COVID-19 : nouvelle année, mêmes problèmes

Ceux qui espéraient que le début 2021 verrait la levée des restrictions anti-COVID en seront pour leurs frais : une réouverture des lieux culturels le 7 janvier est "très peu probable" et le couvre-feu pourrait être avancé dans de nouvelles régions, a prévenu le gouvernement mercredi 30 décembre.

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>>La France réfléchit à un nouveau confinement

Le ministre français de la Santé, Olivier Véran, à la télévision le 29 décembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

"À ce stade, il semble très peu probable" que les salles de spectacle, les théâtres et les cinémas "puissent rouvrir" le 7 janvier, à cause du "plateau assez haut" des contaminations, a averti le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal sur BFMTV.

De quoi désespérer un peu plus un secteur déjà à genoux. Selon le CNC, la fréquentation des cinémas a chuté de presque 70% en 2020 puisqu'ils étaient fermés près de la moitié de l'année.

De plus, selon M. Attal, la liste des départements où le couvre-feu devrait être avancé à 18h00 dès samedi 2 janvier "pourra évoluer" en fonction de la situation épidémique.

Pour l'heure, 20 départements sont concernés, depuis les Ardennes jusqu'aux Alpes-Maritimes en passant par le Haut-Rhin. Tous sont situés dans la moitié Est du pays, particulièrement menacée par un rebond épidémique. Fait remarquable, l'avancement de ce couvre-feu a été qualifié de demi-mesure par des élus de la région Grand Est qui auraient carrément préféré un confinement local.

"Ce couvre-feu me semble une mesure à la fois tardive et insuffisante", a ainsi estimé le maire (PS) de Nancy, Mathieu Klein, lors d'une conférence de presse.

"Est-ce que ça ne risque pas de nous faire prendre un train de retard ?", s'est interrogé le président (LR) de la région Grand-Est, Jean Rottner, sur franceinfo.

"Nous ne voulons pas confiner à ce stade: ni un confinement généralisé, ni un confinement local", avait affirmé le ministre de la Santé, Olivier Véran, en annonçant les mesures mardi soir 29 décembre sur France 2.

"Reprise incontrôlée"

"La plupart des élus avec lesquels on échange trouvent qu'un couvre-feu avancé à 18 heures c'est déjà difficile, notamment pour les commerçants", a assuré M. Attal.

Reste à savoir si cette mesure suffira.

"Le couvre-feu, qui est un confinement nocturne, montre une certaine efficacité", a commenté sur RMC l'épidémiologiste Yves Buisson, président du groupe COVID-19 à l'Académie de médecine.

Mi-novembre, l'agence sanitaire Santé publique France avait d'ailleurs estimé que les couvre-feux imposés localement un mois auparavant avaient permis de ralentir l'épidémie, avant même le confinement du 30 octobre.

Le gouvernement justifie le fait d'attendre le 2 janvier par l'inflation des tests pendant les vacances : elle risque selon lui de donner une vision faussée de la circulation du virus et il juge nécessaire d'attendre quelques jours de plus pour évaluer la situation.

Sur les sept derniers jours, une moyenne de 12.000 nouveaux cas quotidiens a été enregistrée, très loin de l'objectif gouvernemental de descendre à 5.000. 24.560 malades du COVID-19 sont hospitalisés, dont 2.652 en réanimation.

Et une augmentation de la circulation du virus semble à craindre après les brassages de population des vacances.

Une "reprise incontrôlée de l'épidémie" en janvier est "probable", avertit le Conseil scientifique dans son dernier avis.

Vaccination : ça traîne ?

Une résidente de l'Epahd des "Magnolias" à Loos est vaccinée, le 28 décembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Pour limiter la casse, le couvre-feu national restera en vigueur pour le réveillon de la Saint-Sylvestre alors qu'il avait été exceptionnellement levé la veille de Noël.

Le directeur de l'Agence régionale de santé (ARS) Bourgogne - Franche - Comté, Pierre Pribile, a d'ailleurs émis "une supplique pour le soir du 31" et appelé à ne "pas prendre de risque" : "On est sur le fil du rasoir. Un seul relâchement peut provoquer un nouvel emballement de l'épidémie".

Outre les mesures sanitaires, le gouvernement essuie d'autres critiques sur sa campagne de vaccination jugée trop lente.

Beaucoup émanent de soignants, à l'image d'Axel Kahn, président de la Ligue contre le cancer, qui lui reproche d'"avancer à tout petits pas".

Il faut "faire vacciner les soignants en priorité", a-t-il plaidé sur Europe 1, alors que la première vague de la campagne se concentre sur les structures pour personnes âgées.

"Je récuse cette idée d'avancée à petits pas", s'est défendu sur LCI le Pr Alain Fischer, le "monsieur vaccin" nommé par le gouvernement.

Selon lui, ce démarrage lent est dû au choix de vacciner en priorité les plus fragiles et à la complexité de livraison des doses du vaccin Pfizer/BioNTech, qui doit être stocké à -80 degrés.

Le rythme de la vaccination est également devenu un thème politique.

"L'Allemagne est déjà à plus de 42.000 vaccinés, le Royaume-Uni à 900.000 et la France à moins de 200 ! Après les masques, les tests et l'isolement, un nouvel échec serait terrible", a jugé le responsable LR, Bruno Retailleau.

"Cet écart (...) dans le démarrage, il est assumé. Ce qui compte c'est que d'ici à la fin du mois de janvier nous aurons rattrapé le décalage", avait fait valoir mardi 29 décembre M. Véran, selon qui il faut prendre "le temps de la pédagogie" dans un pays où la défiance envers les vaccins est forte.

AFP/VNA/CVN

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