Catastrophe au Brésil: 58 morts, 305 disparus, poursuite des recherches

Le bilan provisoire de la catastrophe de Brumadinho, dans le Sud-Est du Brésil, est passé dimanche 27 janvier à 58 morts et 305 disparus, et les recherches ont repris après une suspension due à la crainte d'une rupture d'un deuxième barrage minier.

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Des pompiers recherchent les corps des victimes de la coulée de boue survenue à la suite de la rupture d'un barrage minier, le 27 janvier à Brumadinho, au Brésil.

Il y a actuellement "58 morts" et "305 personnes portées disparues, ce nombre a augmenté parce que des familles qui n'étaient pas sur la liste initiale ont été enregistrées", a déclaré à la presse le lieutenant-colonel Flavio Godinho, porte-parole de la défense civile de l'État de Minas Gerais, chargée d'organiser les secours.

De plus, le nombre des personnes décédées "va certainement augmenter", un autobus avec un nombre indéterminé de corps à l'intérieur ayant été découvert, a indiqué ce porte-parole. Le précédent bilan officiel provisoire était de 37 morts et 287 disparus.

Dimanche 27 janvier, les populations traumatisées par la rupture vendredi 25 janvier du barrage de la compagnie minière Vale se sont réveillées dans la panique au son de sirènes avertissant du risque de rupture d'un autre barrage minier, alerte qui a ensuite été levée.

"Il n'y a plus de risque de rupture", a assuré le lieutenant-colonel Godinho. "Les recherches ont déjà repris, par hélicoptère, sur terre et avec des chiens", a-t-il ajouté.

"Tant que nous n'avons pas retiré le dernier corps, nous avons encore espoir de retrouver des survivants, même si nous savons que, plus le temps passe, plus ce sera difficile", a déclaré un porte-parole des pompiers.

La justice a parallèlement décidé de bloquer 11 milliards de réais (trois milliards de dollars) sur les comptes du géant minier brésilien, à titre de réparations des dégâts humains et environnementaux, pour la rupture d'un des trois barrages de la mine Corrego do Feijão à Brumadinho, ville située à 60km de la capitale de l'État de Minas Gerais Belo Horizonte.

Dimanche 27 janvier, Vale a indiqué avoir actionné les alarmes après avoir "détecté une hausse des niveaux de l'eau dans le barrage VI", qui fait partie de la même mine.

À 05h30 du matin, les haut-parleurs ont hurlé: "Attention, évacuation générale de la zone, cherchez à gagner les lieux les plus élevés de la ville. Évacuation d'urgence". "Nous avons vu plein de gens qui sortaient en courant, désespérés, et entendu les haut-parleurs qui disaient qu'un autre barrage risquait de rompre", a décrit Fagner Miranda, un plombier de 29 ans. "Ceux qui n'avaient pas de voiture sont partis à pied, avec des sacs à dos, emportant tout ce qu'ils pouvaient. Il y avait des enfants, des personnes âgées", a-t-il ajouté.

Les quelque 3.000 personnes évacuées été autorisées à regagner leur domicile, mais la plupart restaient sur leurs gardes.

Amas de tuiles et de charpente

Emerson dos Santos, un sinistré de 30 ans, assis sur les décombres de sa maison familiale.
Photo: AFP/VNA/CVN

Le barrage minier a rompu vendredi matin 25 janvier pour une raison toujours inconnue. "Quand le barrage s'est rompu, on a couru vers les hauteurs et on a vu notre maison totalement engloutie par la boue. C'est allé très vite", raconte Lauriane Oliveira da Souza, qui a tout perdu dans la tragédie.

"Si on n'était pas partis vite, on serait morts. Après coup, je me suis agenouillé, j'ai pleuré et j'ai remercié Dieu parce que ma famille était en vie", ajoute-t-elle, le regard posé sur sa voiture à moitié enterrée dans la boue, en contrebas de sa maison.

À environ 2 kilomètres du deuxième barrage qui menaçait de céder, les restes d’une maison éventrée offrent un spectacle de désolation dans le Parque da Cachoeira.

Des amas enchevêtrés de tuiles et de charpente de toiture sont jonchés d'un buffet retourné, d'un canapé, d'une peinture de bord de mer paradisiaque, d'une balustrade qui a éclaté sous le choc, et de décorations en fleurs de papier.

Devant la ruine s'étend un immense fleuve de boue, de quelque 300 mètres de large, qui a aussi dévasté toute la végétation sur son passage.

Aide israélienne

L'État de Minas Gerais avait déjà été endeuillé en 2015 par la rupture d'un autre barrage minier près de Mariana, à 120 kilomètres de Brumadinho, qui avait fait 19 morts et causé un désastre environnemental sans précédent au Brésil. Ce barrage appartenait aussi à Vale, en copropriété avec l'anglo-américain BHP.

"Vale a été inconséquente et incompétente. On pensait qu'ils auraient tiré des leçons de Mariana, mais trois ans après, c'est notre ville qui est meurtrie", s'est insurgé le maire de Brumadinho.

Le président brésilien Jair Bolsonaro, qui a survolé la zone samedi 26, a annoncé dimanche 27 janvier sur Twitter qu'une délégation de l'armée israélienne allait arriver pour prêter main forte aux autorités locales.

L'équipe israélienne, 130 hommes et 16 tonnes de matériel, est arrivée dans la soirée de dimanche 27 à Belo Horizonte et commencera lundi 28 janvier à participer aux recherches. Un porte-parole des pompiers a expliqué qu'elle apporterait des appareils munis de sonars capables de localiser des corps à une grande profondeur.

AFP/VNA/CVN

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