COVID-19
De Sydney à New York, nouvel avis de détresse pour les Bourses mondiales

Avis de détresse : de Sydney à New York en passant par Paris, l'expansion du nouveau coronavirus partout dans le monde a une nouvelle fois lundi 16 mars fait chavirer les places boursières mondiales, désormais convaincues qu'une récession est inévitable.

>>La Bourse de Paris s'effondre sous les 3.800 points

>>Les Bourses tanguent en Asie-Pacifique, malgré les banques centrales

>>La Bourse de Paris rebondit nettement au lendemain du krach (+2,53%)

Les Bourses du monde entier dégringolent face à la propagation du coronavirus.

Confrontées à la hausse exponentielle du nombre de contaminations, aux confinements massifs et aux craintes d'une contraction mondiale de la croissance, les marchés boursiers bont chuté les uns après les autres, insensibles aux efforts déployés par les banques centrales. Après les pertes historiques de la semaine dernière, la Bourse australienne a ouvert la semaine par une chute inédite de 9,7%. Hong Kong (Chine), Shanghai, Shenzhen, Tokyo : partout en Asie la baisse a été au rendez-vous.

Même son de cloche en Europe, où la Bourse de Paris a terminé sur un plongeon de 5,75%, Francfort de 5,31%, Londres de 4,01%. Madrid (-7,88%), Milan (-6,10%) et Bruxelles (-7,22%) ont connu des chutes encore plus spectaculaires. "Le marché a complètement ajusté ses attentes, considérant que dans tous les cas, nous ne sommes pas en mesure de gérer la crise du point de vue épidémique", a souligné Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

"Même si les réponses politiques ou monétaires sont certainement adaptées, le problème est que personne n'a de visibilité sur la crise sanitaire, sa durée et surtout sur la durée de la récession", a-t-il complété. Les Bourses des pays du Golfe, très dépendants du secteur de l'énergie, se sont également effondrées lundi 16 mars, à l'exception du Qatar, emportées par la chute des prix du pétrole. L'or noir, plombé par une surabondance d'offre sur le marché, faute d'entente entre grands pays producteurs, est tombé lundi à son plus bas depuis février 2016 après une nouvelle dégringolade.

Le salut n'est pas venu d'outre-Atlantique, où Wall Street a encaissé une des pires séances de son histoire, le Dow Jones plongeant de 12,93%, soit près de 3.000 points, et le Nasdaq de 12,32%. Pour la troisième fois en moins d'une semaine, les échanges ont été suspendus peu après le début de la cotation, quand le S&P 500 a plongé de 7%. L'effondrement de l'indice élargi de Wall Street a automatiquement déclenché un mécanisme d'interruption des échanges d'un quart d'heure, censé permettre aux acteurs du marché de reprendre leurs esprits.

"Récession presque garantie"

Une passagère porte le masque de protection contre le coronavirus à l'aéroport Charles de Gaulle, le 13 mars à Paris.

"Les marchés comprennent que la récession est presque garantie. Les autorités aident en injectant de l'argent mais ne peuvent la stopper", a observé Jasper Lawler, analyste pour London Capital Group.

La Banque centrale américaine (Fed) a annoncé lundi 16 mars une opération sur le marché monétaire à hauteur de 500 milliards de dollars, au lendemain d'une baisse brutale de son taux à 0%-0,25% et d'une injection de liquidités de 700 milliards d'USD. La dernière fois que la Fed avait abaissé ses taux à un tel niveau remonte à décembre 2008, au cœur de la crise financière dite des "subprimes".

Parallèlement, la Fed, la Banque centrale européenne et les Banques centrales du Japon, Royaume-Uni, Canada et de Suisse, ont assoupli les conditions auxquelles elles s'échangent des devises entre elles, afin de pouvoir garantir un approvisionnement suffisant des marchés en USD. La Banque centrale du Japon (BoJ) a nettement augmenté ses objectifs annuels pour certains de ses rachats d'actifs. Son objectif annuel de rachats de fonds négociés en Bourse a été ainsi doublé à 12.000 milliards de yens (101 milliards d'euros). À l'effondrement des marchés financiers s'ajoute celui des statistiques économiques.

Celles-ci se sont révélées nettement pires que prévu en Chine, deuxième économie mondiale. La production industrielle s'est contractée pour la première fois en près de 30 ans. La Banque centrale chinoise a pourtant abaissé lundi le taux de réserve obligatoire des banques, injectant 550 milliards de yuans (70,6 milliards d'euros) pour soutenir l'économie. Mais cela ne suffit pas à soutenir la cote car "le coronavirus continue à se répandre à travers la planète et la demande de biens de consommation recule", a observé le courtier Guangzhou Wanlong Securities.

L'activité manufacturière dans la région de New York est tombée en mars au plus bas depuis la crise financière de 2009. Les 27 ministres des Finances de l'UE, réunis par vidéoconférence lundi 16 mars, ont également tenté de riposter aux conséquences dévastatrices de la crise du coronavirus. Une réunion extraordinaire des 27 dirigeants de l'UE est en outre prévue mardi 17 mars pour le suivi de la réponse à la pandémie. Le COVID-19 a fait plus de 7.000 décès dans le monde, dont plus de 2.000 en Europe, désormais devenue, selon l'Organisation mondiale de la santé, l'épicentre de la maladie.


AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam.

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top