Crise ou pas crise, Facebook veut appuyer sur l'accélérateur

Facebook, qui sort quasiment indemne de son premier trimestre sous le signe du coronavirus, se prépare à une baisse plus prononcée des recettes publicitaires, mais a surtout les yeux tournés vers les "opportunités" qui se présentent pour les géants des technologies à la faveur de la crise.

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Facebook et sa galaxie d'applications n'ont jamais été autant utilisés, mais les recettes publicitaires souffrent de la crise économique liée au coronavirus.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Il y a beaucoup de choses à construire pendant des périodes comme celle-ci, donc plutôt que de freiner à fond, comme beaucoup d'entreprises pourraient le faire, c'est important de continuer à investir dans les nouveaux besoins", a déclaré Mark Zuckerberg, le patron du réseau social, lors de la conférence téléphonique sur les résultats du trimestre écoulé. "C'est une question d'opportunité et de responsabilité", a-t-il ajouté.

De janvier à mars, Facebook a réalisé 17,7 milliards de dollars de chiffre d'affaires, en hausse de 18% sur un an, pour près de 5 milliards de bénéfice net. De quoi rassurer les investisseurs: le titre du géant des réseaux sociaux prenait quasiment 10% après la clôture de la Bourse de New York mercredi 29 avril. Trois milliards de personnes utilisent désormais au moins une fois par mois l'une des quatre plateformes du groupe (Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger), a indiqué le fondateur.

"Évidemment, j'aurais souhaité (passer ce cap) dans des circonstances différentes et je ne m'attends pas à ce que ce pic d'usage perdure", a-t-il reconnu. "Mais je crois qu'on assiste à une accélération de tendances pré-existantes, comme les communications privées en ligne".

Potentiels

De fait, le leader du marché a déjà commencé à prendre en compte l'évolution des usages, comme l'explosion des appels vidéo (ils ont doublé sur les deux messageries) ou les diffusions en direct (qui ont aussi doublé sur les deux réseaux... en une semaine). Facebook a lancé la semaine dernière un nouveau service, Messenger Rooms, qui permet de créer des "pièces" virtuelles pour "faire un saut" chez ses amis - un outil prometteur à l'ère des apéros sur Zoom, le logiciel de visioconférence star du "Grand confinement".

Les annonces de licenciements massifs se succèdent, mais la société californienne va recruter 10.000 personnes. La plateforme doit continuer à proposer des produits publicitaires attractifs pour inciter les entreprises à la dépense malgré la crise économique. Sur WhatsApp, par exemple, jusqu'à présent la seule application exempte d'annonces.

Le directeur général de Facebook, Mark Zuckerberg lors d'une conférence au McEnery Convention Center à San Jose, dans l'État de Californie.
Photo : AFP/VNA/CVN

"WhatsApp représente une immense opportunité: deux milliards de personnes l'utilisent et nous n'avons pas encore fait d'efforts significatifs pour développer +WhatsApp Business+ (un outil à destination des PME)", a précisé Mark Zuckerberg. L'activité d'équipements électroniques du groupe - essentiellement la gamme d'écrans connectés Portal et les casques de réalité virtuelle Oculus - a aussi renforcé son potentiel. Elle a bondi de 80% en un an, à 297 millions de dollars. Oculus Quest, le dernier-né, "a dépassé nos attentes. J'aimerais qu'on puisse en fabriquer plus, plus rapidement !", s'est enthousiasmé le patron.

Contraction

À plus court terme, Facebook doit cependant se concentrer sur l'amoindrissement des budgets marketing de ses clients. Les trois dernières semaines de mars ont été marquées par une chute abrupte de la demande des annonceurs. Le tarif moyen des publicités a baissé de 16% sur tout le trimestre. "L'impact n'a pas été uniforme. Nous avons assisté à une croissance marquée des jeux vidéo, et une stabilité relative pour les technologies et le e-commerce, qui font partie de nos plus gros secteurs", a souligné Sheryl Sandberg, la directrice des opérations du groupe.

Du côté des voyages et de l'automobile, en revanche, le déclin est "significatif", a-t-elle constaté. Comme Google mardi, l'autre grand acteur de la publicité en ligne, Facebook ne se risque pas à une prévision chiffrée pour le deuxième trimestre. "Nous sommes prudents étant donné que la plupart des économistes prévoient une contraction mondiale (...) qui pourrait se traduire par une contraction encore plus sévère de l'industrie publicitaire", a remarqué David Wehner, le directeur financier.

"Les entreprises vont rouvrir à des vitesses différentes selon les pays et même au sein des pays, comme les Etats-Unis. Il va être incroyablement difficile pour une société comme Facebook de retrouver son élan dans les ventes publicitaires", abonde Debra Aho Williamson, analyste chez eMarketer. Pas question pour autant pour Mark Zuckerberg de se joindre aux appels d'hommes d'affaires plaidant pour la fin du confinement afin d'épargner l'économie.

"Je crains que les retombées économiques ne soient pires qu'anticipées", a-t-il déclaré. "Mais malgré les coûts sociétaux massifs liés aux mesures sanitaires actuelles, je m'inquiète à l'idée que certains endroits ne rouvrent trop vite, avant que les taux d'infection n'aient été suffisamment réduits pour empêcher de nouvelles éruptions (du virus)".


AFP/VNA/CVN

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