Chœur Espoir-un peu de lumière pour les malvoyants

Impressionnant, touchant, surprenant, admirable... l’émotion était palpable chez les ambassadeurs qui se sont retrouvés chez l’ambassadrice du Sri-Lanka en cette fin du mois de mars. Ils étaient venus pour assister à un concert pas comme les autres.

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Des membres du chœur Espoir

«La musique est la langue de l’esprit. Elle ouvre aux mystères de la vie. Elle apporte la sérénité… J’ai eu l’occasion d’assister à un concert du chœur Espoir et je dois dire que j’ai été très impressionnée…». Ces quelques mots d’introduction prononcés par Hasanthi Dissanayake, l’ambassadrice du Sri Lanka au Vietnam, avaient de quoi tenir le public en haleine, au moins autant que le programme du concert lui-même qui était conçu comme un véritable voyage à travers les continents.

En plus de tubes du type Glory Halleluja ou You raise me up, le programme proposait en effet des chansons typiques de tel ou tel pays. Le public a ainsi pu entendre Grushitsa (Russie), Horch was kommt (Allemagne), Funiculi, funicular (Italie), Sakura (Japon), mais aussi de nombreuses perles du folklore vietnamien.

Ce fameux chœur Espoir, c’est un ensemble d’une vingtaine de chanteurs malvoyants, qui a été créé il y a 17 ans par le pianiste Tôn Thât Triêm et par son épouse, la chanteuse d’opéra Nguyên Xuân Thanh. Pour ces malvoyants, ce n’est pas une mince affaire d’apprendre la prononciation d’une vingtaine de langues pour pouvoir interpréter avec exactitude les chansons. Tôn Thât Triêm doit prononcer lentement chaque mot, chaque phrase tout en expliquant leur sens pour que ces artistes puissent le noter en braille.

Souhait de trouver une place 

Nguyên Van Hung, membre du chœur : «Quand on chante en anglais, c’est difficile de prononcer les consonnes finales telles que n ou d. En russe, beaucoup de sons sont complètement différents, par exemple le son r qu’il faut bien rouler avec la langue. Il faut donc pratiquer, encore et toujours».

Le chœur s’est produit dans de nombreuses fêtes nationales données par des ambassades à Hanoi, mais aussi devant des hôtes spéciaux tels que l’ancien Premier ministre français François Fillon, l’ancien gouverneur général d’Australie Quentin Bryce, le roi de Malaisie ou encore l’ancien président des États-Unis Bill Clinton. Depuis sa création, le chœur a sorti quatre CD et DVD sur les hymnes nationaux d’une vingtaine de pays, dans leur langue.

Nienke Trooster, ambassadrice des Pays-Bas au Vietnam : «Je suis très impressionnée. Ces malvoyants ne peuvent évidemment pas lire comme nous, ce qui ne les a pas empêchés de nous présenter toutes ces chansons en différentes langues. Ça me va droit au cœur. Ils sont vraiment très professionnels».

Les membres du chœur sont originaires de différentes régions du pays. Certains ont suivi des cours d’instruments traditionnels au conservatoire, d’autres ont été formés seulement par Tôn Thât Triêm et son épouse. Malgré leur différence de niveau, tous expriment leur enthousiasme à travers la musique.

Nguyên Thao Vân, une handicapée présente au concert : «Je suis contente pour eux. Ils peuvent montrer leur talent à ceux qui l’apprécient. Pour moi, c’est vraiment une prouesse. C’est très difficile de chanter dans différentes langues, notamment pour des handicapés. Ils ont dû faire d’énormes efforts. Je peux voir qu’ils sont très concentrés dans le chant et qu’ils mettent beaucoup d’émotion dans chaque parole. Leur présence sur scène reflète une passion ardente».

Le nom du chœur, Espoir, sonne presque comme un manifeste : il traduit le souhait de chacun de ses membres de trouver une place dans la société.

VOV/VNA/CVN

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