Celine clôture la Fashion week homme à Paris, plus forte après le COVID

Après plus de deux ans d'absence, le styliste star de Celine, Hedi Slimane, a clôturé dimanche 26 juin dans l’esprit rock la Fashion week masculine de Paris, qui ressort revigorée du COVID.

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Défilé Celine par Hedi Slimane à Paris, le 26 juin.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les abords du Palais de Tokyo, où s'est déroulé le défilé, ont été pris d'assaut par des "fashionistas" pour célébrer le retour très attendu du styliste qui a révolutionné le vestiaire masculin, au point de devenir l'un des créateurs les plus influents des deux dernières décennies.

Sur le podium, une abondance de paillettes, de franges et de vestes dorées et argentées, portées par des mannequins androgynes.

Fidèle à sa coupe acéré, Hedi Slimane a dessiné pour cette collection nombre de pantalons étroits, droits ou légèrement évasés qui se combinent avec des vestes et bombers aux épaules larges.

Des shorts et des jupes figuraient également dans cette collection exclusivement masculine.

Celine, maison du groupe de luxe LVMH dont le dernier défilé remonte à février 2020, avait quitté le calendrier officiel de la mode, le jugeant "obsolète".

Depuis, Hedi Slimane présentait ses collections homme et femme à son rythme, à travers des films tournés à Nice ou dans des châteaux.

Il dirige toute la création de Celine mais a avoué, dans une rare interview au Monde, préférer "sans hésitation" dessiner le masculin où "il y avait tout à faire" à ses débuts, il y a plus de 20 ans.

Proposition radicalement nouvelle

C'est lui qui a ouvert le champ du possible que les marques ne cessent d'exploiter depuis, avec une richesse affichée cette semaine à Paris.

"Cela a vraiment commencé avec Hedi Slimane chez Dior, c'était un moment charnière dans le prêt-à-porter masculin", déclare Serge Carreira, maître de conférences à Sciences Po Paris, spécialiste de la mode.

Il a créé "une proposition radicalement nouvelle, une représentation de la masculinité qui était à la frontière avec l'androgynie et qui ensuite est devenue la figure du métrosexuel dans les années 2000", poursuit Serge Carreira. "C'est à partir de là qu'on a vu les propositions créatives exploser dans différents champs, avec des esthétiques qui peuvent passer par extrêmement sexy ou extrêmement austère, mais en tout cas avec un champ d'expression qui s'élargit à chaque saison."

Défilé Celine à Paris, le 26 juin.
Photo : AFP/VNA/CVN

Après la multiplication des collections mixtes, nombre de maisons veulent séparer les deux pour mieux défendre leur propos sur la nouvelle masculinité.

"C’est bien de donner l'espace à l'homme et à la femme pour raconter une histoire", a déclaré l'Américain Matthew Williams, directeur artistique de Givenchy.

Après plusieurs saisons de collections mixtes, il a justement présenté pendant cette Fashion week une collection exclusivement masculine avec des cagoules et bottes de pluie teintée de sensualité.

L'homme "upcyclé"

Mettre l'homme en lumière a des avantages commerciaux.

Selon le directeur général de Givenchy, Renaud de Lesquen, la demande pour la mode masculine "n’a cessé de croître" au cours des deux dernières années.

"Commercialement, l'homme c'est un marché qui s'est beaucoup développé et une dynamique très forte en Asie a apporté un essor considérable au prêt-à-porter masculin créateur", abonde Serge Carreira.

Défilé Givenchy à Paris, le 22 juin.
Photo : AFP/VNA/CVN

La styliste française Marine Serre, qui place l'environnement et l'"upcycling" -consistant à donner une seconde vie à des vêtements et matériaux- au centre de ses collections, est revenue au défilé physique à l'occasion de la Fashion week masculine avec une collection mixte.

"On a 30% de ventes d'homme en plus dans les dernières collections. On n'est pas à 50/50, mais on fait pas mal d'homme et on n'a pas l'intention de faire moins", a-t-elle expliqué samedi soir 25 juin.

L'"upcycling", qui signifie tirer par le haut en créant du neuf avec du vieux, comme ses costumes faits à partir de serviettes, "c'est assez rare chez l'homme", souligne la créatrice.

Pourtant, le vestiaire masculin s'y "prête très bien aussi", dit-elle. "Ce sont des formes qui sont moins complexes. C'est plus facile, on peut avoir de meilleurs prix, plus accessibles pour que toute le monde puisse porter des pièces d'upcycling".

AFP/VNA/CVN

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