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France
Coronavirus : cris d'alarme, la situation "s'aggrave rapidement"

Le bilan des victimes du coronavirus ne cesse de s'alourdir au deuxième jour du confinement ordonné par le gouvernement français qui voit la situation "s'aggraver rapidement", avec un risque de saturation pour des services d'urgence.

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Une femme devant l'esplanade déserte du Trocadéro, à Paris, le 18 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les hôpitaux français accueillent désormais 3.626 patients dont 931 sont en réanimation. Parmi ces cas les plus graves, la moitié sont âgés de "moins de 60 ans", a insisté le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon en annonçant un total de 264 décès (89 supplémentaires en 24 heures)."L'épidémie s'étend sur le territoire national et la situation s'aggrave rapidement", a-t-il prévenu en pressant les Français de respecter "impérativement" le confinement mis en place depuis mardi midi 17 mars et les mesures barrière pour faire obstacle à la transmission du virus afin d'atténuer la charge des soignants.

Outre la situation difficile dans le Grand Est, le tableau se tend également en Ile-de-France. L'état des lieux est déjà dramatique dans les Ehpad, a alerté Gaël Durel, président de l’Association des médecins coordinateurs et du secteur médico-social : "Lorsque le virus rentre dans (un) établissement, on assiste à des taux de 75% de résidents atteints par le virus et des taux mortalité catastrophiques, au-delà de 20 à 30%" a-t-il dit sur RTL.

"Il n'y a pas de place pour eux à l'hôpital, ils sont trop vulnérables (...) on va privilégier, ce qui est tout à fait compréhensible, des personnes qui ont plus de chance de pouvoir s'en sortir". Une situation qu'a connue l'Italie, entrée en confinement depuis près de deux semaines.

Au moins 15 jours

Alors que les rues des villes et les campagnes sont désertées, Emmanuel Macron a rendu mercredi matin 18 mars une visite surprise aux équipes de réanimation de l'hôpital Avicenne de Bobigny, en soutien. C'est justement la crainte des experts d'une saturation des services d'urgence à cause de la propagation rapide du coronavirus qui a conduit le chef de l’État à annoncer lundi soir 16 mars de strictes mesures de confinement pour "au moins 15 jours". Mesures qui doivent permettre "d'écrêter" la courbe de l'épidémie - en clair limiter l'afflux en nouveaux malades.

Ces mesures sont pour le moment imposées pour deux semaines "parce qu'on sait que ce ne sera jamais moins", a reconnu le ministre de la Santé, Olivier Véran, mercredi soir 18 mars dans Quotidien, sur TMC, faisant valoir que "plus on respecte le confinement, moins on expose les autres". Cent mille membres des forces de l'ordre ont été déployés, infligeant désormais une amende forfaitaire de 135 euros en cas "violation des interdictions de se déplacer hors de son domicile".

En 24 heures, "4.095 amendes ont déjà été dressées", a annoncé mercredi soir 18 mars le ministre de l'Intérieur. "Nous sanctionnerons plus si c'est nécessaire mais ce n'est pas l'objectif qui est de protéger les Français", a indiqué Christophe Castaner sur TF1. Le gouvernement a reconnu des "difficultés logistiques" dans la fourniture de masques, alloués "en priorité aux soignants" mais ceux-ci s'alarment pourtant de leur dénuement. La ministre Florence Parly a annoncé que cinq millions de masques chirurgicaux des Armées avaient été mis à disposition du ministère de la Santé.

Le marché de Barbès à Paris, le 18 mars.

Selon le Pr Salomon, un total de 25 millions de masques sont en cours de livraison aux pharmacies et établissements de soins. La Chine en a offert un million à la France et des commandes ont été passées aux entreprises françaises et à l'international, a-t-il ajouté. La porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a pour sa part dénoncé des "vols inadmissibles (...) en grande quantité, dans des hôpitaux, notamment à Montpellier, où 15.000 masques ont disparu".

Applaudissements

Consciente du rôle vital qu'ils jouent, la population a témoigné son soutien et son respect aux personnels de santé, en première ligne face à l'épidémie : à 20h00 pile, dans de nombreux quartiers de Paris mais aussi en régions, de Laval à Strasbourg, des salves d'applaudissements ont retenti : sifflements et "Merci !" ont notamment été entendus dans les rues de Mulhouse, particulièrement frappée. Le premier transfert aérien de six malades a d'ailleurs eu lieu de l'Alsace vers des hôpitaux militaires de Toulon et Marseille. Le déploiement d'un hôpital militaire est également programmé en Alsace.

Avec un pays quasiment à l'arrêt, le gouvernement s'apprête à créer un "état d'urgence sanitaire" accompagné de mesures d'urgence pour soutenir la vie économique. Les inquiétudes sur le fonctionnement même du pays montent, malgré les assurances du gouvernement, qui a examiné mercredi 18 mars des dispositions pour notamment restreindre certaines libertés ou ordonner des réquisitions. Il pourra prendre par ordonnances des mesures pour soutenir les entreprises et limiter les licenciements.

Le gouvernement a d'ailleurs appelé les employés des secteurs essentiels à continuer à se rendre au travail, en prenant leurs précautions. "Il faut bien que nous puissions nous nourrir, que les familles françaises puissent se rendre dans les magasins de la grande distribution et acheter des produits alimentaires", selon le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. Le président délégué du Medef, Patrick Martin, a alerté sur un arrêt possible de l'activité économique, y compris dans les secteurs essentiels, en raison d'un "changement d'attitude brutal" des salariés, prêts à faire jouer leur droit de retrait après l'instauration des mesures sanitaires.

Inquiétude des caissiers

Les caissiers notamment s'alarment : des photos circulaient sur les réseaux sociaux montrant des caisses de magasins d'alimentation protégées par de simples films plastiques étirés au niveau des visages. Olivier Véran a annoncé que le gouvernement serait amené à fermer certains marchés "où l'on voit des foules" ou "qui ont beaucoup d'étals", toujours pour éviter les rassemblements. Et le gouvernement a annoncé des mesures pour "améliorer la fluidité des réapprovisionnements des commerces".

Certaines régions ont par ailleurs pris des mesures face à l'afflux de citadins venus se confiner dans des résidences secondaires : locations interdites dans les îles du Morbihan, plages et sports nautiques à Oléron : "On est en confinement, pas en vacances", tempête le président des communes de l'île.


AFP/VNA/CVN

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