COVID-19 : après Nice, le tour de France des restrictions passe par Dunkerque

Après le littoral des Alpes-Maritimes, soumis à un nouveau confinement pendant deux week-ends, Dunkerque s'attend à son tour à de nouvelles restrictions pour faire face à une flambée des cas de COVID-19 due au variant anglais du coronavirus.

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Accès interdit à la plage de Bray, dans le Nord, lors du premier confinement en mai 2020.
Photo : AFP/VNA/CVN

Décidé à territorialiser sa réponse à la crise sanitaire, le gouvernement français envisage des "mesures supplémentaires de freinage" après une concertation avec les élus dans la ville du Nord, a annoncé Matignon mardi 23 février.

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, se rendra sur place mercredi 24 février pour une visite au centre hospitalier et une réunion avec les élus locaux, tandis qu'un conseil de défense sanitaire se tiendra à l'Élysée autour du chef de l'État.

Après une réunion entre les 22 maires de la Communauté urbaine de Dunkerque (environ 200.000 habitants), son président Patrice Vergriete (DVG) a proposé, lui, une "immense campagne de prévention autour du slogan +zéro rassemblement, zéro regroupement+", auprès des familles et des entreprises pour accroître le télétravail, mais pas de reconfinement.

Située sur le littoral du Nord, en face de l'Angleterre et non loin de la frontière belge, Dunkerque affronte depuis plus de dix jours une flambée épidémique attribuée à la présence plus forte du variant britannique, plus contagieux. La hausse culminait lundi 22 février à 900 cas pour 100.000 habitants sur les sept derniers jours, plus encore que pour la métropole Nice Côte d'Azur (771) et plus de quatre fois supérieur à la moyenne nationale (201).

Retour de l'attestation

Nombre de cas détectés du 13 au 19 février par département, pour 100.000 habitants, selon Santé publique France.
Photo : AFP/VNA/CVN

À Nice, cinquième ville de France, et sur tout le littoral des Alpes-Maritimes, les habitants vont devoir vivre les deux prochains week-ends (27-28 février, 6-7 mars), derniers des vacances scolaires, sous la contrainte d'un confinement qui s'ajoutera au couvre-feu de 18h déjà en place la semaine.

Seules les sorties d'une heure seront autorisées dans un rayon de 5 km, avec une attestation pour se rendre chez le médecin, faire du sport ou se promener. Les autorités des Alpes-Maritimes ont aussi annoncé pour 15 jours, à compter de mardi, la fermeture des commerces de plus de 5.000 m2, hors pharmacies et commerces alimentaires, alors que les bars, restaurants et lieux culturels sont déjà fermés depuis bientôt trois mois.

Sur fond de progression inégale des variants anglais, sud-africain ou brésilien qui inquiètent davantage les autorités sanitaires, la situation est également surveillée de près en Île-de-France, où le taux d'incidence a encore augmenté à 277 cas pour 100.000 habitants sur sept jours samedi, contre 269 la veille, selon les chiffres de l'Agence régionale de santé (ARS).

Dans ce contexte, le Premier ministre a effectué une visite surprise mardi 23 février soir au centre hospitalier d'Argenteuil (Val d'Oise) où 80% du service de réanimation est occupé par des malades Covid.

"Mon obsession c'est d'éviter que des gens arrivent chez vous. Il y a la méthode dure, le confinement etc. Mais la meilleure façon reste de se faire vacciner. C'est une course contre la montre et il faut tenir", a déclaré Jean Castex. "Nos concitoyens pensaient peut-être que ces épidémies c'était le Moyen-Age. Ça nous a tous ramenés sur Terre", a-t-il ajouté.

À Paris, comme dans d'autres métropoles, les images de foules se promenant dans les parcs, ou de bandes d'amis prenant un verre, gobelet en plastique à la main, ont refait surface à la faveur du beau temps.

"Rester sur ce plateau"

"La logique est de prendre une approche locale, de faire du cas par cas, en concertation, car les situations sont différentes au sein des régions", a expliqué mardi 23 février l'entourage d'Emmanuel Macron, en marge d'une visite du chef de l'État en Côte d'Or.

"On a une forte hétérogénéité d'un point de vue épidémiologique" et "la circulation du variant a poussé ces niveaux de différence entre les régions encore plus fortement", a également constaté sur France Inter l'épidémiologiste et directrice de recherche à l'Inserm Vittoria Colizza.

Une femme fait un test salivaire de détection du COVID-19, le 23 février à Saint-Étienne.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Aujourd'hui, on a cet équilibre entre la souche historique en baisse (...) et le variant britannique qui pousse vers une augmentation (...). L'objectif est de rester sur ce plateau le plus longtemps possible et éviter la remontée des cas ou la repousser le plus possible dans le temps", a-t-elle ajouté.

Si certains territoires inquiètent, la France ne subit pas à ce stade l'explosion redoutée depuis plusieurs semaines à cause des variants, même si le ministre de la Santé s'est inquiété lundi 22 février d'une "nouvelle augmentation de la circulation du virus" depuis "quatre ou cinq jours consécutifs".

Sur les sept derniers jours, Santé publique France a enregistré environ 140.000 nouveaux cas, contre un peu moins de 130.000 les sept jours précédents. Le nombre de malades du COVID-19 hospitalisés reste stable à un niveau élevé, à plus de 25.000 patients, et le nombre des malades en réanimation est repassé au-dessus de 3.400 depuis lundi 22 février, ce qui reste toutefois loin des pics de la première et de la deuxième vagues (7.000 et 4.900).

Le rythme des décès à l'hôpital semble ralentir, à 314 mardi 23 février, contre 352 et 439 les deux mardi précédents. Au total, plus de 85.000 personnes ont désormais été tuées depuis le début de l'épidémie il y a un an.

La campagne vaccinale se poursuit, elle, sur fond d'approvisionnements toujours limités. Plus de 2,6 millions de personnes ont reçu au moins une dose, et plus de 1,2 million de personnes deux doses.

AFP/VNA/CVN

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