raisons. La première, c’est qu’il était né à Saint-Étienne en 1794, j’y suis né moi aussi, pas très, très loin. La deuxième c’est que le nom Taberd est indissociable de Saïgon avec le célèbre «Institut Taberd»fondé précisément en mémoire de l’homme d’église. On sait le prestige qu’a eu l’établissement «La San Taberd» et j’ai beaucoup d’amis vietnamiens qui y ont étudié et que je salue au passage. Ils lisent aussi le Courrier du Vietnam.

Dans le numéro 31, on fait connaissance avec Hideo Suzuki. Toujours sur son 31 (!), le diplomate japonais est en train de compter les jours qu’il lui reste avant de quitter le Vietnam. Alors surtout, ne lui souhaitez pas un bon retour dans son pays car cela lui donne encore plus de tristesse. «Le Vietnam est devenu une partie de ma vie…», confie-t-il aux journalistes de la rédaction. Notre homme n’a pas de mots assez fort pour honorer son pays d’adoption et chaque phrase prononcée est un régal, par exemple en parlant des quartiers de Hanoi : «À quelques pas de là, c’est le royaume des ruelles et des petites maisons» ou de la culture vietnamienne : «En vivant à Hanoi, il est impossible de s’ennuyer car beaucoup d’événements musicaux et culturels sont organisés ici et là». Il faut dire que le Japonais aime particulièrement les représentations de chèo (opéra folklorique du Nord) et de cai luong (théâtre rénové). C’est à travers ces arts musicaux qu’il comprend et assimile la culture vietnamienne.

Et c’est vrai que trois ans passés au Vietnam, ça peut vous marquer un homme ou une femme.

Par contre, le ministre conseiller n’a pas été interrogé sur le cheerleading ! Pas sûr qu’il aurait eu les mêmes points de vue ! Mais au fait c’est quoi, au fond, le cheerleading (quel nom entre nous) ?

Acrobaties

C’est une discipline sportive faite de danses, d’acrobaties et de chants et manifestement les plus jeunes sont séduits. Ce n’est pas très étonnant puisqu’à Hô Chi Minh-Ville il y a toujours ce genre d’activités pour introduire une réunion, une fête familiale comme un mariage voire une conférence internationale. Je me suis bien amusé en lisant l’article surtout lorsque j’ai lu le nom d’un des clubs en vogue dans la capitale. Oui j’ai bien lu : «le Opium Cheerleading Squad» ! Avec un nom pareil, pas étonnant que ce club soit connu dans le petit monde des cheerleaders pour ses chorégraphies spectaculaires.

Sinon, il y a aussi le «Go-Team» qui a vu le jour il y a trois ans et compte une centaine de membres. Selon l’article de notre collègue le cheerleading se développe de plus en plus à Hô Chi Minh-Ville. Il y a six ans, il était complètement inconnu au Vietnam. Tous les passionnés devaient le pratiquer chez eux car il n’y avait aucun club. À l’heure actuelle, la mégapole du Sud compte environ 20 club…

On apprend aussi que cette activité n’est évidemment pas sport olympique, pourtant elle possède ses propres championnats du monde.

Alors tous nos encouragements aux membres des différents clubs dans la course aux trophées.

Je laisse volontiers le cheerleading pour une bonne dégustation de gâteaux de la mi-automne. Ça tombe bien on nous propose d’aller à la découverte de la pâtisserie Brodard et de sa sélection de 26 gâteaux placée sous le thème «Lôc Phat - Phu Quy - Thinh Vuong» (chance - richesse - prospérité). C’est tout ce qu’il me faut !

Ah oui, j’oubliais, la semaine dernière, j’étais dans l’hebdo ! Je parlais d’un artiste français, photographe de son état, un grand amoureux du Vietnam.

Un de plus ! Je me demande s’il aime les gâteaux de la mi–automne lui aussi ?

Hervé Fayet/CVN

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