Crise Russie-Ukraine : toute l'Europe touchée par les coupures de gaz

Le numéro deux du géant gazier russe Gazprom, Alexandre Medvedev, a accusé le 7 janvier à Berlin l'Ukraine d'avoir coupé toutes les livraisons de gaz vers l'Europe, ce qui, selon lui, présente des "problèmes techniques sérieux" pour les gazoducs.

"La nuit dernière l'Ukraine a coupé tous les gazoducs vers l'Europe," a affirmé M. Medvedev, lors d'un point de presse, ajoutant que Kiev "est seul responsable de la situation".

Cette coupure risque de présenter des "problèmes techniques sérieux" pour les gazoducs en raison du froid, si elle devait être prolongée, a-t-il également affirmé.

La Russie, qui a coupé jeudi dernier les fournitures de gaz à l'Ukraine, faute d'un accord sur le prix des livraisons pour 2009, a accusé l'Ukraine de détourner du gaz en transit sur son territoire pour des clients européens.

Presque toute l'Europe était touchée mardi par les coupures des livraisons de gaz russe transitant par l'Ukraine, les pays d'Europe centrale, plus dépendants, étant particulièrement affectés par ce nouveau conflit gazier en plein hiver entre Kiev et Moscou.

La Russie fournit au total 40% des volumes importés de gaz de l'Union européenne (UE), dont 80% transitent par l'Ukraine, mais la dépendance de chacun des pays de l'UE est très variable, de 100% pour la Slovaquie à 0% pour une dizaine d'États, dont le Royaume-Uni ou l'Espagne.

Ce sont les pays d'Europe centrale qui sont en première ligne.

Dans l'UE, les livraisons ont été totalement interrompues mardi en Hongrie, dépendante à 65% du gaz russe, en Grèce (81%), en Bulgarie (90%). Quatre pays des Balkans destinés un jour à rejoindre le bloc européen ne reçoivent plus rien non plus : Croatie, Bosnie, Serbie et Macédoine.

Les livraisons ont également fortement baissé en Pologne, Autriche, Slovaquie, Slovénie et Roumanie.

Les pays d'Europe occidentale, moins dépendants du gaz russe, sont aussi désormais touchés : en France, les livraisons ont baissé de plus de 70% mardi, et en Italie, de 90%. Des baisses de pression ont été enregistrées en Allemagne.

Pour l'instant, la présidence tchèque de l'UE estime que la situation n'est "pas encore critique", les pays touchés pouvant puiser dans des réserves pour l'instant élevées.

Mais "si elle dure plusieurs jours, nous aurons un sérieux problème", a estimé le vice-Premier ministre tchèque, Alexandr Vondra, alors que l'UE a prévu demain une réunion de son groupe de coordination sur le gaz.

Le géant russe Gazprom a annoncé sa présence à Bruxelles, pour y rencontrer des membres de la Commission européenne (CE) et du Parlement européen (PE), en parlant de "négociations". Mais un porte-parole de la CE n'était pas en mesure de confirmer un tel rendez-vous.

Quoi qu'il en soit, Russes et Ukrainiens semblent prêts à reprendre les négociations : le patron de la compagnie gazière publique ukrainienne Naftogaz, Oleg Doubina, se rendra à Moscou aujourd'hui pour y rencontrer son homologue russe de Gazprom.

Gazprom est "prêt à discuter jour et nuit" avec Kiev pour régler le conflit, a affirmé à Berlin M. Medvedev.

AFP/VNA/CVN

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