Cyclone en Afrique australe: course contre la montre pour sauver des vies

Les secouristes étaient engagés mardi 19 mars dans une course contre la montre pour sauver des milliers de personnes réfugiées sur des arbres et des toits après le passage dévastateur du cyclone Idai en Afrique australe, où des barrages menaçaient de céder sous la pression de pluies continues.

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Une habitante rescapée des inondations grelotte devant une maison à Beira, au Mozambique, le 19 mars.

Le cyclone, qui a balayé le centre du Mozambique puis l'est du Zimbabwe voisin, a fait au moins 182 morts, mais le bilan pourrait dépasser le millier de morts, a prévenu lundi 18 mars le président mozambicain, Filipe Nyusi.

Au Mozambique, une surface d'un rayon de 100 km est totalement inondée, selon le ministre de l'Environnement, Celson Correia. Il y a un "océan" dans les terres, isolant complètement des villages, a expliqué à l'AFP une humanitaire qui a requis l'anonymat.

Pour compliquer la situation, plusieurs barrages menacent de céder, leur capacité approchant du niveau maximum, selon des ONG. Le chef de l'État mozambicain Filipe Nyusi a demandé à ses concitoyens qui habitent près de rivières dans la région "de quitter la zone pour sauver leur vie". Car les autorités pourraient n'avoir d'autre choix que d'ordonner l'ouverture des vannes de barrages, alors que les terres sont déjà totalement submergées. Au Mozambique comme au Zimbabwe, de nombreux ponts et routes ont été emportés par des eaux, compliquant les opérations de secours.

Photo du Programme alimentaire mondial montrant la zone inondée de Bozi, dans le sud de Beira, au Mozambique, le 19 mars.

En bateaux pneumatiques et en hélicoptères, des humanitaires continuaient mardi 19 mars à porter secours à des personnes réfugiées sur la cime d'arbres et des toits.

"Dans les arbres, les gens doivent se battre avec des serpents, des insectes, des animaux", a témoigné à l'AFP Ian Scher, président de l'organisation sud-africaine Rescue SA qui participe aux opérations de secours au Mozambique.

Mais les opérations sont compliquées par le manque d'hélicoptères. "On sauve qui on peut et les autres vont périr, a prévenu Ian Scher depuis Beira (Centre). On doit prendre des décisions difficiles. Parfois on ne peut sauver que deux personnes sur cinq. Parfois on leur laisse de la nourriture et on va secourir une autre personne qui est plus en danger".

Rescue SA a ainsi identifié une île formée par les inondations où quelque 350 personnes ont trouvé refuge en attendant les secours.

Pas d'électricité

La deuxième ville du Mozambique, Beira, qui a été gravement "endommagée ou détruite à 90%" selon la Croix-Rouge, était toujours privée d'électricité et d'internet mardi 19 mars, cinq jours après avoir été balayée par Idai, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les liaisons téléphoniques étaient en revanche très progressivement rétablies, alors que la pluie continuait à tomber sur cette ville d'un demi-million d'habitants en partie submergée.

Au Zimbabwe voisin, où les habitants enterraient leurs morts, le président Emmerson Mnangagwa était attendu dans la journée dans la province du Manicaland (Est), la plus touchée par le cyclone.

Au moins 200 personnes sont encore portées disparues dans la région, notamment après l'effondrement d'habitations occupées par des fonctionnaires, selon les autorités.

Une équipe de secours sur le tarmac de l'aéroport de Beira, au Mozambique, le 19 mars.

"À chaque heure qui passe, nos pires craintes se confirment", a déclaré lundi soir 18 mars Emmerson Mnangagwa. "Beaucoup sont morts noyés, tandis que d'autres ont été tués dans leur sommeil par des pierres qui ont démoli leur maison", a-t-il ajouté.

L'organisation Amnesty International a appelé mardi 19 mars la communauté internationale à se mobiliser devant l'ampleur de la catastrophe, mais aussi devant les conséquences du changement climatique.

"Alors que les effets du changement climatique s'intensifient, on peut s'attendre à ce que ces conditions climatiques extrêmes se produisent plus fréquemment", a prévenu Amnesty, appelant à "des mesures ambitieuses pour lutter contre le changement climatique".

L'arrivée du cyclone avait été précédée de très fortes précipitations au Mozambique mais aussi au Malawi voisin, des intempéries qui avaient fait au moins 122 morts. Le Malawi a finalement été épargné par Idai.

AFP/VNA/CVN

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