COVID : nouveaux écueils dans la lutte, le vaccin Johnson & Johnson mis en pause

Nouveau revers pour la campagne de vaccination mondiale avec la suspension annoncée mardi 13 avril du vaccin anti-COVID de Johnson & Johnson aux États-Unis et en Afrique du Sud, et le retard de son déploiement en Europe, en raison de l'apparition rare de graves caillots sanguins.

Une soignante prépare une dose du vaccin contre le COVID-19 de Johnson & Johnson, le 13 mars à Delano en Californie.

Les autorités américaines ont recommandé mardi 13 avril "une pause" dans les injections du vaccin du groupe américain Johnson & Johnson, tout en affirmant que cela n'aurait "pas d'impact important" sur l'immense campagne de vaccination, puisque ces doses représentent moins de 5% de celles administrées aux États-Unis jusqu'à présent. "Il y a suffisamment de vaccins pour chaque Américain, c'est tout à fait indiscutable", a assuré mardi 13 avril le président démocrate Joe Biden.

Le laboratoire Pfizer a indiqué mardi 13 avril accélérer la production de son vaccin, et pouvoir livrer aux États-Unis 10% de doses de plus que prévu d'ici fin mai. Le groupe américain pourra "fournir la totalité des 300 millions (de doses) convenues pour fin juillet avec deux semaines d'avance", a ajouté sur Twitter son PDG, Albert Bourla.

Plus de 6,8 millions de doses de "J&J" ont déjà été administrées sur le territoire américain et l'Agence américaine des médicaments (FDA) enquête sur six cas de femmes ayant développé des cas graves de caillots sanguins après avoir reçu ce vaccin. "Un cas s'est révélé mortel et un patient se trouve dans un état critique", a précisé un responsable de la FDA.

"Nous sommes tout à fait conscients qu'il s'agit d'un événement très rare. Nous voulons régler ce problème aussi vite que possible", a déclaré Anthony Fauci, conseiller à la Maison Blanche sur la pandémie. Les Centres américains de lutte et de prévention des maladies (CDC), la principale agence fédérale de santé publique du pays, se réuniront mercredi afin d'évaluer ces cas.

Forte méfiance

Suivant les recommandations des autorités sanitaires, plusieurs États américains comme New York, le Connecticut, le Nebraska et l'Ohio ont ordonné la suspension immédiate de l'administration du sérum Johnson & Johnson. L'Afrique du Sud a annoncé à son tour suspendre mardi l'utilisation du vaccin unidose, jusqu'à ce que la "relation de cause à effet entre le développement de caillots" et son administration "soit suffisamment analysée", a déclaré le ministre de la Santé, Zweli Mkhize.

Cartes du monde montrant les pays et territoires ayant entamé leur campagne de vaccination et les différents vaccins administrés, selon un bilan de l'AFP basé sur les données officielles, au 9 avril

Le Canada a, lui, choisi de maintenir ses commandes, dont les premières livraisons sont prévues à la fin du mois. Les pays européens risquent de souffrir de nouveaux délais dans leur campagne de vaccination, Johnson & Johnson ayant annoncé mardi 13 avril "retarder le déploiement" de son vaccin unidose contre le COVID-19 en Europe.

L'UE a signé pour une commande ferme de 200 millions de doses du vaccin de Johnson & Johnson, à laquelle s'ajoute une option pour 200 millions supplémentaires. Le groupe s'est engagé jeudi à bien fournir 200 millions de doses d'ici la fin de l'année. En Belgique, les doses déjà livrées vont être "maintenues au congélateur", en attendant un avis de l'Agence européenne des médicaments (EMA) attendu mercredi, a-t-on indiqué mardi soir 13 avril au sein de la "Task force Vaccination" mise sur pied par les autorités sanitaires belges.

L'apparition de ces complications rappelle celles liées au vaccin AstraZeneca, sur lesquelles enquête l'Agence européenne des médicaments, et qui a provoqué une forte méfiance à son encontre dans la population et l'interruption de son utilisation dans plusieurs pays, notamment le Danemark. Les deux vaccins utilisent la même technologie recourant à un adénovirus pour vecteur.

Dans le cas d'AstraZeneca, on recensait à la date du 4 avril 222 cas de ces thromboses atypiques sur 34 millions d'injections réalisées dans l'Espace économique européen (UE, Islande, Norvège, Liechtenstein) et le Royaume-Uni, selon l'EMA. Cela s'est soldé par 18 décès (en date du 22 mars).

Plus de 800 millions de doses

La vaccination se poursuit tout de même dans l'ensemble de la planète, où des millions de musulmans ont entamé mardi 13 avril un ramadan "pas comme les autres" pour la deuxième année consécutive.

Bilan mondial de la pandémie de coronavirus, au 13 avril à 10h00 GMT.

Au premier jour de ce mois de jeûne, la Turquie a annoncé un renforcement des restrictions, après avoir enregistré mardi 13 avril près de 60.000 nouveaux cas de COVID-19 et 273 décès, son record depuis l'apparition de la pandémie.

Aux Pays-Bas, l'heure était à l'espoir d'un assouplissement des mesures, le gouvernement ayant annoncé mardi une possible levée du couvre-feu et l'ouverture des terrasses fin avril, si la situation le permet. Plus de 806 millions de doses de vaccins anti-COVID ont été administrées dans au moins 200 pays et territoires, selon un comptage réalisé par l'AFP à partir de sources officielles mardi à 20h00 GMT.

De fortes inégalités subsistent entre pays à "revenu élevé" au sens de la Banque mondiale, qui concentrent près de la moitié des doses administrées dans le monde, et pays à "faible revenu", où n'ont été administrées que 0,1% des doses. Une vingtaine de pays, essentiellement situés en Afrique et en Océanie, n'ont pas encore entamé leur campagne. Ils hébergent 4% de l'humanité.

Israël, le Royaume-Uni, les Émirats arabes unis, le Chili et les États-Unis sont les pays dont les campagnes sont les plus en avance (hors pays de moins d'un million d'habitants). Dans le monde, le bilan de la pandémie approche les trois millions de morts, dont plus d'un million en Europe, selon un comptage réalisé par l'AFP à partir de bilans fournis par les autorités de santé.


AFP/VNA/CVN

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