Coupe d'Europe de rugby : Racing 92, une première étoile dans un ciel assombri ?

Remporter une première Coupe d'Europe de rugby malgré une préparation tronquée, c'est possible ? Le Racing 92 tentera de relever le défi en finale face aux Anglais d'Exeter, redoutables mais néophytes à ce niveau, samedi 17 octobre (17h45) dans le huis-clos de Bristol.

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Les joueurs du Racing 92 au centre d'entraînement du Plessis-Robinson, le 14 septembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Perturbé avant l'échéance par le COVID-19, le club français est à l'heure et c'est déjà presque une victoire. Deux semaines avant ce sommet continental, neuf cas d'infection avaient été détectés parmi les joueurs et l'encadrement. Match de championnat reporté à La Rochelle, fermeture du centre d'entraînement, isolement dans un hôtel pour les joueurs non-contaminés, équipe quasi-bis contre Toulouse (24-30) samedi dernier 10 octobre... Le Racing 92 a multiplié les précautions pour ne pas manquer son rendez-vous avec l'histoire.

Les dirigeants des clubs ont même envoyé l'ensemble du groupe à Porto-Vecchio, en Corse, dès dimanche 11 octobre pour limiter encore les risques sanitaires. Mais la préparation n'a pas été optimale dans la bulle corse, où l'équipe n'a pu reprendre les entraînements avec contacts et travailler la mêlée que jeudi matin 15 octobre. Les joueurs qui avaient été infectés n'ont eux rejoint le groupe que le même jour. Le virus planait toujours et il fallait attendre les résultats des derniers tests, tous négatifs mercredi 14 octobre.

"Gérer l'imprévu"

"On se devait de faire attention. Nos entraînements étaient collectifs mais scindés en deux ou trois groupes, basés surtout sur les transmissions de ballon et donc sans contact", a expliqué l'entraîneur Laurent Travers, qui ne veut pas se trouver d'excuses.

"Oui c'est perturbant, oui nous aurions aimé jouer à La Rochelle (le 3 octobre)", reconnaît le coach. "Mais c'est à nous de gérer l'imprévu (...) Il faut se dire qu'on a l'honneur et la chance de jouer une finale européenne" et "faire ce qu'il faut pour remporter ce match", explique celui qui peut devenir le premier Français à gagner la Coupe d'Europe comme joueur (en 1997 avec Brive) et entraîneur.

L'expérience parle pour les Racingmen qui ont déjà joué et perdu deux finales, contre les Saracens (2016) puis, de très peu, face aux Irlandais du Leinster (2018). Mais Exeter, malgré son passé récent en Coupe d'Europe, a tout balayé sur son passage cette saison (7 victoires, 1 nul). Même le Stade toulousain n'a pas résisté en demi-finale (28-18).

Le centre et capitaine du Racing 92, Henry Chavancy, inscrit un essai lors du match de poules de la Coupe d'Europe face aux Ospreys, à Swansea
Photo : AFP/VNA/CVN

Travers loue le jeu d'attaque des "Chiefs", qualifiés aussi pour une cinquième finale d'affilée en Championnat d'Angleterre (lauréats en 2017), "leur vitesse de déplacement et d'exécution hors normes". Ils jouent "pour épuiser l'équipe adverse, pour qu'elle craque, c'est leur force", insiste-t-il. Sans oublier, les individualités talentueuses comme Sam Simmonds, meilleur marqueur d'essais cette saison (7).

Le Leinster en mémoire

Le troisième ligne international anglais est en lice pour le prix du meilleur joueur européen de l'année, avec notamment les Racingmen Virimi Vakatawa et Finn Russell, tous deux décisifs contre les Saracens en demi-finales. La vitesse du centre du XV de France et l'imprévisibilité de l'ouvreur écossais au pied magique pourraient faire la différence dans cette finale, où "tout peut se jouer sur une petite erreur, une petite faute", selon le capitaine Henry Chavancy.

"On l'a vu notamment en 2018 contre le Leinster où on menait à cinq minutes de la fin et on prend deux pénalités qui nous font perdre le match (15-12). On a vraiment travaillé très dur pour que, cette fois-ci, les détails soient en notre faveur", poursuit le centre, au club depuis 2007. Outre la pression de l'enjeu et celle d'Exeter, le Racing 92 devra aussi "surmonter le contexte particulier du huis clos", imposé en raison du contexte sanitaire, comme l'a souligné le demi de mêlée Maxime Machenaud.

Sans "l'odeur de merguez" dixit Travers, il faudra "faire abstraction". Chasser les idées noires et se mobiliser pour "pouvoir mettre cette première étoile au-dessus de l'écusson", selon le demi de mêlée Teddy Iribaren. Et ne pas revivre les démons du passé.


AFP/VNA/CVN

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