COVID-19 : si on doit mourir maintenant ?

Dans un bilan du 14 septembre, l'Organisation mondiale de la Santé revenait sur les chiffres marquants du COVID-19 : le 13 septembre marquait le jour du plus grand nombre d’infections avec 307.930 nouveaux cas en 24h tandis que le 17 avril a été le plus funeste avec 12.430 nouveaux décès dus au coronavirus.

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Le nombre de cas infectées et de décès dans le monde liés au COVID-19 est en hausse chaque jour, indépendamment de l'âge, du genre, de la culture, de la religion, de la race, du statut économique ou de toute autre considération. C’est la première fois que l’on prend conscience si fortement de la mort. La vie dont la mort fait partie est imprévisible par essence. Alors si on doit mourir maintenant...

Qu'est-ce qui nous inquiète le plus ?

La vie et la mort sont communes à toutes les personnes et les choses dans ce monde.

Certains vivent dans la peur de la mort, alors que d'autres mettent fin à leurs jours. Le suicide représentait la seconde cause de mortalité mondiale chez les 15-29 ans, après les accidents de la route, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Actuellement, plusieurs études montrent que le première cause de suicide est les troubles mentaux. L'OMS a souligné que près d’un milliard de personnes souffrent d’un trouble mental, 3 millions de personnes meurent chaque année des conséquences de l’usage nocif de l’alcool et une personne se suicide toutes les 40 secondes. De plus, une étude de l'Institut de santé mentale du Vietnam a indiqué que 36.000 à 40.000 personnes se suicident par an en raison de la dépression au Vietnam, d'après VTV Téléjournal en 2019.

Les Nations unies mettent notamment en garde contre une crise mondiale de la santé mentale due à la pandémie de COVID-19, dans un rapport en mai. "Même lorsque la pandémie sera sous contrôle, le deuil, l'anxiété et la dépression continueront d'affecter les personnes et les communautés", a affirmé l’ONU. Devora Kestel, directrice du département Santé mentale et abus de substances psychoactives à l'OMS a également déclaré que le nombre de suicides des agents de santé en première ligne dans le monde est en hausse.

Cependant, la plupart des gens ne sont pas suffisamment conscients de dépression pour la prévenir, soutenir et partager le mal-être des personnes en souffrance. En outre, l'OMS a déclaré que la santé mentale est le fondement du bien-être d’un individu et du bon fonctionnement d’une communauté. La promotion et la protection complètes de la santé mentale et physique sont donc des préoccupations majeures pour les personnes, les collectivités et les sociétés dans le monde.

Qu'est-ce qui est le plus précieux ?

Tout passe, mais l’humanité reste. Malgré la panique, la pandémie de COVID-19 est une occasion incroyable de constater des actes de bonté des citoyens et d’un grand nombre d'agents de santé qui travaillent sans arrêt pour combattre le virus. Au Vietnam, grâce au soutien de l'Etat, de nombreuses entreprises et particuliers, plusieurs "ATM de riz" gratuits et supermarchés "Zéro dông" fournissant de la nourriture, des produits de première nécessité aux personnes touchées par la pandémie de COVID-19 ont été installés dans dans certaines villes. Ailleurs, on a pu voir une infirmière chilienne jouer de la musique à l'hôpital El Pino pour offrir des moments de détente aux patients COVID-19 et à ses collègues chaque jour après sa garde.

En fait, ce n'est pas par hasard que le gouvernement vietnamien soutient un modèle anti-pandémique avec la devise "Personne n'est laissé pour compte". En conséquence, tout le peuple fait front avec le gouvernement pour surmonter les différences et défis de cette crise sanitaire. Ce modèle a fait ses preuves, un succès reconnu et salué à l'international. Dans son discours à la Nation le 18 mars 2020, la chancelière allemande Angela Merkel a souligné que "nous sommes une démocratie. Nous ne vivons pas sous la contrainte, mais d’un savoir partagé et de l’action commune. C’est une mission historique et nous ne pourrons la surmonter qu’ensemble". Celle-ci s’applique à tous les nations, indépendamment de leurs points de vue et de leurs régimes politiques. Nous, sur cette Terre, partageons simplement "une mission commune". Un changement ne peut arriver que si nous restons tous unis. On doit agir avec notre cœur et notre esprit, ce faisant, on sauvera la vie de nombreuses personnes. Sans aucune exception, tout dépend de chacun et donc de nous tous.

Malgré les dangers, ce balayeur nettoie les rues chaque nuit.
Photo : Hoa Nói

Le COVID-19 nous a montré que la vie humaine est aussi courte et fragile qu’un souffle. Tout le monde doit mourir, ce n'est qu'une question de temps. Toutefois, la plupart des gens n'en sont pas bien conscients et pensent que la mort est encore loin. La vie est toujours pleine de risques, d'éventualités, d'accidents et la mort s’approche de nous de plus en plus chaque minute et chaque seconde que nous vivons. Pourtant, nous ne restons que trop distraits par des objectifs matérialistes de la vie. On continue à se disputer et se piétiner en causant de la souffrance et de la haine. À la fin, on part les mains vides.

Le plus regrettable, c'est quand on n'a pas vraiment vécu, pas pleinement profité de chaque instant de la vie. Le plus précieux est de partir en s’étant consacré à notre patrie et à l'humanité. Cela serait preuve d’une existence pleine de sens et laisserait aux générations futures de bonnes valeurs humanistes. Ainsi, nos valeurs ne sont pas déterminées par notre longévité sur Terre, mais par notre contribution à ce monde, par notre service au bénéfice des autres et de nous-mêmes. Soyez bien conscient de votre mortalité pour renforcer votre goût pour la vie !


"Finalement, 2020 ne sera pas l'année ou l'on obtient tout ce qu'on veut mais celle ou l'on apprend à apprécier tout ce qu'on a" (Catherine Testa).

Nguyên Thao Nguyên/CVN

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