Coup d'État au Mali : le président Keïta démissionne 

Le président Keïta a également annoncé la dissolution du gouvernement et de l'Assemblée nationale en direct à la télévision. Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit mercredi 19 août en urgence.

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Des soldats maliens ont tiré des coups de feu en l'air le 18 août pour une raison inconnue dans le grand camp militaire de la ville-garnison de Kati.
Photo : AFP/VNA/CVN

Des coups de feu ont été entendus et des militaires maliens ont pris le contrôle, mardi, d'un camp à Kati, dans les environs de Bamako. C'est dans cette même caserne qu'avait commencé, en 2012, le coup d'État contre le président Amadou Toumani Touré. "Ce matin, des militaires en colère ont pris les armes au camp de Kati et ont tiré en l'air. Ils étaient nombreux et très nerveux", a déclaré un médecin de l'hôpital de Kati. En fin de journée, les mutins ont annoncé l'arrestation du président Ibrahim Boubacar Keïta et du premier ministre Boubou Cissé, une information confirmée mardi soir 18 août par le directeur de la communication du chef du gouvernement. Les deux dirigeants "ont été conduits par les militaires révoltés dans des véhicules blindés à Kati", où se trouve le camp Soundiata Keïta, à une quinzaine de kilomètres de Bamako, a-t-il précisé.

Dans la nuit de mardi à mercredi, le président Keïta a annoncé sa démission expliquant n'avoir pas d'autre choix que de se soumettre à la volonté de son armée en révolte pour éviter que du sang ne soit versé. Il a également annoncé la dissolution du Parlement et du gouvernement en direct à la télévision : "Je voudrais à ce moment précis, tout en remerciant le peuple malien de son accompagnement au long de ces longues années et la chaleur de son affection, vous dire ma décision de quitter mes fonctions, toutes mes fonctions, à partir de ce moment. Et avec toutes les conséquences de droit : la dissolution de l'Assemblée nationale et celle du gouvernement".

La communauté internationale condamne la "mutinerie"

L'Union africaine a appelé dans la soirée à la "libération immédiate" du président Keïta et l'Union européenne a condamné une "tentative de coup d'État". Paris, par la voix du ministère des Affaires étrangères, a condamné "avec la plus grande fermeté la mutinerie qui s'est engagée aujourd'hui à Kati". Quelque 5.100 militaires français sont déployés au Sahel, notamment au Mali, dans le cadre de l'opération antidjihadiste "Barkhane".

Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira mercredi 19 août en urgence à huis clos dans l'après-midi, à la demande de la France et du Niger. La Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest a immédiatement suspendu le Mali de tous ses organes de décision "avec effet immédiat" et a décidé "de la fermeture de toutes les frontières terrestres et aériennes ainsi que l'arrêt de tous les flux et transactions économiques, commerciales et financières entre les (autres) pays membres de la Cédéao et le Mali", invitant "tous les partenaires à faire de même". Une visioconférence se tiendra jeudi 20 août entre ses États membres.

L'émissaire américain pour le Sahel, Peter Pham, a déclaré que "les États-Unis s'opposent à tout changement extraconstitutionnel de gouvernement."

Depuis début juin, une coalition hétéroclite de chefs religieux, politiques et de la société civile, le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces patriotiques du Mali (M5-RFP), réclame le départ d'Ibrahim Boubacar Keïta, élu en 2013 puis réélu en 2018 pour cinq ans. C'est l'iman conservateur Mahmoud Dicko qui semble mener le mouvement. La protestation a commencé fin mars, quand le chef de l'opposition a été enlevé en pleine campagne législative. La colère s'est cristallisée le 29 mars quand la Cour constitutionnelle a inversé le résultat d'une trentaine de circonscriptions. Le 10 juillet, une manifestation à l'appel du Mouvement du 5 juin, placée sous le signe de la "désobéissance civile", a dégénéré en attaques contre le Parlement et contre la Télévision nationale, puis en trois jours de troubles civils.

L'opposition évoque un bilan de 23 morts et de plus de 150 blessés. Le Premier ministre parle de onze morts et l'ONU de 14 manifestants tués. Le 18 juillet, la contestation a rejeté un compromis proposé par une médiation ouest-africaine.

Le 27, les dirigeants de la Communauté des États d'Afrique de l'Ouest ont appelé les Maliens à "l'union sacrée". L'organisation a menacé de sanctions ceux qui s'opposeront à son plan de sortie de crise, qui prévoit le maintien au pouvoir du président Keïta, mais prône un gouvernement d'union et des législatives partielles. Le 17 août, l'opposition annonçait de nouvelles manifestations pour réclamer le départ du président et promettait, en point d'orgue, d'occuper une place symbolique au cœur de Bamako.

AFP/VNA/CVN

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