Conjuguer les efforts pour faire face au changement climatique

La table ronde "Relever les défis du changement climatique au Vietnam, cinq ans après l’Accord de Paris" s’est déroulée le 9 décembre à Hanoï. Une bonne occasion pour les participants de réaffirmer leur détermination à protéger l’environnement.

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La table ronde "Relever les défis du changement climatique au Vietnam, cinq ans après l’Accord de Paris", le 9 décembre à Hanoï. 

"La COP 21 s’est déroulée à Paris en décembre 2015. La table ronde est organisée pour marquer le 5e anniversaire de l’Accord de Paris sur le climat et pour renouveler les engagements collectifs en faveur de la lutte contre le changement climatique", a souligné Thierry Vergon, directeur de l’Institut français du Vietnam à Hanoï (L'Espace) en inaugurant l’événement. Organisée conjointement par l’Ambassade de France au Vietnam, L’Espace, l’Agence française de développement (AFD) et le Centre de développement et d’innovation Verte (Green ID), la table ronde a réuni des experts de différents horizons qui ont exposé leur vision des enjeux pour le Vietnam. Ils ont également proposé des solutions pour préserver l’environnement et les ressources naturelles et contribuer au développement des énergies propres et renouvelables.
Le changement climatique est un défi à l’échelle de la planète, mais le Vietnam est l’un des pays les plus menacés et les plus touchés. En particulier, au cours des dernières décennies, les phénomènes météorologiques extrêmes se sont multipliés et ont fait des victimes et des dégâts toujours plus nombreux. On peut citer en particulier les graves inondations dans les provinces du Centre du Vietnam et les fortes tempêtes qui frappent le pays en général à la fin de l’année.
Le Vietnam, un pays actif
de l’Accord de Paris

"Suite à la COP 21, le Premier ministre a demandé au ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement et à d’autres organes concernés de remplir les formalités de ratification de l’Accord de Paris et d’élaborer le Plan de déploiement de cet accord au Vietnam", a informé Pham Van Tân, directeur adjoint de la Direction du changement climatique du ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement. Le 31 octobre 2016, le Premier ministre a ratifié ce plan qui comprend 68 groupes de tâches à réaliser pendant la période de 2016 à 2030. À noter que le Vietnam est le premier pays en voie de développement dans le monde à avoir adopté un plan concret pour l’Accord de Paris.
L'objectif central de l'Accord de Paris est de renforcer la réponse mondiale à la menace du changement climatique en maintenant l'augmentation de la température mondiale à un niveau bien inférieur à 2°C par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre les efforts pour limiter encore davantage l'augmentation de la température à 1,5°C. L'Accord de Paris exige de toutes les parties qu'elles fassent tout leur possible pour présenter des Contributions déterminées au niveau national (CDN) et qu'elles renforcent ces efforts dans les années à venir.

Un espace d’exposition permettant aux associations et organisations de présenter au public leur travail et leurs actions pour le climat.

Cette année, les pays doivent présenter la mise à jour de leurs CDN afin de favoriser la réalisation des objectifs fixés.  Le 11 septembre 2020, le Vietnam est un des 20 premiers pays à avoir soumis les CDN révisées. Le 17 novembre 2020, l’Assemblée nationale du Vietnam a adopté la Loi sur la protection de l’environnement révisée dont un chapitre est réservé au changement climatique avec des prescriptions concrètes sur la réalisation des engagements du Vietnam pour l’Accord de Paris.
Les impacts du changement climatique étaient également au centre des discussions. "Actuellement, les informations sur le changement climatique occupent le devant de la scène des médias", a insisté le Professeur associé Ngô Duc Thành, co-directeur du Laboratoire mixte international Lotus à l'Université des sciences et technologies de Hanoï (USTH).
Le changement climatique a entrainé des effets négatifs sur l’agriculture à cause de la salinisation des zones côtières, la baisse du niveau de l’eau des rivières, l’apparition de nouvelles épizooties… Les agriculteurs des régions pauvres et des ethnies minoritaires sont les victimes directes de ces effets. Pourtant, "l’agriculture est également responsable d’émissions de gaz à effets de serre", a souligné le Professeur associé Dào Thê Anh, vice-président de l’Académie des sciences agricoles du Vietnam (VAAS) et vice-président de l’Association des sciences pour le développement rural du Vietnam (PHANO). Après l’Accord de Paris, l’agriculture vietnamienne a fait des efforts pour appliquer les nouvelles méthodes de la culture plus durable dont l’agriculture intelligente ou l’agroécologie. Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a fixé comme objectif de baisser de 50% le volume d’insecticides utilisés.
Priorité au développement
des énergies renouvelables

Nguy Thi Khanh, fondatrice de Green ID, s’est focalisée sur le développement des énergies renouvelables au Vietnam. "Actuellement, on témoigne d’un changement rapide du secteur énergétique mondial avec le boom des énergies renouvelables, le déclin de l’utilisation de la thermoélectricité au charbon", a informé Nguy Thi Khanh. Selon les statistiques, en 2014, le secteur énergétique représente 60% du total des émissions de gaz à effet de serre. En 2030, ce taux augmenterait à plus de 70%. "Ce qui justifie le rôle important du secteur énergétique dans la réalisation des engagements du Vietnam dans l’Accord de Paris", a-t-elle insisté. Le pays a vu l’augmentation des centrales d’énergies renouvelables dans les provinces de Ninh Thuân et de Binh Thuân. Le gouvernement a également fixé les orientations pour l’énergie vietnamienne qui favorise le développement des énergies renouvelables. De plus, le pays a appliqué des politiques de subventions sur les prix pour ces énergies.
Pourtant, le développement des énergies renouvelables pose également beaucoup de difficultés relatives à la planification de l’utilisation du sol, à l’assurance des moyens de subsistances des habitants vivant dans les zones des projets d’énergies renouvelables, à la formation des ressources humaines ou au développement du réseau électrique, ce qui constitue des casse-têtes pour les gestionnaires et les investisseurs.

Texte et photos : Vân Anh/CVN

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