Chez un charmeur de serpents palestinien, les pythons sont de la famille

Rares sont les pères à laisser leur fille de deux ans chevaucher un boa birman géant comme si c'était un poney. Mais pour Jamal Emwassi, charmeur de serpents palestinien, pas d'inquiétude : les reptiles "font partie de la famille".

Ce fonctionnaire de l'Autorité palestinienne âgé de 35 ans possède plus d'une douzaine de serpents, dont plusieurs grands pythons, qui habitent tous dans une cabane à quelques mètres de chez lui, à Beitounia, près de Ramallah en Cisjordanie.

"Ces serpents font partie de la famille. Tous les matins et tous les soirs je les inspecte et je les nourris", dit-il fièrement.

M. Emwassi ne passe pas inaperçu en Cisjordanie, où les animaux de compagnie sont rares et les serpents considérés comme des nuisibles. Ses connaissances en la matière ont fait de lui la référence dans la région.

C'est en chassant, enfant, dans les collines environnantes, qu'il a découvert les serpents; il en existe plus de 40 espèces différentes en Israël et en Cisjordanie, dont une dizaine sont venimeuses.

Collectionneur d'espèces locales, il a aussi importé des pythons birmans via Israël.

Jamal a possédé jusqu'à 20 serpents venimeux, mais s'en est débarrassé en les libérant dans une zone reculée, dit-il, par peur qu'ils ne fassent du mal à ses enfants ou à un voisin.

Mais il a aussi appris sur le tas comment soigner les différentes morsures, ce qui lui a permis d'aider à guérir un enfant de dix ans mordu près de Ramallah.

Alors que l'enfant était hospitalisé dans un état grave, il lui a demandé où il habitait. "Je savais quel type de serpents venimeux il y avait dans ce village, et je connaissais donc l'antivenin" adapté, raconte Jamal Emwassi. Le garçon s'est remis en trois jours.

Depuis, il reçoit régulièrement des appels de gens lui demandant de les débarrasser de serpents. S'ils sont venimeux, il les tue, sinon, il les garde.

Ses enfants aiment jouer avec les reptiles domestiques, qui mesurent jusque trois mètres.

Son fils de 13 ans, Ibrahim, qui est chargé de les nourrir lorsque son père est absent, dit qu'il n'a "pas peur du tout".

Et Natalie, deux ans, les embrasse et les chevauche sur la route devant la maison.

"Je vais peut-être lui fabriquer un selle", dit Jamal, alors que les passants s'arrêtent, bouche bée.

Pour nourrir ses protégés, il élève aussi des poules, des canards et des lapins. Il y a deux semaines, il a donné un agneau entier à l'un de ses boas. L'agneau, reconnaît-il, était à peine plus gros que Natalie mais il balaie d'une phrase les risques qu'elle court en telle compagnie. "De toute façon, ils ne mangent pas les gens", affirme-t-il.

Un avis qui ne fait pas l'unanimité. Yonatan Vronski, qui collectionne les reptiles de longue date et collabore avec le zoo israélien de Nahariya, souligne que les pythons birmans, bien que dociles, peuvent s'avérer mortels. "Ce n'est pas une race de serpent que l'on peut manipuler sans danger", estime-t-il. "Si vous laissez votre enfant seul avec l'un de ces serpents pour rentrer vous faire un café, le temps que l'eau bout, l'enfant peut mourir".

Jamal a bien eu quelques démêlés avec les serpents, mais rien de grave, insiste-t-il; la cicatrice de morsure de python sur sa main gauche est le fruit d'un quiproquo. Selon lui, "le serpent a pris ma main pour un poulet".

AFP/VNA/CVN

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