Grande-Bretagne
David Cameron met en garde contre les conséquences d'un Brexit

Le Premier ministre David Cameron a défendu mordicus le 22 février devant le Parlement britannique le compromis arraché à Bruxelles pour éviter une sortie de l'UE, prévenant, au moment où la livre sterling chutait lourdement, qu'un Brexit menacerait la sécurité "économique et nationale" du pays.

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David Cameron quitte Downing Street, le 22 février à Londres.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Quitter l'Europe menacerait notre sécurité économique et nationale", a lancé, véhément, le Premier ministre conservateur dans un discours destiné à convaincre les eurosceptiques de son propre parti du bien fondé de l'accord qu'il a obtenu le 19 février auprès de ses partenaires européens.

Comme une illustration de ses propos, la livre britannique est tombée le 22 février à son niveau le plus faible en près de sept ans face au dollar, plombée notamment par le ralliement de Boris Johnson, le charismatique maire conservateur de Londres, au camp des pro-Brexit (British Exit).

Cette défection constitue un revers de taille pour M. Cameron et offre aux partisans d'une sortie de l'UE la figure politique d'envergure dont ils manquaient encore jusqu'à présent.

Dans une tribune publiée le 22 février dans le Daily Telegraph, Boris Johnson a assuré que le Brexit était "une chance unique" d'obtenir un "véritable changement" des relations du pays avec ses voisins européens. Il a aussi mis en garde contre les risques d'"érosion de la démocratie", estimant que l'UE entraînait un désengagement des électeurs.

Combat de chefs

"Il n'y a qu'une seule manière d'obtenir le changement dont nous avons besoin et c'est en votant pour une sortie", a fait valoir Boris Johnson.

Alors que les analystes s'interrogent sur les réelles motivations de M. Johnson, à qui l'on prête volontiers l'ambition de succéder à M. Cameron, ce dernier a assuré, dans une critique à peine voilée, n'avoir pour sa part "pas d'autre projet que de servir au mieux" les intérêts du Royaume-Uni.

Les partisans d'une sortie de l'union n'ont à offrir que "des risques dans un temps d'incertitude, un saut dans l'inconnu", a insisté David Cameron dans le palais de Westminster.

"Quand il s'agit des emplois des gens, on ne peut pas juste dire tout ira bien", a-t-il ajouté, répétant son leitmotiv qu'un maintien dans une UE réformée offrirait au pays "le meilleur des deux mondes" et rendrait le Royaume-Uni "plus sûr" et "plus fort".

Le maire de Londres, Boris Johnson, dans sa ville le 21 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

Dressant un portrait toujours plus sombre d'un Royaume-Uni post-Brexit après le référendum du 23 juin, David Cameron a également invoqué les tensions avec la Russie et la menace posée par l'organisation jihadiste État islamique (EI). "Ce n'est pas le moment de diviser l'Ouest", a-t-il lancé.

L'organisation européenne de coordination policière Europol a estimé le 22 février que le Royaume-Uni serait plus vulnérable aux attentats et au crime organisé si le pays décidait de quitter l'UE.

"Il n'aura plus les avantages dont il dispose actuellement, comme un accès direct à notre base de données, la possibilité de participer à nos projets en matière de renseignement ainsi que d'autres sujets", a déclaré le directeur d'Europol, le Britannique Rob Wainwright, en marge d'une conférence de presse à La Haye.

M. Cameron a aussi souligné que le vote du 23 juin sera "une décision définitive", moquant ceux qui laissent croire qu'il sera possible de négocier à nouveau avec Bruxelles en cas de vote pour une sortie.

Coût pour l'économie

Quant à l'impact économique d'un Brexit, l'Agence de notation Moody's a jugé que le coût "dépasserait les gains", Fitch soulignant de son côté qu'une sortie de l'union risquerait de "peser" et de différer des investissements.

Des économistes de la Banque américaine Citi évaluaient le 22 février les chances que le Brexit l'emporte à 20-30%, estimant qu'elles pourraient, au mieux, monter à 30-40% en fonction de la popularité des partisans du Brexit, et notamment de celle du truculent Boris Johnson.

Les analyses tempéraient toutefois son impact potentiel sur le résultat de la consultation du 23 juin. Pour Matthew Goodwin de l'Université du Kent, "l'impact de Boris Johnson a été exagéré". "C'est un responsable politique influent mais il y a peu de chance qu'il puisse changer le résultat du vote", a-t-il dit.

D'autant qu'il aura en face de lui un David Cameron fort du soutien de sa ministre de l'Intérieur, Theresa May, eurosceptique affichée ; du ministre des Finances, George Osborne ; allié fidèle, et d'une grande majorité de son cabinet. Sans compter les milieux d'affaires, l'opposition travailliste et le parti indépendantiste écossais SNP.


AFP/VNA/CVN

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