France
COVID-19 : provoquant craintes et restrictions, le virus progresse

Louvre fermé pour cause d'inquiétude du personnel, Salon de l'agriculture écourté, semi-marathon de Paris reporté : le nouveau coronavirus COVID-19, qui continue sa progression, commence à avoir des effets concrets sur la vie des Français.

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Les forces de l'ordre évacuent le marché de Crépy-in-Valois le 1er mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Dernière annulation en date : le salon Livre Paris, qui prévoyait d'accueillir quelque 160.000 visiteurs du 20 au 23 mars à la Porte de Versailles.

"Notre sens de la responsabilité nous oblige à ne prendre aucun risque avec la santé de toutes celles et ceux qui font le succès" de ce salon, s'est justifié dimanche soir 1er mars le président du Syndicat national de l'édition (SNE), Vincent Montagne.

L'Hexagone est depuis samedi 29 févier l'un des principaux foyers du COVID-19 en Europe avec l'Italie et l'Allemagne, avec 130 cas depuis la fin janvier. Sur ces 130 personnes infectées, 12 sont guéries, 2 sont mortes et 116 hospitalisées, dont 9 dans un état grave, selon le dernier bilan annoncé dimanche soir 1er mars par le ministère de la Santé.

"Nous faisons tout pour ralentir la propagation du virus", a assuré Jérôme Salomon, le directeur général de la santé.

L'intensification de l'épidémie a soulevé des craintes chez les personnels du Louvre, qui, s'estimant en danger, ont exercé dimanche 1er mars leur droit de retrait lors d'une AG: le musée le plus fréquenté au monde (9,6 millions de visiteurs l'an dernier) est ainsi resté fermé toute la journée.

"Il y a une réelle inquiétude de la part des agents", a dit Christian Galani, membre du personnel et du bureau national de la CGT Culture.

"Il est possible que le droit de retrait soit reconduit" lundi matin 2 mars, a-t-il affirmé, la direction assurant ne pas savoir si le musée rouvrirait.

Selon la CGT, les salariés ne comprennent pas pourquoi la principale mesure prise samedi 29 février par le gouvernement pour freiner la propagation du virus, à savoir l'interdiction de tous les rassemblements de plus de 5.000 personnes en milieu confiné, ne s'applique pas au musée.

Réponse du ministère de la Santé : "on n'est pas aujourd'hui dans des mesures de fermeture des grands établissements, parce que la situation épidémiologique ne l'exige pas".

"On n'est pas dans un virus qui flotte dans l'air" mais qui "se transmet par les personnes qui éternuent, qui se mouchent et qui vous serrent la main donc c'est vraiment du contact. Les activités en extérieur où vous êtes à deux mètres les uns des autres ne posent pas problème", a développé Jérôme Salomon, interrogé sur la fermeture éventuelle d'un parc d'attraction comme Disneyland.

Sont en revanche supprimés les rassemblements "en milieu ouvert quand ils conduisent à des mélanges avec des populations issues de zones où le virus circule possiblement". Ces mesures correspondent au passage au stade 2 de l'épidémie, sur une échelle de 3.

L'interdiction "touche potentiellement des centaines de salles de spectacles en France de plus de 5.000 places, et donc des milliers d'événements culturels", s'est inquiété le syndicat du spectacle Prodiss, qui regroupe les producteurs, diffuseurs, salles et festivals.

Dimanche 1er mars, le grand évènement de danse hip hop "Juste Debout" prévu à Bercy a été annulé.

Le sport n'est pas épargné. Le week-end a ainsi été amputé du semi-marathon de Paris et la rencontre du Championnat de France de basket entre Villeurbanne et Monaco reportée. Pour le moment, les matches de football de L1 ne sont pas remis en cause.

Le Salon de l'agriculture a lui fermé ses portes samedi soir 29 février avec 24 heures d'avance.

Maire contaminé

Des mesures encore plus strictes ont été prises pour les deux principaux foyers de propagation du virus en France, l'Oise, d'où sont issus 47 cas, et la commune de La Balme-de-Sillingy en Haute-Savoie (10 cas), où "tous les rassemblements seront interdits jusqu'à nouvel ordre".

Le maire de La Balme-de-Sillingy, François Daviet, a annoncé qu'il était lui aussi contaminé.

Dans les cinq communes de l'Oise particulièrement touchées (Creil, Crépy-en-Valois, Vaumoise, Lamorlaye, Lagny-le-Sec) ainsi qu'à la Balme, les habitants sont encouragés à limiter leurs déplacements et télétravailler.

À Crépy-en-Valois, dimanche matin, les quelque commerçants présents sur le marché ont été évacués par les forces de l'ordre brandissant un arrêt d'interdiction municipal.

Les établissements scolaires de l'agglomération de Creil et des communes de Crépy-en-Valois, Vaumoise, Lagny-le-Sec et Lamorlaye ne rouvriront pas lundi 2 mars après la fin des vacances d'hiver.

Ailleurs en revanche, les élèves de retour de Lombardie et de Vénétie, deux des régions très touchées en Italie, pourront retourner à l'école dès lundi 2 mars.

Heurts au Port à la Réunion le 1er mars entre policiers et manifestants qui craignent de voir débarquer sur l'île des malades du COVID-19.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'inquiétude gagne également l'outre-mer où trois cas ont été confirmés à la Guadeloupe. À la Réunion comme en Martinique, des heurts ont opposé la police à des manifestants qui craignent de voir débarquer sur l'île des malades du COVID-19.

D'autres cas positifs ont été annoncés localement, dont deux enfants d'un et cinq ans en Alsace. Depuis le début de l'épidémie mondiale, aucun cas grave n'a été observé chez des enfants.

L'un des enjeux des jours à venir sera d'éviter les contaminations parmi le personnel soignant. Des syndicats de médecins libéraux ont réclamé que des masques à haut niveau de protection (dits FFP2) soient distribués d'urgence aux personnels, en première ligne.

AFP/VNA/CVN

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