De généreux Anglais au chevet des victimes de l’agent orange

Nombreux sont les Anglais éprouvant une réelle compassion envers les enfants vietnamiens victimes de l’agent orange. Si tous ressentent les mêmes sentiments, chacun a sa manière de l’exprimer. Et surtout d’agir.

«Plus je connais le Vietnam, plus je me sens attaché à ce pays distant d’une dizaine de milliers de kilomètres de chez moi, Londres», confie Len Aldis, fondateur et secrétaire général de l’Association d’amitié Grande-Bretagne – Vietnam. Depuis vingt ans, c’est un ami proche et fidèle des victimes vietnamiennes de l’agent d’orange.

Len Aldis (gauche) remet une peinture réalisée par des enfants vietnamiens au Premier ministre britannique, David Cameron.

Après sa première visite au Vietnam en 1989, Len Aldis est revenu tous les ans, parfois deux fois par an. Ses destinations de prédilection : hôpitaux, infirmeries et villages SOS… où sont soignés des enfants. S’il revient chaque fois au Vietnam avec comme cadeau une somme pour la Croix-Rouge du Vietnam, il repart pour son pays avec un stock d’objets fabriqués au Vietnam, qu’il compte revendre pour alimenter la caisse de son association. «Ces objets, je les mets en vente lors d’événement festifs ou dans des lieux de visite à Londres. La somme recueillie vient s’ajouter à notre caisse de soutien aux victimes de l’agent orange», explique-t-il.

Compassion et énergie

Les Londoniens ont l’habitude de voir, lors des événements et festivals culturels organisés en ville, ce vénérable Anglais à lunettes proposant de jolis objets d’art et d’artisanat «made in Vietnam», accompagnés de cartes postales vietnamiennes et de brochures sur les victimes de l’agent orange. Tout cela est tellement frappant qu’il attire de nombreux visiteurs. «L’année passée, lors de la Fête +L’été du Vietnam+ organisée dans le quartier de Spitalfields, un lieu à la fois marchand et touristique de Londres, j’ai loué un stand», se rappelle Len Aldis, ravi que ces petits boulots portent leurs fruits.

Len Aldis (gauche) éprouve une grande compassion pour les victimes de l’agent orange.

Questionné sur la raison de son engagement auprès des victimes de l’agent orange, Len Aldis a rappelé sa première visite au Vietnam, en 1989, où il a rencontré les deux frères siamois Viêt et Duc, ainsi que d’autres enfants frappés par telle ou telle malformation congénitale. «Ils sont nés de père ou de mère contaminés par la dioxine/agent orange répandue par l’armée américaine. Les victimes sont en effet de plusieurs générations. Il y a les victimes directes, puis leurs descendants. J’ai eu alors le cœur serré, et me suis promis de faire quelque chose», confie Len Aldis. En 1993, il a fondé l’Association d’amitié Grande-Bretagne – Vietnam qui mène depuis des activités régulières en faveur du Vietnam.

Outre ces ventes d’objets auxquelles il participe directement, Len Aldis cherche à déployer des projets concrets au Vietnam, comme l’envoi de professeurs d’anglais dans diverses localités, la plantation de forêts de production dans la province de Thanh Hoa… De plus, il a payé de sa poche la construction d’une boutique à Khe Sanh, un district montagneux de la province de Quang Tri (au Centre), aidant à l’écoulement par la population locale d’articles artisanaux. «Les activités de notre association ont pour objectif principal de recueillir de l’agent pour aider les victimes de l’argent orange», affirme-t-il. Jusqu’ici, son organisation a versé quelque 54.000 livres sterling à la Croix-Rouge du Vietnam.

D’autres Anglais de cœur

Outre Len Aldis, d’autres Anglais sont au côté des victimes de l’agent orange.

Ainsi le parlementaire George Howarth, qui a organisé, au sein même de Portcullis House (siège du Parlement anglais, à Londres), une séance de vente aux enchères d’objets de parlementaires que leur avaient offerts des célébrités britanniques et internationales. Résultat : 6.300 livres sterling (environ 200 millions de dôngs). «L’idée m’est venue à la suite de la visite de notre délégation au Vietnam, fin 2011», confie George Howarth. Les parlementaires anglais ont visité certains établissements dont le village Hoa Binh qui prend en charge des enfants malformés, l’hôpital Tu Du à Hô Chi Minh-Ville, l’hôpital de cancérologie de Dà Nang. «Nous avons été très touchés par ces victimes de la guerre chimique. Nous nous sommes engagés à faire tout notre possible pour alléger leur souffrance», explique-t-il. Et d’exprimer le souhait que le gouvernement et les compagnies concernées des États-Unis assumeront enfin leur responsabilité et indemniseront les victimes.

Peter Lacy, président de l’organi-sation «Aide scientifique et médicale pour le Vietnam, le Laos et le Cambodge» (MSAVLC - Medical ans Scientific Aide for Vietnam, Laos and Cambodia), a sa manière d’exprimer sa compassion et son soutien aux victimes. «Les rencontres avec ces enfants victimes m’ont beaucoup marqué. Plus je suis confronté à leur sort pitoyable, plus je veux le faire comprendre à tous, les aider», confie-t-il.

C’est lui qui a eu l’idée de mettre à l’entrée des ambassades du Vietnam, du Laos et du Cambodge à Londres des affichettes à destination des touristes étrangers. Avec comme contenu : «Chers touristes, après votre visite au Vietnam, au Laos ou au Cambodge, vous allez regagner votre domicile avec des souvenirs locaux, et peut-être une petite somme. Cette dernière est peut-être peu importante pour vous, mais pourra contribuer à fournir à des nécessiteux locaux un repas ou même du matériel médical».

Pour Peter Lacy, cette collecte de fonds fait partie des activités humanitaires que son organisation réalise sans relâche depuis 40 ans. Une mission qui lui tient à cœur.

Nghia Dàn/CVN

 

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