COVID 19 : la France sur une ligne de crête

Contrôles aux frontières, menaces pour les commerçants tentés de braver les interdictions : le gouvernement fait les gros yeux dans l'espoir de faire reculer l'épidémie de COVID-19 sans recourir au confinement, à une semaine du début des vacances scolaires.

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Des voyageurs passent un test de détection du COVID avant d'embarquer, le 1er février à Roissy.
Photo : AFP/VNA/CVN

Au terminal 2E de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, il faut désormais un motif impérieux pour pouvoir quitter l'Union européenne, conséquence des nouvelles mesures décidées vendredi 29 janvier par l'exécutif.
"J'avais indiqué comme motif que ma mère est malade mais ils m'ont dit qu'il fallait un justificatif", a ainsi expliqué à l'AFP Touré, un Malien qui n'a souhaité donner que son nom de famille, et qui a finalement embarqué pour Bamako une fois reçu le certificat envoyé par le médecin.
L'exécutif compte notamment sur ce nouveau tour de vis aux frontières - il faut aussi un test PCR négatif pour revenir d'un pays de l'UE - et sur la fermeture des centres commerciaux non-alimentaires de plus de 20.000 mètres carrés, ajoutés au couvre-feu à 18h00 depuis deux semaines, pour canaliser la circulation du coronavirus, sans passer pour la troisième fois par la case confinement.
Sanctions
"On a fait le choix de tout faire pour éviter un reconfinement. La contrepartie (...) c'est évidemment que les règles actuelles, et notamment le couvre-feu à 18h00, soient pleinement respectées", a expliqué sur franceinfo le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.
De son côté, le ministre de l'
Économie, Bruno Le Maire, a menacé sur RTL les restaurants clandestins de suspendre "pendant un mois" leur accès au fonds de solidarité, et définitivement en cas de récidive. Des sanctions appliquées à tous les commerces qui enfreignent les règles, précise Bercy.
Cet ensemble de mesures suffira-t-il à éviter un nouveau tour de vis ? Un point sera fait lors d'un nouveau conseil de défense autour du chef de l'
État mercredi 3 février, mais sauf envolée des indicateurs, il n'est pas prévu de nouvelle décision cette semaine, indique à l'AFP une source proche de l'exécutif. Cette même source voit les vacances comme un facteur positif, la période impliquant une baisse des brassages dans les écoles et au travail.
En attendant, le monde de la culture ne voit pas la fin des restrictions, avec des cinémas, théâtres et musées fermés depuis fin octobre.
Lundi 1er février à la mi-journée sur le parvis de la Gare du nord à Paris, un collectif d'artistes baptisé "On ouvre" a mené une action éclair, en déployant des couvertures de survie dorées et en réalisant des performances, sous le regard étonné des voyageurs.

Un restaurant fait de la vente à emporter à Paris le 24 décembre 2020.
Photo : AFP/VNA/CVN

"C'est pour que l'on ne nous oublie pas", a déclaré l'une des artistes, Alice Vivier.
Dimanche 31 janvier, près de 20.000 nouveaux cas de COVID-19 ont été enregistrés en 24 heures, un niveau stable.
Selon le ministre de la Santé, Olivier Véran, cette stabilité permet "d'observer, durant quelques jours, ce qu'il va se passer", sans prendre immédiatement de décision drastique.
La circulation du variant anglais plus contagieux "s'intensifie - de 50 % chaque semaine - mais de manière moins intense qu'à l'étranger où des hausses de 70 à 100 % ont été relevées", a-t-il aussi relevé dimanche 31 janvier, en se basant sur les résultats préliminaires d'une deuxième enquête menée sur les cas positifs.
"Juste milieu"
En revanche, les marges sont toujours réduites à l'hôpital, avec 27.500 patients COVID-19 dans tout le pays (3.000 de plus qu'au 10 janvier), chiffre désormais proche des pics de la première et de la deuxième vagues (32.000 et 33.000). La situation est moins critique pour les réanimations, avec plus de 3.100 patients, un peu moins que les pics des précédentes vagues (4.900 à l'automne, 7.000 au printemps).
Au total, la semaine dernière, quelque 3.000 personnes atteintes du COVID-19 sont mortes à l'hôpital et en Ehpad, soit un total de plus de 76.000 depuis le début de l'épidémie.
"La guerre d'usure est beaucoup plus meurtrière que le raid viral", a commenté sur LCI le généticien Axel Kahn.
"
À Paris, on est presqu'à un seuil de saturation" synonyme de déprogrammations d'interventions, a aussi prévenu sur BFM-TV le Dr Eric Caumes, chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l'Hôpital de la Pitié Salpêtrière.
Le médecin a dit comprendre la décision surprise du gouvernement de ne pas reconfiner le pays. "Si vous vous focalisez sur le sanitaire, c'est une mauvaise décision, mais si vous prenez en compte tous les paramètres, ce qui est le rôle des politiques, c'est une balance, et il faut mesurer le juste milieu", a-t-il déclaré, en mettant en avant la santé "psychique et sociale" de la population.
Dans ce contexte tendu, la France poursuit sa campagne de vaccination, dont le rythme a été ralenti par une baisse des approvisionnements. Plus de 1,485 million de personnes avaient reçu dimanche au moins une dose, mais Olivier Véran a regretté "que près de 50.000 rendez-vous aient dû être reportés".
La suite dépendra des conditions dans lesquelles la Haute autorité de santé (HAS) donnera mardi (à 17h15) son feu vert au vaccin d'AstraZeneca, dont les premières doses doivent arriver "dès la fin de la semaine ou début de semaine prochaine", a promis le secrétaire d'
État aux affaires européennes Clément Beaune.
Ce vaccin sera-t-il recommandé en France pour les personnes âgées ? Les instances spécialisées allemande et italienne l'ont déconseillé, par manque de données sur son efficacité, prenant ainsi le contre-pied de l'Agence européenne des médicaments (EMA), qui a donné son feu vert vendredi 29 janvier.

AFP/VNA/CVN

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