Cinq millions de cas en Inde, sombres prédictions d'un expert de l'OMS

L'Inde a dépassé mercredi 15 septembre la barre des cinq millions de cas recensés de coronavirus, et un des six envoyés spéciaux de l'OMS sur le COVID-19 a averti que la pandémie, "pire que toutes les sciences-fictions" selon lui, n'en était encore qu'à son tout début.

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Test du COVID-19 dans un temple de Bombay, le 15 septembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'Inde, deuxième pays le plus peuplé au monde avec 1,3 milliard d'habitants, a enregistré un million de nouvelles contaminations en seulement onze jours. Elle est le deuxième pays comptant le plus de cas confirmés (5,02 millions), derrière les États-Unis (6,59 millions).

Selon le ministère de la Santé, le COVID-19 a fait 82.066 morts en Inde depuis le début de l'épidémie, mais la plupart des experts estiment que les chiffres réels d'infections et de décès sont probablement beaucoup plus élevés.

La pandémie a fait quelque 930.000 morts dans le monde selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles. Et un des six envoyés spéciaux de l'Organisation mondiale de la Santé pour le COVID-19, le docteur David Nabarro, a estimé qu'elle n'en est qu'à son début.

"Pire que la science-fiction"

"Ceci est bien pire que toutes les sciences-fictions sur les pandémies", a déclaré M. Nabarro devant la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique. "C'est vraiment sérieux, nous n'en sommes même pas à mi-chemin. Nous en sommes encore au début", a-t-il affirmé, cité mardi 15 septembre par l'agence britannique Press Association.

"C'est une situation terrible, un problème de santé qui est devenu tellement hors de contrôle qu'il plonge le monde non seulement dans une récession, mais dans une contraction économique géante qui va probablement doubler le nombre de pauvres, doubler le nombre de mal nourris, conduire des centaines de millions de petites entreprises à la faillite", a ajouté le Dr Nabarro.

Un malade du COVID-19 est soigné dans l'unité de soins intensifs de l'hôpital de la Croix-Rousse à Lyon, en France, le 15 septembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Mardi 15 septembre, l'OMS a appelé les gouvernements à prendre des décisions difficiles pour protéger les plus vulnérables et maintenir les jeunes à l'école, quitte à accepter des sacrifices inévitables, alors que l'Europe aborde un moment décisif dans la lutte contre l'épidémie avec la rentrée scolaire et l'arrivée de l'automne.

"L'Europe aborde une saison où les gens vont commencer à retourner dans les espaces intérieurs. La pression de l'infection va augmenter", a déclaré le directeur des Situations d'urgence de l'OMS, Michael Ryan, au cours d'une conférence de presse virtuelle.

Des compromis devront être faits pour maintenir à la fois les plus jeunes et les plus âgés dans la vie sociale, a-t-il souligné. "Le seul moyen est que les adultes maintiennent une distance suffisante pour favoriser une baisse de la contagion".

"Qu'est ce qui est le plus important : le retour de nos enfants dans les classes ou l'ouverture des nightclubs et des bars?", a-t-il lancé.

Selon l'OMS, les personnes âgées de moins de 20 ans représentent moins de 10 % des cas et moins de 0,2 % des décès. Les écoles ne devraient être fermées qu'"en dernier recours" dans les zones de très forte transmission du coronavirus, a estimé le directeur général de l'organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Fiasco en Grèce

En Grèce, les cours ont repris lundi 14 septembre. Mais les autorités sont confrontées à un retentissant fiasco: des centaines de milliers de masques ont été distribués dans toutes les écoles du pays pour la rentrée des classes... mais la plupart étaient beaucoup trop grands pour pouvoir être portés.

Lundi, lorsque les masques ont été livrés pour le jour de la rentrée des classes, les élèves ont inondé les réseaux sociaux de photos montrant des visages entièrement recouverts par ces "masques parachutes".

Catastrophe pour le tourisme

Une soupe populaire aide les personnes affectées économiquement par la pandémie dans la ville de Guatemala, le 15 septembre.

Les conséquences sont terribles pour l'économie mondiale, et notamment pour le secteur du tourisme qui a perdu 460 milliards d'USD au premier semestre, a annoncé mardi 15 septembre l'Organisation mondiale du tourisme, qui prévoit une baisse de la demande de 70% sur l'ensemble de 2020.

Aux États-Unis, pays le plus endeuillé par le coronavirus qui y a fait plus de 195.000 morts, des experts scientifiques ont dénoncé les pressions "sans précédent" exercées par le président Donald Trump, en pleine campagne pour sa réélection, sur les grandes institutions américaines de santé publique.

Depuis des mois, les incidents se multiplient au sein de l'Agence américaine des médicaments (FDA) et des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), l'agence fédérale en première ligne pour répondre à la pandémie de COVID-19, deux organismes que les lieutenants de Donald Trump perçoivent comme des foyers de résistance contre le désir du président de relancer l'économie.

"Il est sans précédent pour le pouvoir politique aux États-Unis de s'ingérer ainsi dans le fonctionnement scientifique de ces agences", dénonce William Schaffner, membre du conseil éditorial des MMWR et professeur à l'université Vanderbilt.

Le monde scientifique et l'opposition démocrate soupçonnent également Donald Trump de chercher à faire approuver précipitamment un vaccin avant l'élection présidentielle du 3 novembre.

M. Trump a affirmé mardi soir 15 septembre qu'un vaccin pourrait être disponible d'ici "trois semaines, quatre semaines", une accélération de ses propres prévisions déjà étonamment optimistes.

AFP/VNA/CVN

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