Coronavirus : un tiers de l'humanité en confinement, les JO reportés

La pandémie de COVID-19, née en décembre au cœur de la Chine, force aujourd'hui plus du tiers des êtres humains à se confiner chez eux et ne cesse de provoquer des bouleversements majeurs, dont le dernier en date est le report, annoncé mardi 24 mars, des Jeux olympiques d'été.

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Le président de Tokyo 2020, Yoshiro Mori, et le directeur exécutif du comité d'organisation de Tokyo 2020, Toshiro Muto, lors de la conférence de presse le 24 mars dans la capitale japonaise
Photo : AFP/VNA/CVN

Aux États-Unis, plongés dans une crise économique, Donald Trump a toutefois espéré une reprise prochaine des activités, peut-être d'ici la mi-avril, estimant qu'un confinement prolongé pourrait "détruire" le pays. De son côté, Wall Street a connu un vif rebond, le Dow Jones enregistrant même sa plus forte progression en une séance en près de 90 ans, porté par l'espoir d'un vote imminent d'un plan massif de relance de l'économie américaine.

Alors qu'à l'Est se dessine la fin prochaine de la quarantaine imposée pendant deux mois aux habitants de la province chinoise de Hubei, de nombreux pays sont aux prises avec une flambée de la maladie, que rien n'illustre mieux que la transformation, à Madrid, d'une patinoire en morgue géante. Après avoir longuement hésité, les organisateurs des JO de Tokyo se sont rendus mardi à l'évidence : impossible, dans de pareilles conditions, d'organiser en juillet la grand-messe internationale du sport.

Sur proposition du Premier ministre Shinzo Abe, le Comité international olympique a accepté un report d'un an et les JO d'été 2020 auront lieu "au plus tard à l'été 2021". Depuis la première édition en 1896, il s'agit du premier report des Jeux olympiques en dehors d'une période de guerre. Ces jeux, qui s'appelleront toujours "Tokyo 2020", seront "le témoignage de la défaite du virus" face à l'humanité, a lancé M. Abe.

Levée de quarantaine

Mais pour l'instant, face à cette maladie sans vaccin ni remède, cette "défaite du virus" ne semble pouvoir passer que par une drastique réduction des contacts entre êtres humains. C'est ainsi qu'avec le confinement annoncé de la population indienne, qui entrera en vigueur mardi à minuit 24 mars (18h30 GMT), plus de 2,6 milliards de personnes sont désormais appelées par leurs autorités à rester confinées chez elles. Cela représente plus d'un tiers de la population mondiale, évaluée par l'ONU à 7,8 milliards de personnes en 2020.

Les Indiens vont à leur tour se cloîtrer chez eux au moment où, paradoxalement, la province chinoise du Hubei, berceau de la pandémie, entame les préparatifs pour lever, dans les jours qui viennent, sa quarantaine qui a duré plus de deux mois. Ces dernières semaines, le nombre de nouvelles contaminations dans le Hubei s'est considérablement réduit. Certains habitants ont déjà repris le travail et les transports publics redémarrent progressivement. Les résidents de Wuhan, ville au cœur de l'épidémie et placée sous cloche depuis fin janvier, devront cependant attendre le 8 avril.

Devant une pharmacie à Mumbai, en Inde, le 24 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Cette image optimiste tranche avec la situation ailleurs dans le monde, où les mesures d'isolation mettent du temps à porter leurs fruits. Plus de 18.000 personnes ont perdu la vie à cause de ce virus et plus de 400.000 cas d'infection ont été diagnostiqués dans 175 pays et territoires. Ce nombre de cas diagnostiqués ne reflète toutefois qu'une fraction du nombre réel de contaminations, un grand nombre de pays ne testant plus que les cas nécessitant une hospitalisation.

"Bon sens"

Partout les systèmes de santé, y compris des pays développés, sont au bord de l'explosion. À Madrid, les autorités ont dû transformer une patinoire en morgue pour entreposer des cadavres, lors d'une journée noire avec plus de 500 morts en 24 heures. L'Espagne, qui déplore au total 2.696 décès et près de 40.000 infections, a demandé l'aide humanitaire de l'OTAN.

"Beaucoup de collègues pleurent parce que des gens meurent seuls sans avoir revu leur famille et nous avons à peine le temps de leur tenir compagnie", expliquait mardi matin 24 mars Guillen del Barrio, un infirmier de 30 ans, après une épuisante garde de nuit à l'hôpital universitaire de La Paz, dans la capitale. En Europe, le cap des 10.000 personnes tuées par le coronavirus a été franchi en ce début de semaine, la majorité en Italie (près de 7.000), pour un total de près de 200.000 cas d'infection.

Pause-déjeuner des employés d'une usine automobile Dongfend Honda, le 23 mars à Wuhan
Photo : AFP/VNA/CVN

Après avoir baissé dimanche 22 mars et lundi 23 mars, faisant naître un espoir de décrue, le nombre des morts sur une journée est reparti à la hausse mardi en Italie avec 743 décès. En France, où la barre des mille morts a été franchie, le conseil scientifique mis en place par le président Emmanuel Macron a estimé "indispensable de prolonger le confinement" en France au-delà des deux semaines initialement prévues, prônant une durée d'"au moins six semaines".

Mais son homologue américain Donald Trump veut, lui, faire repartir au plus vite la première puissance mondiale, si possible d'ici le dimanche de Pâques le 12 avril. "On peut détruire un pays en le fermant de cette façon", a-t-il expliqué, estimant qu'une "grave récession" économique pourrait faire plus de victimes que le nouveau coronavirus, qui a déjà infecté plus de 50.000 personnes et fait plus de 700 morts.

Le gouvernement va évaluer les effets de quinze jours de confinement en début de semaine prochaine, a-t-il dit, appelant la population à retourner travailler en faisant preuve de "bon sens" civique et sanitaire. "Nous visons Pâques", a-t-il appuyé lors d'une conférence de presse, même si le Dr Fauci, expert mondialement reconnu des maladies infectieuses qui officie dans la "task force" de la Maison Blanche, a appelé à "beaucoup de flexibilité" concernant cette date.

Peu de circulation sur la FDR à New York, le 24 mars au petit matin
Photo : AFP/VNA/CVN

Le gouvernement Trump négociait également mardi avec le Congrès un plan majeur de relance pour les entreprises, les particuliers et les collectivités, qui pourrait atteindre 2.000 milliards de dollars. L'impatience du milliardaire républicain tranche avec l'inquiétude d'autres responsables. Dans l'État de New York, épicentre de l'épidémie aux dans le pays, on observe "un doublement du nombre de cas confirmés tous les trois jours", a déclaré mardi son gouverneur Andrew Cuomo.

Les autorités fédérales ont ainsi appelé les habitants ayant fui récemment la région de New York à observer une quarantaine de deux semaines pour empêcher tout risque de contamination. Pour l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les États-Unis courent le risque de devenir dans un futur proche le nouvel épicentre de la pandémie, situé pour le moment en Europe. En attendant l'Afrique, gagnée progressivement par la contagion du coronavirus et où la faiblesse des systèmes de santé suscite de vives craintes.


AFP/VNA/CVN

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